Journal-41

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Journal-41

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Sylvère Robin, 23 ans, en année de césure entre son Master 1 et son Master 2, a choisi de devenir ingénieur agronome spécialisé en halieutique. Il étudie à l’Agrocampus Ouest de Rennes et a une qualification de plongeur professionnel. à la réserve naturel

Deux projets dans le programme France relance

Deux programmes proposés par la réserve naturelle ont été retenus dans l’opération France Relance, financée par l’Etat et l’Europe sur un an. Le premier projet a vu l’immersion d’habitats artificiels de type “Biohut” dans les infrastructures portuaires marines de Saint-Martin. Sylvère Robin, stagiaire à la réserve entre février et juillet 2022, a eu pour mission de gérer ce projet d’installation de nurseries artificielles, afin de favoriser la recolonisation de ces espaces par la faune sous-marine. Il a travaillé en collaboration avec les exploitants du port de Galisbay, de la marina Fort Louis et de la marina de l’Anse Marcel, qui ont tous approuvés le projet. Un linéaire de 6 Biohut a été immergé à Galisbay et deux linéaires de 6 Biohut, à l’Anse Marcel et à Fort Louis. Les structures sont fournies par la société Ecocéan, spécialiste de la restauration écologique en milieu aquatique, présente sur l’île en juillet 2022 pour le montage et la pose de ces Biohut, intégrant des coquilles vides de lambis. Ces habitats artificiels font office de nurseries et sont destinés à accueillir des poissons et des crustacés à leurs tous premiers stades de vie, pour en augmenter les chances de survie à ce stade critique. Un état initial des sites a été établi avant la pose et permettra la comparaison lors du premier suivi, prévu en octobre.

Voir le second projet France Relance concernant la régulation des petits rongeurs en page 19.

Le lambi, que l’on a tendance à imaginer sédentaire, peut se déplacer sur plusieurs kilomètres, à raison d’un kilomètre par jour et être présents jusqu’à 100 mètres de profondeur. Par ailleurs, ses larves sont emportées par les courants, ce qui complique encore la mission de l’OFB.
Le lambi, que l’on a tendance à imaginer sédentaire, peut se déplacer sur plusieurs kilomètres, à raison d’un kilomètre par jour et être présents jusqu’à 100 mètres de profondeur. Par ailleurs, ses larves sont emportées par les courants, ce qui complique

Une mission pour lutter contre le trafic de lambis

Présent une première fois à Saint-Martin en 2020, Julien Lopez Pardo, agent de l’OFB (Office français de la biodiversité), a rendu de nouveau visite à la réserve naturelle en avril 2022 afin de présenter les premiers résultats de son travail. Sa mission, liée au trafic de lambis dans la Caraïbe, est basée sur le développement d’un outil qui aiderait la police à déterminer la provenance de cette espèce protégée et en voie de disparition, dont la pêche et l’importation sont réglementées en France. Ce qui alimente un trafic ciblé par les douaniers et les inspecteurs de l’Environnement. L’idée du projet est de voir s’il existe une empreinte-type, génétique ou isotopique (basée sur la signature énergétique des atomes), propre aux populations de lambis de chacune des îles françaises. Il s’avère que l’empreinte des premiers échantillons collectés à Saint-Martin et Saint-Barthélemy se démarque bien, ce qui n’est pas le cas en Martinique et en Guadeloupe, où les empreintes se chevauchent et ont tendance à ne pas être distinguables. Les travaux se poursuivent donc afin d’affiner les résultats et confirmer que la création de cet outil de contrôle est effectivement viable.

