Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Aude Berger et Maël Andrieux travaillant sur une Biohut |  Aude Berger and Maël Andrieux working on a Biohut
Aude Berger et Maël Andrieux travaillant sur une Biohut | Aude Berger and Maël Andrieux working on a Biohut

Action CS3 : Développer et tester des programmes de réhabilitation des communautés coraliennes et espèces associées

Action CS7 : Développer et tester des programmes de réhabilitation des herbiers

Action MS31 : Développer et renforcer les partenariats avec la Collectivité, les services de l’Etat, l’Office de Tourisme, le Rectorat, les institutions et associations locales

Maël Andrieux, étudiant en master Sciences de l’eau et dynamique des écosystèmes aquatiques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a effectué son stage de fin d’études à l’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin, en tant que chargé de projet pour l’atténuation des impacts liés aux aménagements portuaires sur la biodiversité côtière de Saint-Martin. Dans le cadre de ses responsabilités, il a participé activement au suivi des 40 Biohut – des nurseries artificielles destinées à la faune aquatique – mais aussi à la réalisation des panneaux informatifs sur les trois sites du port de Galisbay, de la marina Fort Louis et de la marina d’anse Marcel. Le 7 octobre 2023, sa soutenance de stage lui a permis de valider son Master. Aujourd’hui, l’Association de gestion de la réserve naturelle réfléchit sur la suite à donner à ce projet, qui devra mobiliser de nouveaux financements. Le point positif reste que les trois entités portuaires se montrent favorables à la poursuite de ce programme innovant et bénéfique pour l’écosystème marin.

Biohut
Un habitat artificiel An artificial habitat

Action CS3

  • Développer et tester des programmes de réhabilitation des communautés coraliennes et espèces associées

Action CS7

  • Développer et tester des programmes de réhabilitation des herbiers

40 “Biohut” au total ont été installées depuis 2022 grâce au financement du plan France Relance sur les sites du port de Galisbay, de la marina Fort Louis et de la marina d’anse Marcel. Destinées à atténuer l’impact lié à l’aménagement anthropique sur le littoral, ces habitats artificiels font office de nurseries et contribuent à accueillir des poissons et des crustacés à leurs tous premiers stades de vie, pour en augmenter les chances de survie lors de cette phase critique et favoriser la recolonisation des espaces adjacents par la faune sous-marine. L’intérieur de ces cages compartimentées est rempli de coquilles de lambis, augmentant la complexité et créant des niches favorables à la colonisation de post-larves et de poissons juvéniles. Elles ont fait l’objet d’un suivi régulier et de 32 visites sous-marines afin d’évaluer leurs peuplements.

Maël Andrieux, en master Sciences de l’eau et dynamique des écosystèmes aquatiques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a effectué son stage de fin d’études à la réserve naturelle de Saint-Martin. Durant sa mission, il était chargé de projet pour l’atténuation des impacts liés aux aménagements portuaires sur la biodiversité côtière de Saint-Martin et a participé activement au suivi des 40 Biohut. Il a également participé à la réalisations des panneaux informatifs installés à l’intention du public sur les trois sites de Galisbay, marina Fort Louis et marina d’anse Marcel. Cette étape importante de son cursus lui aura permis d’intégrer des aspects de gestion logistique et financière de projet, ainsi que l’animation d’échanges avec des partenaires gestionnaires d’infrastructures économiques majeures pour notre territoire. Il a présente le fruit de ses travaux en septembre 2023, pour la validation de son Master.
Un habitat artificiel | An artificial habitat
Un habitat artificiel | An artificial habitat

Action CS7

  • Développer et tester des programmesde réhabilitation des herbiers

Le 15 février 2023, la réserve naturelle a accompli sa dernière prestation dans le cadre du contrat signé avec le port de commerce pour son conseil et son contrôle concernant l’installation de mouillages en baie de Marigot. Sept sites d’implantation d’habitats artificiels, au milieu des 75 bouées en place, ont été inspectés. Le parc a bien été installé et ces habitats sont colonisés par une douzaine d’espèces, dont des poissons ange et des langoustes royales.

Il convient maintenant de mettre en place un système opérationnel de gestion de ce parc pour en assurer le suivi, la maintenance et proposer à ses usagers un service adapté assurant la pérennité de l’infrastructure.

