Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs

Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs

Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs

Le projet Biodiversity Nursery présenté au Conservatoire du littoral
Le projet Biodiversity Nursery présenté au Conservatoire du littoral

Actions MS3, IP10, IP11

  • Etudier la mise en place de nouveaux sentiers
  • Restaurer le fonctionnement écologique des étangs
  • Revégétaliser les zones humides dégradées

Dans le cadre de la convention de délégation de travaux unissant l’AGRNSM (exécutant) et le Conservatoire du littoral, le gestionnaire a participé au dernier conseil de gestion des espaces affecté au CdL, le 24 mars 2023 pour faire état de l’avancement du projet Biodiversity nursery sur l’une des parcelles attenantes à l’étang des Salines d’orient.

Pierre Aliotti, président de l’association de gestion de la réserve naturelle (AGRNSM), et Julien Chalifour, son responsable scientifique, ont présenté le compte-rendu annuel de gestion de cette parcelle et les dernières avancés du projet Biodiversity Nursery, lauréat de la palme Ifrecor en novembre 2022.

Son objectif est de de restaurer les zones humides historiquement comblées pour le passage de la route afin de les reconnecter entre elles, de créer des îlots, d’y planter des pousses de palétuviers et finalement de créer un sentier de découverte sur pilotis et une plateforme d’observation des oiseaux pour le public.

Le projet, d’un montant de 200 050 euros est financé à hauteur de 88% par la Fondation de France, 7% par le Rotary et 5% par l’AGRNSM.

Ashley Daniel, garde, à l’oeuvre dans la pépinière |Ashley Daniel, ranger, working in the mangrove nursery
Ashley Daniel, garde, à l’oeuvre dans la pépinière |Ashley Daniel, ranger, working in the mangrove nursery

Action IP11

  • Revégétaliser les zones humides dégradées

La pépinière de palétuviers, mise en place par la
réserve naturelle en bordure de l’étang des Salines
d’Orient après les dégâts infligés par le cyclone
Irma, a permis en 2023 la récolte de 3121 graines
de palétuviers blancs. Ces graines, d’abord mises à
germer, ont grandi et leurs plantules ont été repiquées
dans la mangrove.
Ces plantations se sont effectuées en collaboration
avec la société Seagrape Tours, avec laquelle
l’AGRNSM a initié un partenariat en 2022. Deux à
trois fois par semaine, Seagrape Tours fait découvrir
la réserve à des groupes de 15 à 25 touristes, qui
se voient confier la mission de replanter ces jeunes
palétuviers. Ces visiteurs s’acquittent par ailleurs
d’une redevance de 5 euros, qui contribue à financer
cette action.

Le projet SXM Cap combine entreprenariat et
initiative sociale. Pour chaque casquette vendue,
la société reverse une donation en faveur de
la replantation d’arbres de l’île. C’est ainsi que
cette société a fait une donation d’un montant
de 3339 euros à la réserve naturelle, au bénéfice
de la pépinière et de la reprise de la mangrove
après le cyclone Irma. Cette donation financera
le renouvellement du deck de la pépinière.
Une mare à Cul-de-Sac
Une mare à Cul-de-Sac

Restaurer et entretenir les mares

Comment entretenir et/ou restaurer une mare dans un contexte tropical*? Cette question a fait l’objet d’une mission commanditée par le Pôle relais zones humides dans le cadre du programme REMA - restauration et entretien des mares des Antilles. Deux experts ont été mandatés pour faire l’état des lieux des mares en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin, où ils étaient présents le 14 février 2022. Leur objectif a consisté à sélectionner un groupe de mares-tests, qui serviront d’exemples pour illustrer un guide d’accompagnement à la gestion des mares. Ces spécialistes ont constaté l’absence de mares sur le territoire de la réserve naturelle et n’ont retenu que deux sites sur la partie française de l’île. Le premier est la mare située devant la caserne des pompiers, très impactée et couverte de jacinthes d’eau, de nénuphars et de laitues d’eau, et où grouillent les guppies. Selon la collectivité, cette mare est appelée à être remblayée et donc à disparaître. La seconde mare se trouve dans le quartier de Millrum, face à la cuisine centrale. Réceptacle des rejets de la station d’épuration du même nom, sa validation est en cours.

Le projet REMA, d’une durée de 26 mois, a pour ambition d’apporter aux acteurs de l’environnement un outil qui fournira des réponses concrètes aux questions techniques qui se posent en termes d’aménagement, d’entretien, de suivi et de restauration. Plus de 3500 mares ont été répertoriées en Guadeloupe et environ 1100 en Martinique.

*Milieu régulièrement soumis à des périodes de sécheresse intense et des invasions biologiques.