Bateaux à l’ancre à l’îlet Pinel – Boats anchored in Pinel
Bateaux à l’ancre à l’îlet Pinel – Boats anchored in Pinel

Des mouillages écologiques en faveur des récifs coralliens

Le Pôle scientifique de la réserve s’est attelé durant l’été 2022 à peaufiner avec l’aide de Fleur Wintzer, un projet retenu dans un premier temps par l’Office français de la biodiversité (OFB) et qui vise à renforcer le parc de mouillages écologiques - sur les sites du Rocher Créole, de Tintamarre, de Pinel et de Caye Verte - et le balisage maritime de la réserve. Ce programme avait préalablement été soumis à l’OFB par la réserve, dans le cadre de l’appel à projets ReCorEA de réhabilitation des récifs coralliens et des écosystèmes associés. Il a été soumis pour un second examen plus détaillé au jury ReCorEA : diagnostic préparatoire sur les milieux fréquentés par les bateaux, définition d’une stratégie de déploiement de zones de mouillages et d’équipements légers (ZMEL), action de sensibilisation pour une meilleure acceptation par les usagers sont au programme. Ce dernier s’inscrit en parfaite cohérence avec la démarche initiée par l’Etablissement portuaire de Saint-Martin, dans le cadre de la mise en place de ZMEL dans les baies de Marigot et de Grand-Case. Le 8 septembre, Julien Chalifour a défendu ce projet validé en Conseil de gestion présidé par le Préfet, par visioconférence devant le jury ReCorEA. Ce dernier a une nouvelle fois reçu l’adhésion des membres, qui n’ont soulevé que peu de questions et simplement invité à une modification mineure pour en faciliter l’acceptation.

Dans le cadre de la définition de cette stratégie de renforcement des équipements d’accueil des plaisanciers et des professionnels de la mer, des études préliminaires sont prévues pour alimenter la réflexion. La première consiste en une mise à jour de la cartographie des habitats sous-marins et terrestres de la réserve, en intégrant les zones proches de cette dernière : Grand-Case, Anse Marcel, Cul-de-Sac et Baie Orientale. Sont également envisagées une analyse des flux de navires au sein de ces parcs, une étude des panaches d’eau turbide (contenant des particules qui la troublent et peuvent être liées à des ravines, une pollution ou des sargasses...), ainsi qu’une observation de l’éventuelle évolution du trait de côte, liée à l’érosion du littoral. L’ensemble de ces informations va permettre de définir au mieux des propositions de ZMEL, avec une délimitation, un règlement d’usages et des équipements adaptés aux besoins des bateaux, soit des bouées en nombre suffisant et adaptées à la taille des différents navires.

Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Lancement du projet “Les yeux des mérous”

Le programme Life BIODIV’OM en faveur de la conservation du mérou de Nassau et du mérou géant se poursuit. Aude Berger, Cheffe de projet, a organisé la création et la pose de 4 grands panneaux d’information, implantés sur la marina Fort Louis, la marina d’Anse Marcel et la plage de la Baie Blanche à Tintamarre. L’idée est de sensibiliser l’ensemble de la population à participer au réseau d’observation “Les yeux des mérous” (voir article suivant pour plus de détails). Début janvier 2022, le suivi ichtyologique réalisé en plongée n’a hélas pas permis d’observer de mérous pendant ce comptage, alors que ce poisson est régulièrement présent lors des plongées ponctuelles.

20 pages en faveur des mérous

La concertation avec les socioprofessionnels est à l’ordre du jour en 2022 pour le programme Life BIODIV’OM. L’idée pour la réserve naturelle est d’envisager avec les pêcheurs professionnels et de loisirs, les restaurateurs et les opérateurs touristiques la meilleure solution de gestion de la population de mérous à Saint-Martin. Une plaquette bilingue de sensibilisation de 20 pages a été tirée à 2000 exemplaires pour une information complète en direction de l’ensemble de ces professionnels et du public, qui sont invités à participer au dispositif “Les yeux des mérous”. Il s’agira pour eux de transmettre par email - lesyeuxdesmerous@yahoo. com - ou par téléphone - (+590) 690 347 710 - leurs observations lorsqu’ils rencontrent un mérou de Nassau ou un mérou géant : la date, l’heure ou le lieu de l’observation, l’espèce et la taille approximative, et une photo si possible. Les usagers désirant participer à ce dispositif sont plus que bienvenus !