Lancement du projet “Les yeux des mérous”

Le programme Life BIODIV’OM en faveur de la conservation du mérou de Nassau et du mérou géant se poursuit. Aude Berger, Cheffe de projet, a organisé la création et la pose de 4 grands panneaux d’information, implantés sur la marina Fort Louis, la marina d’Anse Marcel et la plage de la Baie Blanche à Tintamarre. L’idée est de sensibiliser l’ensemble de la population à participer au réseau d’observation “Les yeux des mérous” (voir article suivant pour plus de détails). Début janvier 2022, le suivi ichtyologique réalisé en plongée n’a hélas pas permis d’observer de mérous pendant ce comptage, alors que ce poisson est régulièrement présent lors des plongées ponctuelles.

20 pages en faveur des mérous

La concertation avec les socioprofessionnels est à l’ordre du jour en 2022 pour le programme Life BIODIV’OM. L’idée pour la réserve naturelle est d’envisager avec les pêcheurs professionnels et de loisirs, les restaurateurs et les opérateurs touristiques la meilleure solution de gestion de la population de mérous à Saint-Martin. Une plaquette bilingue de sensibilisation de 20 pages a été tirée à 2000 exemplaires pour une information complète en direction de l’ensemble de ces professionnels et du public, qui sont invités à participer au dispositif “Les yeux des mérous”. Il s’agira pour eux de transmettre par email - lesyeuxdesmerous@yahoo. com - ou par téléphone - (+590) 690 347 710 - leurs observations lorsqu’ils rencontrent un mérou de Nassau ou un mérou géant : la date, l’heure ou le lieu de l’observation, l’espèce et la taille approximative, et une photo si possible. Les usagers désirant participer à ce dispositif sont plus que bienvenus !

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui coordonne le programme Life BIODIV’OM en faveur des mérous, lui a donné une large place dans son magazine “L’Oiseau Mag Junior”. Une chance pour les écoliers de Saint-Martin, la LPO ayant offert 900 de ces magazines à la réserve naturelle.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui coordonne le programme Life BIODIV’OM en faveur des mérous, lui a donné une large place dans son magazine “L’Oiseau Mag Junior”. Une chance pour les écoliers de Saint-Martin, la LPO ayant offert 900 de ce

Validation du programme Life BIODIV’OM

Le 14 janvier 2022, le comité scientifique du programme Life BIODIV’OM s’est réuni pour évoquer les avancées du programme. Amandine Vaslet, experte ichtyologue ; Antoine Lechevalier, expert géographe ; Margot Mesnard, experte en environnement et Sofia Rockomanovic, experte biologiste, ont validé la documentation et les stratégies à mettre en place. Ils ont également apporté leurs conseils pour adapter et optimiser les approches déployées. Le prochain comité se tiendra fin 2022. Le 12 juillet 2022, le comité de pilotage Life BIODIV’OM a validé l’ensemble du travail réalisé par la réserve dans le cadre de ce programme. Ce comité est composé des membres du comité consultatif de la réserve naturelle, présidé par le préfet de Saint-Martin.

Oursin diadème – Crowned sea urchin
Oursin diadème – Crowned sea urchin

Les oursins diadèmes victimes d’une épizootie

Terminé en début d’année 2022 pour cause de mauvais temps les mois précédents, le suivi sous-marin de la réserve naturelle a permis de constater que les oursins diadèmes présents sur les sites n’étaient alors pas impactés par l’épizootie qui touche périodiquement cette espèce depuis le début des années 80, des Bermudes à l’Amérique du Sud. Hélas, depuis avril 2022, cette épizootie fait de nouveau des ravages sur les récifs de la partie française : les piquants de l’animal tombent et sa mort s’ensuit. Sint Maarten et Saint-Barthélemy avaient signalé dès le mois de mars ce regrettable phénomène, d’autant que cet oursin est le principal régulateur des algues sur les récifs, dont la croissance devient hors de contrôle avec cette épizootie.

