Journal-42

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Journal-42

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Projet ReCorEA : protéger les coraux et écosystèmes associés

La réserve naturelle a remporté l’appel à projet lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB) pour la résilience des récifs coralliens et leurs écosystèmes associés (herbiers et mangroves). Baptisé ReCorEA, ce projet vise à atténuer les pressions subies par ces trois écosystèmes côtiers. Le projet proposé par la réserve naturelle s’attache à évaluer et limiter les impacts issus de la terre par la restauration de la mangrove, d’une part, mais aussi les impacts liés à la fréquentation nautique d’autre part, par le renforcement des parcs de mouillages - au Rocher Créole, à Tintamarre et à Pinel - accompagné d’une nouvelle stratégie de gestion et d’un règlement d’usage. L’objectif de ce programme, qui s’appuiera sur la mise à jour de la cartographie des habitats côtiers et le suivi de l’état de santé de 3 écosystèmes cibles de la réserve naturelle, consiste à proposer des actions de restauration de mangroves, un redéploiement de zones de mouillages et d’équipements légers (ZMEL), protégeant les herbiers et les communautés coraliennes. Ces actions, prévues pour 2023 et 2024, seront pilotées au sein de la réserve et dans sa périphérie immédiate par un chef de projet nouvellement recruté. Financé par l’OFB, le projet ReCorEA reçoit également le soutien de la Fondation Véolia Environnement et d’Atout France.

Le mérou géant The giant grouper

Life BIODIV’OM : compagnonnage avec la Guyane
Dans le cadre du LIFE BIODIV’OM, une collaboration étroite s’opère entre le groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane (GEPOG) et le gestionnaire de la Réserve naturelle de Saint- Martin, pour l’émergence de solutions efficaces et concertées pour la conservation du mérou géant. Par le biais d’échanges en distanciel et de la venue prochaine d’une salariée du GEPOG à Saint- Martin, l’AGRNSM bénéficie des retours d’expérience de Guyane pour mettre en oeuvre des travaux de concertation et de sensibilisation des usagers locaux pour une meilleure prise en compte des mérous. L’objectif est d’aboutir à la mise en place de mesures de gestion de ce maillon essentiel de la biodiversité, également reconnue comme vecteur du développement économique local.

Participation au second séminaire du programme Life BIODIV’OM

Le second séminaire du programme Life BIODIV’OM a eu lieu en Guyane du 19 au 23 septembre 2022, sur le thème du dialogue territorial et des sciences participatives. Tous les acteurs et bénéficiaires du Life BIODIV’OM étaient présents... exceptés Aude Berger et Vincent Oliva, coincés à Saint-Martin pour cause de perturbations du trafic aérien en lien avec une météo très capricieuse. Fort heureusement, tous deux ont pu participer à tous les échanges par visioconférence.

Le lien sur la vidéo du séminaire : https://www.lifebiodivom.fr/images/videos 

Réunion du comité de suivi Meeting of the steering committee
Réunion du comité de suivi Meeting of the steering committee

Nouvelle validation du Life BIODIV’OM

Le 1er décembre, le comité de suivi du programme Life BIODIV’OM s’est réuni une nouvelle fois dans les locaux de la réserve naturelle, à Hope Estate. Ces experts scientifiques ont pris connaissance du bilan des avancées et des actions du programme, avant de valider la stratégie mise en place. Cette instance consultative a pour but d’évaluer les approches et résultats des actions développées et mises en oeuvre par l’AGRNSM à Saint-Martin, afin de proposer des solutions adaptées au contexte local, pour s’assurer de la réussite du LIFE BIODIV’OM à Saint-Martin (atteinte des objectifs fixés et conservation des espèces cibles). Ce programme s’inscrit dans le prolongement des actions fixées par le Plan de gestion de la Réserve naturelle de Saint-Martin (Favoriser la conservation des biocénoses marines d’importance patrimoniale : récifs coralliens et herbier de phanérogames marines).

Delphine Morin & Aude Berger
Delphine Morin & Aude Berger

La LPO en visite à Saint-Martin

Du 7 au 9 décembre, Delphine Morin, coordinatrice du projet Life BIODIV’OM pour la LPO, avait rendez- vous avec la réserve naturelle. Cette visite a été pour elle l’occasion de constater la situation sur le terrain et de réaliser le bilan des actions menées. Elle est également venue évoquer avec l’équipe de gestion l’éventualité d’une demande de prolongation du LIFE BIODIV’OM à l’Europe, sollicitée par l’ensemble des autres contributeurs du programme, excepté par l’AGRNSM. Cette question est actuellement débattue en interne et avec la LPO, quant à ses conséquences et modalités techniques et financières.