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui coordonne le programme Life BIODIV’OM en faveur des mérous, lui a donné une large place dans son magazine “L’Oiseau Mag Junior”. Une chance pour les écoliers de Saint-Martin, la LPO ayant offert 900 de ces magazines à la réserve naturelle.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui coordonne le programme Life BIODIV’OM en faveur des mérous, lui a donné une large place dans son magazine “L’Oiseau Mag Junior”. Une chance pour les écoliers de Saint-Martin, la LPO ayant offert 900 de ce

Validation du programme Life BIODIV’OM

Le 14 janvier 2022, le comité scientifique du programme Life BIODIV’OM s’est réuni pour évoquer les avancées du programme. Amandine Vaslet, experte ichtyologue ; Antoine Lechevalier, expert géographe ; Margot Mesnard, experte en environnement et Sofia Rockomanovic, experte biologiste, ont validé la documentation et les stratégies à mettre en place. Ils ont également apporté leurs conseils pour adapter et optimiser les approches déployées. Le prochain comité se tiendra fin 2022. Le 12 juillet 2022, le comité de pilotage Life BIODIV’OM a validé l’ensemble du travail réalisé par la réserve dans le cadre de ce programme. Ce comité est composé des membres du comité consultatif de la réserve naturelle, présidé par le préfet de Saint-Martin.

Oursin diadème – Crowned sea urchin
Oursin diadème – Crowned sea urchin

Les oursins diadèmes victimes d’une épizootie

Terminé en début d’année 2022 pour cause de mauvais temps les mois précédents, le suivi sous-marin de la réserve naturelle a permis de constater que les oursins diadèmes présents sur les sites n’étaient alors pas impactés par l’épizootie qui touche périodiquement cette espèce depuis le début des années 80, des Bermudes à l’Amérique du Sud. Hélas, depuis avril 2022, cette épizootie fait de nouveau des ravages sur les récifs de la partie française : les piquants de l’animal tombent et sa mort s’ensuit. Sint Maarten et Saint-Barthélemy avaient signalé dès le mois de mars ce regrettable phénomène, d’autant que cet oursin est le principal régulateur des algues sur les récifs, dont la croissance devient hors de contrôle avec cette épizootie.

A seabed with Thalassia testidinum A field of Halophila stipulacea
A seabed with Thalassia testidinum A field of Halophila stipulacea

Une algue envahissante objet d’une thèse

Kimani Kitson-Walters, salarié au Caribbean Netherlands Science Institute (CNSI), rédige une thèse sur l’installation d’Halophila stipulacea, cette espèce d’algue exotique envahissante originaire de la mer Rouge et dont l’emprise s’étend depuis 2002 dans toute la mer des Caraïbes. Pour réaliser sa thèse, intitulée “La perte de biodiversité dans les écosystèmes d’herbiers de la Caraïbe peut être aggravée par une algue invasive”, le thésard a demandé l’appui de la réserve naturelle pour étudier les herbiers natifs de Grand-Case et de la Baie Orientale, rares sites d’herbiers en bonne santé, composés de Thalassia testidinum et de Syringodium filiforme, et dépourvus d’Halophila stipulacea. Également appelée “herbe à tortue”, Thalassia favorise le développement d’une faune diverse et nombreuse, mais cède peu à peu la place à Halophila. Plus courte et enracinée moinds profondément, Halophila pousse beaucoup plus rapidement que l’herbier natif. Elle est moins énergétique pour les espèces herbivores et sa taille réduite n’est pas favorable pour que la faune puisse s’y dissimuler. Le 29 mars 2022, Kimani Kitson-Walters a bénéficié de l’aide de la réserve pour mener à bien son étude.

Améliorer la qualité de l’eau de mer

La qualité des eaux côtières et marines fait partie des préoccupations de l’Union européenne et bénéficie d’une directive cadre sur l’eau (DCE) dont les objectifs doivent être respectés par les membres de l’union, pour l’amélioration de ces eaux. A la demande de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Guadeloupe, le pôle scientifique de la réserve naturelle a contribué les 9 et 10 juin 2022 à la mise en oeuvre de plongées d’évaluation de l’état de santé des coraux et des herbiers. Sur les sites coralliens de Chico et du Rocher Créole, les plongeurs ont répertorié le vivant : coraux, éponges, crustacés, oursins... Et ont mené le même travail sur les animaux vivant au sein des sites d’herbiers du Rocher Créole et de Tintamarre. Ces plongées d’évaluation sont appelées à se répéter régulièrement, à intervalle d’environ un an. Aux mêmes dates, dans le cadre de la qualité physico- chimique de l’eau de mer, les agents de la réserve ont apporté leur soutien logistique à la collecte d’échantillons analysés sur place et en laboratoire : température, salinité, PH, oxygénation, turbidité. Ces analyses seront renouvelées tous les deux mois. Parallèlement, la DEAL mène des actions de contrôle et de mise en conformité des stations d’épuration, dans le cadre de la loi sur l’eau et la gestion des habitats et espaces protégés.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