A seabed with Thalassia testidinum A field of Halophila stipulacea
A seabed with Thalassia testidinum A field of Halophila stipulacea

Une algue envahissante objet d’une thèse

Kimani Kitson-Walters, salarié au Caribbean Netherlands Science Institute (CNSI), rédige une thèse sur l’installation d’Halophila stipulacea, cette espèce d’algue exotique envahissante originaire de la mer Rouge et dont l’emprise s’étend depuis 2002 dans toute la mer des Caraïbes. Pour réaliser sa thèse, intitulée “La perte de biodiversité dans les écosystèmes d’herbiers de la Caraïbe peut être aggravée par une algue invasive”, le thésard a demandé l’appui de la réserve naturelle pour étudier les herbiers natifs de Grand-Case et de la Baie Orientale, rares sites d’herbiers en bonne santé, composés de Thalassia testidinum et de Syringodium filiforme, et dépourvus d’Halophila stipulacea. Également appelée “herbe à tortue”, Thalassia favorise le développement d’une faune diverse et nombreuse, mais cède peu à peu la place à Halophila. Plus courte et enracinée moinds profondément, Halophila pousse beaucoup plus rapidement que l’herbier natif. Elle est moins énergétique pour les espèces herbivores et sa taille réduite n’est pas favorable pour que la faune puisse s’y dissimuler. Le 29 mars 2022, Kimani Kitson-Walters a bénéficié de l’aide de la réserve pour mener à bien son étude.

Améliorer la qualité de l’eau de mer

La qualité des eaux côtières et marines fait partie des préoccupations de l’Union européenne et bénéficie d’une directive cadre sur l’eau (DCE) dont les objectifs doivent être respectés par les membres de l’union, pour l’amélioration de ces eaux. A la demande de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Guadeloupe, le pôle scientifique de la réserve naturelle a contribué les 9 et 10 juin 2022 à la mise en oeuvre de plongées d’évaluation de l’état de santé des coraux et des herbiers. Sur les sites coralliens de Chico et du Rocher Créole, les plongeurs ont répertorié le vivant : coraux, éponges, crustacés, oursins... Et ont mené le même travail sur les animaux vivant au sein des sites d’herbiers du Rocher Créole et de Tintamarre. Ces plongées d’évaluation sont appelées à se répéter régulièrement, à intervalle d’environ un an. Aux mêmes dates, dans le cadre de la qualité physico- chimique de l’eau de mer, les agents de la réserve ont apporté leur soutien logistique à la collecte d’échantillons analysés sur place et en laboratoire : température, salinité, PH, oxygénation, turbidité. Ces analyses seront renouvelées tous les deux mois. Parallèlement, la DEAL mène des actions de contrôle et de mise en conformité des stations d’épuration, dans le cadre de la loi sur l’eau et la gestion des habitats et espaces protégés.

Corail cerveau - Brain coral
Corail cerveau - Brain coral

Cette action prévue au Plan de gestion sera réalisée grâce à un financement de l’Ogence français pour la biodiversité (OFB). Le bureau d’étude AquaSearch interviendra en 2020 dans le cadre d’une nouvelle mission, consistant à mettre à jour la cartographie des habitats sous-marins de la Réserve naturelle, et notamment les habitats essentiels aux tortues marines, soit les herbiers pour les tortues vertes et les récifs pour les tortues imbriquées. La cartographie existante était incluse dans le plan de gestion 2010 – 2015 et datait de 2007.

Mouillage à Tintamare - Moorings at Tintamare
Mouillage à Tintamare - Moorings at Tintamare

