Dans la nuit du 31 août, vers 23 heures, sur la plage de baie Longue, une quarantaine d’écovolontaires du suivi tortues marines ont pu observer une tortue verte, en pleine activité de ponte. Pendant une heure et demie, l’animal a multiplié les essais, mais est finalement reparti vers la mer sans avoir pondu. Elle est revenue un peu plus tard, mais ce nouvel essai s’est également soldé par un échec, le nid s’effondrant sur lui-même au fur et à mesure que la tortue creusait. Selon Julien Chalifour, ces tentatives infructueuses semblent être liées à la nature trop meuble du sable, remué par Irma et les épisodes de houle successifs au cyclone. Cet épisode démontre à nouveau l’importance d’éviter de perturber les activités de ponte, mais également de préserver la nature des sites de ponte : végétation, aménagement, compaction du sable, éclairage...
Favoriser la conservation des populations de tortues marines
Favoriser la conservation des populations de tortues marines
Favoriser la conservation des populations de tortues marines
Les activités de construction et de reconstruction à Saint-Martin connaissent une nouvelle dynamique ces 5 derniers mois, et c’est tout à fait légitimement que chacun s’affaire à remettre en état son logement ou son entreprise. Les écosystèmes naturels qui eux aussi ont été impactés par les aléas climatiques peinent à se remettre. Aussi est-il important d’éviter de les dégrader davantage. Au-delà du bon sens, il s’agit aussi de respecter la réglementation et de prendre conseil auprès des services concernés en charge de la compétence de l’environnement, à savoir l’UT DEAL Saint-Barthélemy et Saint-Martin en préfecture. C’est ce qu’aurait dû faire le propriétaire d’une villa aux Terres-Basses avant d’entreprendre les travaux de remise en état d’un mur en bord de plage. Ces travaux ont amené l’entrepreneur à réaliser une cavité de plus de 3 mètres de profondeur sur une plage répertoriée et identifiée comme un site de ponte de tortues marines. En France - et donc à Saint-Martin - les tortues marines, certaines espèces d’oiseaux et certains végétaux sont protégés, ainsi que les habitats qui les abritent. La destruction de sites d’intérêt géologique, d’habitats naturels, d’espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées et de leurs habitats constitue dès lors un délit, prévu par le code de l’environnement. Le responsable encourt une peine maximum de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende. Cette réglementation s’applique ainsi à tous les milieux naturels, marin, terrestre et lacustre de Saint-Martin.
La saison de ponte 2018 des tortues marines a commencé et se poursuivra jusqu’en novembre. L’équipe d’écovolontaires bénévoles chargés d’arpenter les plages dans l’espoir de relever les traces d’une tortue venue pondre s’est réduite à une petite trentaine cette année. Aucune trace n’avait été relevée au début du mois de juin, mais rien d’alarmant. En effet, à cette heure, ce n’est pas moins de 6 traces enregistrées pour les plages de Tintamarre, soit l’exacte équivalant de l’activité de ponte enregistrée à la même époque en 2017. Julien Chalifour, en charge du Pôle scientifique de la Réserve, attend la fin de la saison pour se prononcer sur les éventuelles conséquences de la perturbation des plages par le cyclone, ainsi que des conditions climatiques inhabituelles, sur la ponte des tortues.
Contacter pour cela science@rnsm.org.