La piscine en chantier The swimming pool under repair
La piscine en chantier The swimming pool under repair

Un chantier sensibilisé à la protection des tortues marines

A la demande de la société GTM, en charge du chantier de remise en état de la piscine collective de la résidence Mont Vernon, située à proximité directe du site de ponte de tortues marines de la Baie Orientale, Julien Chalifour est une nouvelle fois intervenu sur place afin de sensibiliser les équipes à la protection des tortues marines. L’objectif était d’exposer les enjeux de biodiversité pouvant être impactés par ce chantier et de proposer à l’intervenant une procédure et des consignes visant à limiter les atteintes sur la faune et la flore du site. Ont été évoquées les précautions à prendre pour prévenir la pénétration de tortues sur le chantier et la mise en place d’une veille active pour signaler la présence de tortues ou de traces d’activité de ponte. Un référent a été désigné, en charge de faire le lien avec la réserve naturelle.

Les écovolontaires répondent à l’appel

Plus de 40 écovolontaires ont participé le 15 avril 2022 à la première réunion d’information sur le suivi des tortues marines, animée par Julien Chalifour, en charge du Pôle scientifique de la réserve naturelle. Les patrouilleurs sont d’ores et déjà régulièrement sur les plages, où ils surveillent les éventuelles traces de montée des tortues et la présence de nids tout au long de la période de ponte, du 1er mars au 30 novembre selon les espèces : tortue luth, tortue imbriquée ou tortue verte. Fin septembre, on dénombrait 417 patrouilles réalisées et 146 traces d’activité de ponte observées.

Favoriser la conservation des sites de nurserie pour les requins et les raies

L’inventaire des requins

Les 18 et 20 janvier, la réserve a accueilli Océane Beaufort, coordinatrice du réseau ReGuar - Réseau requins des Antilles françaises - pour une seconde campagne d’acquisition de données sur les squales des eaux côtières de Saint-Martin. L’objectif était d’inventorier ces grands poissons grâce à des vidéos appâtées, avec le déploiement de caméras sur plusieurs sites et leur récupération. Différentes espèces ont été observées, dont un requin marteau, dans les eaux de la réserve et hors de la réserve. Ces résultats, financés dans le cadre du programme Pou Pwoteksion Rékin Karib sur fond européens (BEST4Life), seront valorisés dans le cadre du programme financé par la préfecture visant à la gestion du risque requin à Saint-Martin.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Un piège à rats Installation d’un piège à rats
Un piège à rats Installation d’un piège à rats

Régulation des petits rongeurs dans le programme France Relance

Le second projet inscrit dans le programme France Relance a pour objectif de lutter contre la prolifération des rats sur l’îlet Tintamarre. Les pièges à rats utilisés ont pour avantage d’être automatisés et de tuer immédiatement les rongeurs, contrairement aux pièges utilisés par le passé. Chaque piège appâté est conçu pour que seul un rat puisse s’y introduire et soit immédiatement assommé par un petit marteau, grâce à un piston actionné par le gaz comprimé d’une cartouche. Le rat tombe alors à l’extérieur du piège, qui devient à nouveau opérant en se réarmant jusqu’à 24 fois par cartouche. 150 pièges ont été posés au mois de juin 2022 sur un tiers de la superficie de l’îlet, avec l’assistance d’Axelle Verdière, en stage à la réserve de février à juillet 2022. Les dispositifs sont vérifiés toutes les deux semaines, afin d’éventuellement remplacer la cartouche de gaz, de les réappâter et de relever le nombre de déclenchements sur le compteur intégré. 400 à 450 déclenchements ont eu lieu en moyenne sur 14 jours, un chiffre parlant, même s’il est à modérer, d’autres animaux - bernard-l’hermite, lézards... - pouvant provoquer le déclenchement, mais dans une moindre mesure. Les 150 pièges seront déplacés plus tard sur les deux autres tiers restant de Tintamarre, puis quelquesuns disposés en cordon sanitaire en arrière de la plage de Baie Blanche, pendant un an.