Qu’est ce qu’une mare ?
Une mare est une petite nappe d’eau 100% douce et stagnante.Elle n’est pas forcément permanente, ni naturelle. Elle peut par exemple être un trou creusé pour recueillir l’eau de pluie afin de servir d’abreuvoir au bétail.
La pépinière de palétuviers - The mangrove nursery
La pépinière de palétuviers - The mangrove nursery

Création d’une pépinière de palétuviers

La Réserve naturelle a obtenu l’autorisation de la Collectivité pour la mise en place d’une pépinière de palétuviers, l’objectif étant de replanter des pousses de palétuvier dans les étangs dont la mangrove a été décimée par le cyclone Irma, grâce à un financement du Rotary Club notamment. L’équipe récupère des graines, des gousses et des plantules sur le terrain et les fait pousser jour après jour, dans les locaux qu’elle a elle-même édifiés. Les pousses sont placées dans des pots biodégradables en fibre de canne à sucre, qu’il suffit d’enfouir dans la vase pour qu’elles se développent.

Graines de gaïac
Graines de gaïac

La Réserve naturelle a obtenu l’autorisation de la Collectivité pour la mise en place d’une pépinière de palétuviers sur un terrain mis provisoirement à la disposition de la Réserve naturelle par le Conservatoire du littoral, à proximité de l’étang des Salines d’Orient. L’objectif est de replanter 100 000 pousses de palétuvier dans les étangs dont la mangrove a été décimée par le cyclone Irma, grâce notamment à un financement du Rotary Club. L’équipe a récupéré des graines, des gousses et des plantules sur le terrain - de palétuviers, mais aussi d’autres plantes - et les fait pousser jour après jour, dans les locaux dont elle dispose à l’Anse Marcel. Les pousses sont placées dans des pots biodégradables en fibre de canne à sucre, qu’il suffira d’enfouir dans la vase des étangs pour qu’elles se développent. La construction d’une structure en bois destinée à apporter de l’ombre aux plantules est prévue, avant de déplacer toutes les pousses sur la nouvelle parcelle. Le Rotaryclub de Saint-Martin finance le projet à hauteur de 50%, pour un coût total estimé à 48 500 €. Delma Maduro, gouverneure du district régional du Rotary International a visité le site de la nursery le 21 octobre dernier, en compagnie de membres du club local, et s’est déclarée enthousiasmée par le projet après avoir entendu les explications fournies par l’équipe. La pose d’un panneau sur les lieux a officialisé le projet, conforme au guide méthodologique de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature)

pousses de raisiniersMangrove shoots

Déversement d’eaux usées dans l’étang de Grand-Case – Dumping of wastewater in Grand Case pond
Déversement d’eaux usées dans l’étang de Grand-Case – Dumping of wastewater in Grand Case pond

L’antenne du Conservatoire du littoral accueillera le 1er mai un volontaire au service civique (VSC), qui pendant deux ans travaillera sur un plan de reconquête des étangs de Saint-Martin. Un comité de gestion sera mis en place pour encadrer ce plan, qui va concerner toutes les problématiques des étangs : inondations, déversement d’eaux usées, remblais... L’objectif est de remettre en place les périmètres originaux des étangs et notamment de vérifier les limites de propriété inscrites au cadastre, avant d’aménager les berges, de remettre en place les observatoires aux oiseaux détruits par Irma et les sentiers d’observation en bois, dans un délai de trois ans. Un suivi de la qualité des eaux des étangs est également inscrit au programme.

Des riverains s’étant plaints de nuisances sonores et de remblais entre la route principale et l’étang de Chevrise, les agents de la Réserve naturelle sont allés sur les lieux pour constater les faits. Ils ont pu voir qu’une pelleteuse avait creusé sur 3 à 4 mètres de profondeur au niveau du funérarium et qu’un gros volume de déblais avait été utilisé pour remblayer en contrebas de l’étang, mais pas sur sa partie en eau, lui-même affecté au Conservatoire du littoral et donc géré par la Réserve. La nature des matériaux, en cas de fortes pluies, représente toutefois une réelle menace d’envasement pour l’étang et la Réserve reste vigilante en surveillant l’évolution de ce chantier. Une expertise complémentaire sera prochainement entreprise pour confirmer ou non l’empiétement des dépôts de matériaux sur l’espace classé en arrêté de protection biotope et ainsi engager des poursuites.

L’étang de Chevrise - Chevrise Pond © Conservatoire du littoral
L’étang de Chevrise - Chevrise Pond © Conservatoire du littoral

1314 tonnes de déchets ! C’est le chiffre enregistré par le Conservatoire du littoral au 1er octobre, soit 3 mois après le début de la grande campagne de nettoyage sur tous les sites du Conservatoire, et tout particulièrement les étangs. La ferraille - principalement des tôles - représente un tiers des déchets et les encombrants les deux autres tiers. Les plus gros déchets - toitures, conteneurs... - ont été dégagés en juillet et en août par la société L & A Transport, titulaire du marché public lancé par le Conservatoire. Une équipe d’une dizaine de personnes s’est attaquée à cette tâche titanesque, à l’aide d’une dizaine de gros engins.

