Ecosystèmes et espèces emblématiques

Un suivi scientifique des fonds marins a été mis en place dans la Réserve naturelle de Saint-Martin depuis 2007.
Chaque année, sur des périmètres bien définis, les coraux de moins de deux centimètres sont répertoriés, les lambis et les oursins diadèmes comptés et mesurés, les herbiers de phanérogames inventoriés et la couverture du substrat vérifiée.
Les herbiers sont la nurserie de nombreuses espèces, auxquelles ils offrent abri et nourriture.
Ces plantes, écosystème fragile et menacé, jouent un rôle déterminant dans l'épuration des eaux littorales.
Les récifs coraliens protègent la côte de la houle et servent d’habitat, de garde-manger, de refuge et de nurserie à des milliers d’espèces.

Les ancres des bateaux arrachent les plantes sous-marines et les coraux, les chaînes les détruisent sur toute leur longueur, alors que ces espèces ont besoin de dizaines d’années pour cicatriser.
C’est pourquoi les bateaux doivent utiliser les corps-morts mis à leur disposition ou poser leur ancre sur les zones sableuses. Il est interdit de casser et d’abîmer les récifs avec les palmes.

La pêche est interdite dans la Réserve naturelle et tout prélèvement y est strictement interdit

Situés à l’interface terre/ mer, les étangs et leurs mangroves abritent une faune riche et diverse : 85 espèces d’oiseaux y vivent, dont 55 espèces protégées.
Les étangs atténuent les inondations en cas de fortes pluies, protègent la côte contre les agressions de la mer, décantent les alluvions et épurent les eaux avant leur rejet en mer.
Officiellement très bien protégés – ils sont bénéficiaires d’un arrêté de protection de biotope pour l’enjeu avifaune, propriété du Conservatoire du littoral, gérés par la Réserve naturelle et même inscrits depuis le 1er mai 2012 à la convention de Ramsar – les 14 étangs protégés sont soumis à bien des pressions et bien des menaces : dépôts de remblais, déversements de déchets divers et variés, rejets d’effluents d’assainissement non traités, défrichements sauvages de mangrove…
Un ambitieux programme de préservation des étangs prévoit: 

  • La replantation de mangrove
  • La création d'îlots et reposoirs pour les oiseux
  • L'amélioration des connections terre / mer
  • La création de sentiers de découverte

Le plateau formé par les îles de Saint-Martin, d’Anguilla et de Saint-Barthélemy est une zone de reproduction des baleines à bosse.
Neuf espèces de mammifères marins sont observables et, de janvier à mai, les plongeurs auront peut-être la chance d’entendre les chants des baleines à bosse mâles, qui peuvent vocaliser sous l’eau jusqu’à une demi-heure, avant de remonter respirer à la surface.
En ordre serré à l’étrave des bateaux, il n’est pas rare d'observer les dauphins dans les eaux du Rocher créole ou de Tintamare.
À l’initiative du sanctuaire Agoa (lire pages suivantes), dont la Réserve de Saint-Martin est l'un des partenaires, la troisième campagne de suivi des mammifères marins a eu lieu en mars 2012 entre Saint-Martin, Anguilla et Saint-Barth et dans la zone de Saba, Saint-Eustache et du Saba Bank.
Quatre espèces de dauphins ont été observées, ainsi que plusieurs cachalots. De nombreux enregistrements des "chants" de baleines à bosse ont été réalisés.

85 espèces d’oiseaux - parmi lesquelles la grande aigrette, l’aigrette neigeuse, le grand paille-en-queue, la sterne bridée, le puffin de l’Herminier, la petite sterne et bien sûr le pélican…- sont présentes à Saint-Martin, dont 55 espèces protégées.
Plusieurs espèces font l’objet d’un suivi scientifique, dont le noddi brun, espèce protégée, qui niche dans les falaises de Tintamare.
Effrayé par la présence de l’Homme, le noddi brun peut détruire son nid.
Il est donc désormais interdit aux bateaux de mouiller dans la baie de North Cove et à leurs occupants de descendre à terre dans ce secteur.
L’érosion des falaises, ainsi que les prédations d’œufs dont sont responsables les rats, concourent également à la raréfaction du noddi brun à Tintamare.
Il est donc indispensable de ne laisser aucun déchet alimentaire sur la plage, afin de ne pas favoriser la prolifération des rats.

PHOTO GALERIE

Lors de sa création En 1998, on estimait à 480 le nombre total d'espèces faunistiques et floristiques présentes dans les milieux terrestres et marins de la Réserve naturelle.
C'était avant la mission scientifique d'avril 2012, au cours de laquelle plus de 700 espèces marines ont été dénombrées !
Cet inventaire faunistique a eu lieu avec l'appui de sept universitaires américains, brésiliens et français.
Les trois embranchements concernés par cette étude sont les crustacés (crevettes, crabes...), les mollusques (limaces, coquillages...) et les échinodermes (oursins, étoiles de mer, ophiures...).
Dans le cadre de leur mission, les chercheurs ont plongé pour échantillonner l'ensemble des fonds – sable, vase, roche, herbier, récif corallien – de jour comme de nuit – pour ne pas rater les espèces nocturnes – en utilisant parfois un aspirateur sous-marin ou une brosse pour capturer les espèces les plus petites (moins de 1 centimètre).
L'objectif est de constituer un catalogue rassemblant toutes les photos de toutes les espèces observées, mâles et femelles.
Ces résultats confirment l'existence d'une biodiversité exceptionnelle dans nos eaux.

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