Le rat, en se nourrissant d’oeufs d’oiseaux, de tortues, d’autres reptiles et en grignotant les graines et jeunes pousses végétales a un impact très négatif sur la biodiversité. Également, la réserve recevait les plaintes régulières de campeurs, importunés par des rats affamés, qui réussissaient par exemple à trouer les épais couvercles de glacières en plastique dur. Bonne nouvelle : les derniers campeurs, interrogés au mois d’août, n’ont plus observé aucun rongeur.
Axelle Verdière
Axelle Verdière

Axelle Verdière

Axelle Verdière, 24 ans, a étudié les sciences biologiques à l’Université de Louvain, en Belgique. Bénéficiaire d’un Master 2, elle s’est spécialisée en biologie des organismes et en écologie et a effectué son stage de fin d’études à la réserve.

Alice Aune

Alice Aune, étudiante en Master environnement et également élève de l’institut des sciences politiques, a été accueillie par la réserve naturelle en juin et juillet 2022 pour un stage concernant deux projets de France relance. Elle a travaillé sur la découverte des métiers de la conservation écologique et les actions que doit mettre en oeuvre un gestionnaire d’espaces protégés. Ce domaine l’a particulièrement intéressé, dans le cadre de son projet professionnel futur.

Flora Pouzeau

Vacances studieuses pour Flora Plouzeau Flora Plouzeau, âgée de 21 ans, a été accueillie par la réserve naturelle pendant ses vacances d’été. Inscrite au Cours Diderot en bachelor gestion et protection de la nature, à Montpellier, sa mission a été de prendre le relais d’Alice Aune sur le projet France Relance de la dératisation de l’îlet Tintamarre. Elle est allée sur le terrain avant de préparer les fiches de terrain, gérer les données sur informatique et analyser les statistiques. Elle a ainsi coordonné les campagnes de terrain, bancarisé et analysé les données sur informatique, en appui à la cheffe de projet Aude Berger.

 

Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs

Une mare à Cul-de-Sac
Une mare à Cul-de-Sac

Restaurer et entretenir les mares

Comment entretenir et/ou restaurer une mare dans un contexte tropical*? Cette question a fait l’objet d’une mission commanditée par le Pôle relais zones humides dans le cadre du programme REMA - restauration et entretien des mares des Antilles. Deux experts ont été mandatés pour faire l’état des lieux des mares en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin, où ils étaient présents le 14 février 2022. Leur objectif a consisté à sélectionner un groupe de mares-tests, qui serviront d’exemples pour illustrer un guide d’accompagnement à la gestion des mares. Ces spécialistes ont constaté l’absence de mares sur le territoire de la réserve naturelle et n’ont retenu que deux sites sur la partie française de l’île. Le premier est la mare située devant la caserne des pompiers, très impactée et couverte de jacinthes d’eau, de nénuphars et de laitues d’eau, et où grouillent les guppies. Selon la collectivité, cette mare est appelée à être remblayée et donc à disparaître. La seconde mare se trouve dans le quartier de Millrum, face à la cuisine centrale. Réceptacle des rejets de la station d’épuration du même nom, sa validation est en cours.

Le projet REMA, d’une durée de 26 mois, a pour ambition d’apporter aux acteurs de l’environnement un outil qui fournira des réponses concrètes aux questions techniques qui se posent en termes d’aménagement, d’entretien, de suivi et de restauration. Plus de 3500 mares ont été répertoriées en Guadeloupe et environ 1100 en Martinique.

*Milieu régulièrement soumis à des périodes de sécheresse intense et des invasions biologiques.