La Réserve experte en mouillage écologique

La Réserve naturelle, membre du groupement chargé d’apporter assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’Établissement portuaire de Saint-Martin, contribue à l’implantation de parcs de mouillages permanents destinés aux bateaux de plaisance. L’objectif est de réduire l’usage de l’ancre grâce à l’implantation d’un parc de bouées permanentes dédiées, sous forme de mouillages écologiques – sur les sites dont l’Établissement portuaire a la gestion, dont la baie de Marigot. La Réserve naturelle, qui a elle-même implanté les trois sites de mouillages sur corps-morts de Tintamare, du Rocher Créole et de Pinel, bénéficie d’une solide expérience dans ce domaine et va pouvoir apporter son expertise, dans une optique de sécurité, de gestion durable et de favorisation de la biodiversité marine. En effet, ces nouvelles zones aménagées contribueront non seulement à l’accueil des professionnels et plaisanciers, mais favoriseront également le retour de la biodiversité par la mise en place d’habitats artificiels : à l’instar de Biohab et Biohab2, les habitats artificiels créés par la Réserve sur son territoire, ces dispositifs permettront la réhabilitation et la diversification de la faune et de la flore marines, sur une zone de mouillage réglementée déjà impactée par la fréquentation de centaines de plaisanciers en pleine saison. Des projets similaires rencontrent un grand succès à l’heure actuelle en Méditerranée, à l’instar du projet NAPPEX visant à équiper les ouvrages côtiers pour en faire de véritables nurseries.

Compagnonnage entre réserves
Compagnonnage entre réserves

Depuis 2007, la Réserve naturelle poursuit son suivi scientifique annuel des récifs et herbiers, qui s’est déroulé cette année du 9 au 12 septembre, avec le concours d’un garde de la Réserve guadeloupéenne de Petite-Terre. Il était venu aider l’équipe de Saint-Martin à documenter l’évolution de l’état des communautés coraliennes et d’herbiers, sur les stations de récifs et d’herbiers habituelles, dans et hors de la Réserve. Comme à l’habitude, ce compagnonnage verra l’équipe de Saint-Martin porter main-forte à Saint-Barth et à Petite- Terre dans les mêmes conditions. Cette année, ce suivi pérenne a été complété par un suivi des mérous, dans le cadre du programme LIFE, sur quatre des huit sites visités. Ces sites feront l’objet d’un suivi bi-annuel pendant toute la durée du programme LIFE, soit jusqu’en 2023.

Algues vertes dans l’herbier – Green algae in the seagrass © Julien Chalifour
Algues vertes dans l’herbier – Green algae in the seagrass © Julien Chalifour

Organisé chaque année depuis 2008, le suivi Reef Check a eu lieu cette année du 17 au 19 septembre, au large du Galion, de Caye Verte, de l’îlet Pinel et du Rocher Créole. Deux bénévoles, Théo Feger et Guillaume - de Jorakhae Free Diving School - se sont joints à l’équipe de la Réserve. Les données sont en cours de traitement mais, un an après le cyclone Irma, l’observation a mis en évidence la présence importante d’algues filamenteuses vertes, posées sur les récifs et les herbiers, mais aussi échouées sur les plages, comme à Pinel. Ces algues sont habituellement présentes dans ces milieux, mais avec un développement saisonnier et en bien moindre quantité. Leur abondance cette année est un marqueur d’une pollution organique côtière, les stations d’épuration n’étant qu’à 50% de leur capacité de traitement, selon un communiqué de presse de l’EEASM paru en octobre 2018. Leur prolifération habituellement favorisée par les fortes pluies, dont les eaux de ruissellement se chargent en matières organiques et en nutriments, ont cette année bénéficié de rejets non-épurés. Conséquemment, le lessivage des sols et les pollutions côtières enrichissent le milieu côtier, au bénéfice des algues, mais au détriment des coraux qu’elles étouffent. La mauvaise qualité des eaux côtières représente la première cause de dégradation de la biodiversité marine à Saint-Martin.

© Julien Chalifour
© Julien Chalifour

Depuis 2007, la Réserve naturelle poursuit son suivi scientifique annuel des récifs et herbiers, qui s’est déroulé cette année du 24 au 26 septembre, avec le concours de Jonas Hochart, de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth. Il était venu aider l’équipe de Saint-Martin à documenter l’évolution de l’état des communautés coraliennes et d’herbiers, sur les trois stations de récifs - Chico, rocher Pélican et Fish Pot, site situé hors de la Réserve - et sur les trois stations d’herbiers - Rocher Créole, Pinel et Grand-Case, ce dernier site également hors de la Réserve. Les données sont en cours de traitement, mais les plongeurs ont pu constater un retour des éponges, qui avaient fortement régressé après le cyclone Irma. Ils n’ont également pas noté la présence excessive de colonies coraliennes fraîchement mortes conséquemment à Irma. Ils ont en revanche observé des algues vertes, ainsi que le retour de macro algues molles, qui avaient fortement régressé sous l’effet des houles successives. Ces algues entrent en compétition pour l’espace et la lumière avec les coraux et ont vraisemblablement bénéficié des rejets en mer d’eaux usées.