L’étang de la Savane - Savane Pond © Conservatoire du littoral
L’étang de la Savane - Savane Pond © Conservatoire du littoral

Mais l’opération continue depuis avec les six agents de l’association ACED et Aude Berger, chargée par le Conservatoire de la coordination du nettoyage des sites, qui se consacrent depuis le 1er juillet à la collecte des déchets de petite et moyenne taille, qu’ils trient avant de les transporter à l’écosite, où ils sont traités. Trois épaves de voitures, un bateau de belle taille, un jet ski ont été enlevés grâce à leur travail, mais aussi beaucoup d’objets personnels, des vêtements, des peluches, et un grand nombre de pièces automobiles. Le Conservatoire apprécie le travail efficace effectué par l’ACED, surtout dans les étangs, où il n’est pas évident de sortir des déchets envasés puis de les transporter sur les berges, que ce soit à pied ou à bord d’un kayak. Et sur l’étang de Grand-Case, très pollué, les agents ont du travailler entre 5 heures et 7 heures du matin, avant que le trafic aérien ne reprenne. Ils ont été aidés en juillet par une vingtaine de scouts belges et une centaine de scouts de France, encadrés par les agents de la Réserve naturelle, ainsi que par les associations What de 9 et Clean Saint-Martin, et quelques riverains. Le constat aujourd’hui reste que la presque totalité des étangs est propre et qu’ils le seront tous à la mi-décembre.

L’équipe de l’ACED - The ACED Team © Conservatoire du littoral
L’équipe de l’ACED - The ACED Team © Conservatoire du littoral

Il sera alors temps de végétaliser la mangrove, ce que prévoit une convention signée entre l’ACED, le Conservatoire du littoral et la Réserve naturelle. Après le nettoyage et l’encadrement par le Conservatoire, la Réserve naturelle prendra le relais. Les agents de l’ACED consacreront donc les six premiers mois de 2019 à la création d’une pépinière de palétuviers et à la plantation des arbres dans la mangrove impactée. Ils bénéficieront avant cette nouvelle étape d’une formation théorique et pratique faite par Aude Berger et Anne-Marie Bouillé, qui leur exposeront le rôle écologique des zones humides, les écosystèmes de la mangrove et des étangs, mais aussi les métiers de l’environnement et notamment celui de garde du littoral. 141 000 euros auront été mobilisés pour réaliser le nettoyage des sites du Conservatoire, par l’Agence française de la biodiversité, la Collectivité sur allocation d’État et le Conservatoire du littoral.

Ce vaste programme de restauration écologique a été précédé par la prise de photos aériennes à l’aide d’un drone, plus particulièrement au-dessus des étangs, afin d’identifier l’impact sur la mangrove, de vérifier l’état des exutoires et de repérer les déchets dans les endroits les plus inaccessibles. Après cela, l’écologue Mélanie Haerteman et Anne-Marie Bouillé, chargée de mission du Conservatoire à Saint-Martin, ont effectué un état des lieux sur les étangs : mesures hydrologiques (température, oxygénation, salinité, courants), état de la faune et de la flore, mais aussi cartographie des déchets. Puis une fiche de recommandations a établi la priorité sur chaque site, les actions à éviter et celles à favoriser.
Afin de clore le dossier de subvention qui avait été présenté à l’Agence française de la biodiversité il y a un an, quelques travaux de génie écologique seront réalisés dans les semaines qui arrivent comme à l’étang de la Barrière, avec la création de chenaux afin de favoriser une remise en eau d’une partie du site, ou le nettoyage des connexions hydrauliques entre les Salines d’Orient et l’étang aux Poissons.
Coût total du projet (mission photo, mission écologique, nettoyage et travaux de génie écologique) : 89 663 euros (80% AFB et 20% Conservatoire).
Des élèves enthousiastes - Enthusiastic pupils © Christophe Joe
Des élèves enthousiastes - Enthusiastic pupils © Christophe Joe

Né en 2012 aux Marquises de l’imagination des enfants d’une école primaire, le concept d’”aire marine éducative” (AME) s’est développé avec succès sur tout le territoire français. À Saint-Martin, trois classes gèrent leur aire marine et ont reçu le label “Aire marine éducative” le 4 juin 2018. Ce label, porté par l’Agence française pour la biodiversité (AFB), reconnait la mise en oeuvre d’une démarche écologique invitant les élèves à réfléchir sur la gestion et la protection du patrimoine naturel marin. Ces “rangers juniors” se sentent concernés par un échantillon de leur patrimoine naturel et s’investissent pour le protéger et le gérer. Ainsi, un CM1 de l’école Clair Saint-Maximim alterne séances en classe et visites sur le terrain, au Galion, sous la houlette de leur référent, Vincent Oliva, garde à la Réserve naturelle et chargé de mission éducation à l’environnement. Également, deux 6èmes du collège Mont des Accords s’intéressent au littoral de Galisbay, avec Amandine Vaslet, de l’association “Mon école, ma baleine”. L’idée pour tous ces jeunes est de définir des priorités pour la protection de la biodiversité du site dont ils sont responsables et d’appliquer le programme scolaire à des cas concrets, comme par exemple la replantation de mangroves. Un jumelage de ces classes est en projet.

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