Qu’est ce qu’une mare ?
Une mare est une petite nappe d’eau 100% douce et stagnante.Elle n’est pas forcément permanente, ni naturelle. Elle peut par exemple être un trou creusé pour recueillir l’eau de pluie afin de servir d’abreuvoir au bétail.

Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve

Sindextour : abandon des charges par le tribunal

Le 19 mai, le tribunal correctionnel a finalement abandonné les charges contre le représentant de la société Sindextour, poursuivi pour atteintes aux habitats essentiels des tortues marines sur la plage de la baie Orientale, au cours de la reconstruction post-Irma des restaurants, mais également du ramassage des sargasses. La procédure avait été rédigée à l’origine sur la base de constatations faites par les agents commissionnés et assermentés de l’AGRNSM (Association de gestion de la réserve naturelle nationale de Saint-Martin), sur réquisition du vice-procureur de Saint-Martin et en appui à la Section de recherches de la gendarmerie, en juin 2020.

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Le Pôle éducation en constante croissance

Entre janvier et juin 2022, la réserve a signé 3 nouvelles conventions, avec l’école Marie-Emilie Leydet, l’école Jean de la Fontaine et l’association Cobraced. A la rentrée 2022, 17 établissements scolaires et 9 associations étaient conventionnées avec la réserve naturelle. Ces conventions lient ses partenaires avec la réserve, qui s’engage à animer des interventions gratuites, en classe et sur le terrain, qu’il s’agisse de scolaires ou de jeunes en difficulté.

Ces interventions sont en revanche facturées aux centres de formation qui en font la demande, sauf dans le cas où leur public est défavorisé. Les six premiers mois de l’année 2022, le Pôle éducation a assuré 200 interventions.

Lors du dernier comité consultatif, Vincent Oliva a fait part de son inquiétude concernant cette forte demande, alors qu’il est seul à y répondre. La DEAL lui a alors suggéré de lui soumettre une demande de besoin pour un poste supplémentaire, qui pourrait être partagé entre les Pôles pédagogique et scientifique.

Deux financements de Te Me Um

Les 20 000 euros de financement octroyés par Te Me Um en 2021 à la réserve naturelle sur un projet partenaire pour « la réappropriation du patrimoine naturel de Saint-Martin par ses enfants » ont permis à cette dernière d’enrichir son matériel pédagogique : cahiers d’activités pour les scolaires, casquettes, T-shirts et surtout sculptures anatomiques de plusieurs espèces de requins, très utiles lors des interventions auprès des scolaires. Te Me Um, programme destiné à soutenir de manière opérationnelle les acteurs de la biodiversité des outre-mer français, est porté par l’Office français de la biodiversité (OFB). Parallèlement, un micro-projet concernant le suivi des espèces exotiques envahissantes a bénéficié d’un second financement de Te Me Um, à hauteur de 4300 euros. Qui permettront au Pôle pédagogique de se doter d’un GPS, d’un appareil photo, de tablettes numériques et d’imprimer en 3D certaines espèces exotiques envahissantes.

La société Skyepharma, financeur d’un premier cahier d’activité pour les élèves du CE1 au CM2 en 2020, a renouvelé cette action de mécénat, pour l’impression de 300 nouveaux cahiers.

“Stages découverte” à la réserve

Cette année encore, la réserve naturelle a accueilli plusieurs stagiaires et notamment des élèves en classe de troisième et de seconde. Ces jeunes en “stage découverte” sont chacun venus découvrir le long d’une semaine la réserve et le monde du travail. Le bilan est positif, l’expérience s’avérant enrichissante pour les jeunes, mais aussi pour la réserve, qui a pu constater les retombées de ses interventions scolaires régulières. Ces stages ont été également l’occasion pour ces élèves d’apprendre qu’il est possible d’exercer une profession dans le domaine de l’environnement.

La Réserve naturelle récompensée par le rectorat de Guadeloupe

La Réserve naturelle de Saint-Martin s’est vue récompensée par le « prix académique EDD » par le rectorat de Guadeloupe pour ses actions d’éducation et de sensibilisation en tant que référent Aire éducative des Îles du Nord. Un diplôme qui récompense une coopération entre les établissements scolaires et la réserve naturelle depuis maintenant 4 ans.