Dans le cadre de ce compagnonnage sous-marin entre réserves, Julien Chalifour est allé prêté main-forte à Saint-Barth dans un contexte identique, mais cette fois sur les stations récifales de l’îlet le Boeuf et du sec de Colombier. Il a également participé à l’implantation d’une nouvelle station d’herbiers à Petit-Cul-de-Sac, la station historique de l’anse de Marigot ayant disparu en raison de défrichements privés, qui ont provoqué le lessivage des sols puis l’étouffement des herbiers. La participation au suivi organisé au sein de la Réserve guadeloupéenne de Petite Terre a également pu être réalisée dans la foulée.
Une raie dans l’herbier - A ray in the seagrass © Julien Chalifour
Une raie dans l’herbier - A ray in the seagrass © Julien Chalifour

Un an après sa première mission dans les eaux de Saint-Martin, Fanny Kerninon était en mai dernier de retour sur notre île. Avec les agents de la Réserve, elle a plongé sur quatre stations d’herbiers : à Grand- Case, au Rocher Créole, au Galion et à Tintamare. En thèse à l’université de Bretagne occidentale et en collaboration avec l’IFRECOR pour qui elle coordonne l’observatoire des herbiers de l’Outre-mer français, la jeune femme plonge sur les fonds marins tropicaux du monde entier, de la Caraïbe à l’Océan Indien. Elle a pour objectif de produire une boîte à outils “suivi des herbiers” et des indicateurs qui permettront aux gestionnaires de suivre l’état de santé de “leurs” herbiers, très différents les uns des autres. L’enjeu pour Fanny est ainsi de développer des outils standards communs utilisables par tous, sur tous les types d’herbiers. Cette scientifique a représenté l’Outre-mer français à l’occasion de la World Seagrass Conference, du 11 au 17 juin 2018 à Singapour.

Le saviez-vous?

Saint-Martin est l’un des premiers sites ultramarins pour lesquels un suivi des herbiers a été mis en place, il y a déjà dix ans. La Réserve naturelle en est l’un des initiateurs et ce suivi collaboratif est considéré comme très complet par les scientifiques qui le connaissent.

Une tortue verte sur Halophila - Green turtle on Halophila © Julien Chalifour
Une tortue verte sur Halophila - Green turtle on Halophila © Julien Chalifour

L’équipe de scientifiques américains de l’Université de Floride (FIU), dont le Docteur Jeremy Kizska, ont été à nouveau accueillis par la Réserve à l’occasion de leur troisième mission. Du 18 au 22 juin 2018, à baie blanche à Tintamare, les tortues vertes ont fait l’objet de recherches consistant à mieux connaître les relations qu’elles entretiennent avec les herbiers, actuellement colonisés par Halophila stipulacea. Cette espèce invasive a été introduite par l’intermédiaire des ancres et des eaux de ballastes de bateaux et grignote peu à peu de l’espace dans l’herbier sous-marin, où elle entre en compétition avec les espèces natives : Syringodium et Thalassia. Ils ont observé la localisation des reptiles sous-marins au fur et à mesure de la journée, mais aussi leur activité et tenté d’identifier quelles algues figuraient à leur menu. Cette étude va aussi permettre d’estimer la population de tortues fréquentant l’herbier de baie Blanche et si elle a été impactée par Irma. La seule donnée dont la Réserve disposait jusqu’alors était le fait de ne pas avoir trouvé de cadavre d’animal. Les premiers résultats dont l’analyse fine reste à effectuer, semblent traduire un bouleversement des habitudes des tortues vertes en Guadeloupe comme à Saint-Martin, des suites d’Irma et des autres évènements météorologiques subis fin 2017. Cette étude devait également être l’occasion de réaliser des prélèvements de peau pour ouvrir la voie à une première étude locale sur la fibropapillomatose, cet herpès virus qui touchent certaines tortues dans le monde entier, avec des facteurs déclencheurs du risque de la maladie que l’on commence à connaître.

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