Patrimoine naturel

ENVIRONNEMENT ET PATRIMOINE NATUREL DE LA RESERVE DE SAINT-MARTIN

La Réserve naturelle préserve les 5 principaux écosystèmes de l'île de Saint-Martin : les récifs, les herbiers de phanérogames, la mangrove, les étangs et la forêt sèche littorale.
Ces écosystèmes abritent une biodiversité remarquable.
A ce jour, plus d'un millier d'espèces végétales et animales ont été recensées et les inventaires se poursuivent.
 

1. Unité écologique milieu marin

Les herbiers de phanérogames marines ont une importance écologique primordiale en tant qu’oxygénateurs de l’eau de mer grâce à leur activité photosynthétique.
Ils sont aussi une source de nourriture pour de nombreux organismes et servent aussi de nurserie, de lieu de grossissement et d’abri pour des espèces à valeur commerciale comme le Lambi Strombus gigas, l’Oursin blanc Tripneustes ventricosus, et de nombreux juvéniles d’espèces de poissons (Acanthuridae, Haemulildae, Scaridae, Lutjanidae etc.).

Les récifs coralliens sont des zones de nourriceries, de frayères et servent d’abri et de support pour le développement de nombreuses espèces.
Ils jouent aussi un rôle physique de protection du littoral contre la houle.
Les communautés récifales de Saint-Martin se répartissent au nord-est à est de l’île dans la zone protégée par la Réserve Naturelle.

Si les herbiers apparaissent comme étant globalement dans un bon état de conservation, la colonisation forte des substrats durs par les algues et la rareté des colonies coralliennes en bon état laissent à penser que le milieu est globalement perturbé.
Des éléments naturels comme l’action de la houle, les déplacements de sable sur les dalles rocheuses et plus épisodiquement les cyclones peuvent expliquer une partie de cet état de fait. Selon les sites, l’état des colonies coralliennes est bon à mauvais.

2. Unité écologique zones humides

Les mangroves jouent un rôle tampon entre le milieu terrestre et le milieu marin en permettant la filtration et la rétention des sédiments terrigènes.
Les entrelacs racinaires des palétuviers rouges sont des supports et abris propices pour de nombreuses espèces animales, dont les juvéniles de poissons du récif.
Ces milieux sont particulièrement importants pour l’avifaune.
Ils servent de refuge, d’abri trophique et de lieu de reproduction pour de nombreuses espèces d’oiseaux comme le Héron garde-boeuf Bubulcus ibis ibis, l’Aigrette neigeuse Egretta thula, les Poules d’eau Gallinula chloropus... globalement, l’état de conservation de la mangrove est moyen.
Il est à noter que sur les 2 étangs classés en RNN, la mangrove est en progression

Les étangs sont une zone tampon entre le milieu terrestre et le milieu marin permettant une régulation des flux hydriques occasionnés lors de la saison des pluies et la décantation des alluvions.
Ils jouent également un rôle d’épurateur des eaux de ruissellement et de rejets de station d’épuration (lorsque celles-ci fonctionnent ou existent) grâce à la présence de palétuviers. Enfin les étangs de Saint Martin ont un rôle régional, national et international pour l’avifaune migratrice et sédentaire qu’ils accueillent (Leblond, 2005). L’état de conservation est bon à mauvais selon les étangs, principalement en raison de la qualité physico-chimique des eaux. De nombreux remblais sont par ailleurs effectués sur les rives des étangs, malgré l’interdiction de cette pratique.

3. Unité écologique milieu terrestre

Les formations sèches xérophiles abritent une flore originale et d’importance patrimoniale.
Les sites préservés sont les derniers épargnés par la pression foncière croissante et anarchique.
Toutefois, le pâturage intensif de certaines parcelles induit une dégradation de l’habitat et notamment favorise une végétation herbacée au détriment de la forêt. Sur l’îlet Tintamarre, le pâturage par les chèvres sauvages impacte très nettement la végétation en favorisant les essences non consommées par ces animaux.

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