EDF Guadeloupe soutient la réserve

La réserve naturelle a signé en 2022 une nouvelle convention avec EDF Guadeloupe, pour l’organisation de la Fête de la nature et la découverte des écosystèmes et des milieux marins. Cette convention est assortie d’une subvention de 3000 euros, destinés à l’achat de matériel pédagogique, dont une imprimante 3D, qui permettra de fabriquer de petites figurines d’animaux - tortue marine, dauphin, lambi... - que les écoliers seront chargés de peindre et pourront conserver.

- 18 mai 2022, fête de la nature au Galion pour une présentation des écosystèmes de la réserve à 14 participants.
- 21 mai 2022 au matin, randonnée sur le sentier des Froussards pour une présentation de la flore sauvage et des espèces exotiques envahissantes qui y ont été introduites.
- 21 mai 2022, après-midi, à l’occasion des 30 ans du Life BIODIV’OM, présentation du programme de protection des mérous et plongée sous-marine en masques virtuels pour 21 participants.

Convention avec la fondation du groupe EDF

La fondation groupe EDF, dont la mission est de soutenir des projets associatifs ayant un impact local, a signé une convention avec la réserve naturelle, après qu’elle lui ait proposé un dossier sur la découverte des récifs coralliens de Saint-Martin. Ce mécénat, d’un montant de 11 000 euros, permettra à la réserve d’acheter de nouveaux masques virtuels, une caméra à objectif 360° pour réaliser de nouvelles vidéos, et de nouvelles sculptures anatomiques, de requins et d’autres poissons cette fois.

The AGOA stand at the Fête of the Whale
Le stand de la réserve naturelle à la Fête de la baleine The Réserve Naturelle stand at the Fête of the Whale

La réserve naturelle à la fête de la baleine
La réserve naturelle a répondu présente à l’invitation de l’association Métimer (des métiers de la mer) de participer à la Fête de la baleine, le dimanche 3 avril 2022. 198 visiteurs ont été accueillis sur le stand de la réserve et ont apprécié la plongée en masque virtuel dans le monde sous-marin de Saint-Martin. Le sanctuaire de protection des mammifères marins AGOA était là, bien sûr, et proposait des écoutes de chants de baleines à bosse. L’association Mon école ma baleine, sous sa tente, invitait les plus jeunes à s’initier à divers jeux de société mettant en scène les mammifères marins. Quant à l’Observatoire des mammifères marins de l’archipel Guadeloupéen (OMMAG), il tenait sa documentation à la disposition des visiteurs et répondait à toutes leurs questions. Une conférence animée par Amandine Vaslet, référente de l’association Mon école ma baleine à Saint-Martin, a réuni les plus jeunes l’après-midi, dans la salle de spectacles de La Chapelle. Michel Vély, président de l’association Megaptera, a accueilli les adultes le même soir et au même endroit, pour une conférence où la baleine à bosse a tenu toute la place qu’elle mérite.

Deux expos à l’aéroport de Grand-Case
La réserve naturelle a signé en 2022 une nouvelle convention avec EDF Guadeloupe, pour l’organisation de la Fête de la nature et la découverte des écosystèmes et des milieux marins. Cette convention est assortie d’une subvention de 3000 euros, destinés à l’achat de matériel pédagogique, dont une imprimante 3D, qui permettra de fabriquer de petites figurines d’animaux - tortue marine, dauphin, lambi... - que les écoliers seront chargés de peindre et pourront conserver.

Découverte touristique de la réserve

La réserve naturelle poursuit le travail de réflexion qu’elle a lancé en 2021 sur le développement de produits écotouristiques. L’enjeu est de donner aux visiteurs accès à la connaissance des espaces naturels de Saint-Martin et de valoriser différemment la destination, en mettant en avant la spécificité des milieux naturels de l’île. Ainsi, depuis 2021, la réserve anime des visites commentées de l’espace maritime, à l’attention de clients de l’hôtel La Samanna. L’hôtel met à disposition de ses clients un bateau de location, sur lequel embarquent deux agents de la réserve. Le point culminant de ce programme réside dans l’observation des tortues marines sur les sites qu’elles fréquentent. Seul impératif : que la mer soit belle afin de pouvoir observer au mieux les animaux, dans des conditions respectueuses de l’environnement. Un autre produit concerne la découverte des étangs, de la mangrove et de leur patrimoine ornithologique, sur le site des Salines d’Orient, en coopération avec Seagrape Tours. Afin d’enrichir le contenu du message dispensé lors des visites, les agents de la réserve ont reçu les guides de cette structure commerciale le temps d’un week-end, en salle et sur le terrain. La mission des animateurs consiste à présenter la réserve naturelle, avec ses milieux humides en point d’orgue et les travaux de restauration de la mangrove menés par le gestionnaire. Ils proposent aux visiteurs de contribuer à cette restauration en repiquant les plantules de palétuviers issues de la pépinière de la réserve. Cette découverte de la mangrove de Saint-Martin et de son outil de gestion s’adresse tant aux résidents qu’aux visiteurs de l’ile. Ces derniers contribueront ainsi financièrement à sa conservation en s’acquittant de la redevance sur les activité commerciales au sein de la réserve naturelle.

Accueil d’une journaliste américaine

A la demande de l’Office de tourisme, la réserve naturelle a reçu une journaliste américaine venue découvrir Saint-Martin hors des plages et des sentiers battus, afin de faire la promotion du Saint-Martin sauvage, ses étangs, sa mangrove et sa richesse ornithologique. Dans les locaux de la réserve, elle a bénéficié d’une présentation du travail mené par l’équipe pour la gestion et la conservation de la biodiversité. Puis, en illustration de ces propos, elle a été accompagnée sur le site de la baie de l’Embouchure, où elle a pu constater la facilité d’observation des oiseaux depuis le rivage, mais aussi les efforts produits par la réserve pour reconquérir les espaces naturels mis à mal par le cyclone Irma, notamment grâce à la création de la pépinière de palétuviers. Elle est retournée aux Etats-Unis satisfaite et étonnée que ces attraits soient rarement mis en avant.

Optimiser les moyens de gestion

Récréafish : les dernières infos

Lancé en août 2021, le programme Récréafish s’est terminé en août 2022. En dépit de mauvaises conditions météo limitant le nombre de sorties de pêche opérées par les contributeurs, 13 panélistes saint-martinois ont participé, dont seulement 3 ont été réellement actifs. Saint-Barthélemy a vu la participation de 42 pêcheurs, pour une cinquantaine de sorties déclarées et 400 prises, sur la même période. Ces travaux réalisés en parallèle sur l’ensemble des Antilles françaises et coordonnés par l’IFREMER à la demande de l’OFB, permettront de mieux connaitre la pêche de plaisance pour sa prise en compte sur ces territoires.

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

L’anolis d’Anguilla The anole from Anguilla
L’anolis d’Anguilla The anole from Anguilla

Chaque année, l’Europe demande à ses membres de proposer des projets destinés à être soutenus par le LIFE, instrument de financement pour des initiatives en faveur de la nature, de l’environnement et de l’action pour le climat. Ainsi, depuis l’été 2022, le pôle scientifique de la réserve participe à des réunions en visioconférence - notamment avec l’Office national des forêts (ONF) et la Société herpétologique de France (SHF), mais aussi des partenaires d’autres îles - dont l’objectif est de soumettre au programme LIFE une proposition en faveur des reptiles terrestres protégés des Antilles françaises. Parmi ces reptiles, on trouve le scinque, la couresse, l’iguane des Petites Antilles, l’anolis, le gekko... L’idée est de contribuer à la conservation de ces populations en mettant en oeuvre des actions de production de connaissances, de gestion, de régulation des espèces exotiques envahissantes, mais aussi de sensibiliser le public, qui méconnait et mésestime ce patrimoine naturel. Les financements LIFE sont une opportunité sans laquelle des actions d’ampleur et décisives de conservation ne sauraient être concrétisées par les acteurs territoriaux.

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