Avancée du projet Biodiversity Nursery

La restitution des actions soutenues financièrement par la Fondation de France à Saint-Martin - parmi lesquelles la restauration du site de la pépinière de palétuviers en bordure des Salines d’Orient - a eu lieu le 27 octobre 2022. Cette présentation a été l’occasion pour la réserve naturelle d’annoncer l’avancée du projet Biodiversity Nursery. Parti de la pépinière créée par la réserve pour reconquérir les espaces naturels et restaurer les zones humides mises à mal par le cyclone Irma, ce projet va s’étendre autour de la pépinière. Il va s’agir de restaurer les zones humides historiquement comblées pour le passage de la route, afin de les reconnecter entre elles, de créer des îlots, d’y planter des pousses de palétuviers et finalement de créer un sentier de découverte sur pilotis et une plateforme d’observation des oiseaux pour le public.. La réserve naturelle a d’ores et déjà reçu toutes les autorisations administratives nécessaires au lancement de ces travaux de renaturation et de mise en valeur d’un site dégradé depuis de trop nombreuses années.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

Le rapport 2022 suivi des tortues marines

Le rapport 2022 sur le suivi des tortues marines est terminé, la saison de ponte ayant pris fin au 1er décembre 2022. Grâce aux 331 lecteurs de la mailing liste, dont 38 très actifs, ce sont près de 500 patrouilles sur 15 plages de la partie française qui ont permis d’enregistrer 182 traces d’activité de ponte entre mars et novembre. Une activité en baisse par rapport à 2021, avec 268 traces. Ce léger recul s’explique par des effets de cohorte et de cycle de reproduction, faisant que tous les deux ou trois ans un nombre moins important de femelles se trouve en capacité de pondre sur les plages. Les tortues vertes prédominent toujours, avec 108 traces (227 en 2021), suivies par les tortues imbriquées, avec 72 traces (41 en 2021). Aucune trace de tortue luth n’a été relevée et 2 traces sont restées illisibles. La baie aux Prunes remporte la palme de la fréquentation 2022, avec 72 traces, suivie par Baie Longue (42 traces) et la plage du lagon à Tintamarre arrive en troisième position (27 traces). Cette importante fréquentation des plages des Terres Basses confirme l’intérêt de l’arrêté de protection de biotope pris en janvier 2021 et renforçant une mise en protection de ces sites majeurs. Les 3 plages des Terres Basses et Tintamarre totalisent 99% des traces relevées à Saint-Martin. L’ensemble des participants au suivi de la saison de ponte 2022 se verront adressés le rapport de synthèse qu’ils ont contribué à produire. Les données bancarisées ont déjà été transmises à l’ONF, animateur du réseau tortues marines de Antilles françaises. Des réunions publiques de restitution seront organisées en février et mars 2023.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Un rat s’approchant de nuit d’un piège A rat approaches a trap at night
Un rat s’approchant de nuit d’un piège A rat approaches a trap at night

La lutte contre la prolifération des rats se poursuit

Le projet de lutte contre la prolifération des rats sur l’îlet Tintamarre se poursuit. Inscrite dans le Plan France Relance, cette opération de lutte contre les EEE a vu la pose en juin 2022 de 150 pièges appâtés sur un tiers de la superficie de l’îlet. Les pièges à rats utilisés ont pour avantage d’être automatisés et de tuer immédiatement les rongeurs. Par le passé, les pièges utilisés nécessitaient 2 passages par jour pour 1 seul individu capturé : solution très chronophage, mais étape indispensable pour identifier les espèces présentes et donc la meilleure solution technique de régulation. Aujourd’hui, chaque piège appâté est conçu pour attirer les rats, qui s’y introduisent et déclenchent un petit marteau, actionné par le gaz comprimé d’une cartouche. Le rat tombe alors à l’extérieur du piège, qui devient à nouveau opérant en se réarmant jusqu’à 24 fois par cartouche. Le rat est alors disponible pour la faune locale et peut être consommé sans risque, ce qui évite un appauvrissement progressif d’un milieu aux ressources limitées. Tous les 15 jours depuis la pose, les pièges ont été inspectés et si nécessaire réapprovisionnés en CO2 et appât, une action qui a mobilisé une grande partie des agents de la réserve, heureusement aidés par une équipe de bénévoles. La mission va se poursuivre jusqu’à couverture complète de l’îlet, avec le maintien permanent d’un cordon sanitaire de pièges en arrière de la plage de baie Blanche, pour éviter tout nouvel arrivage par la mer et maintenir une pression sur cette zone d’accueil du public.

Faucon émerillon Merlin
Faucon émerillon Merlin

Une mission dans l’intérêt des oiseaux

Si les oiseaux fréquentant la réserve naturelle sont
bien connus et que certaines espèces bénéficient
d’un suivi scientifique régulier, il n’en va pas de
même sur le reste du territoire. C’est pour pallier cette
carence que Vincent Lemoine, naturaliste passionné
d’ornithologie, jumelles aux yeux, a sillonné toute
la partie française. Missionné par la LPO dans le
cadre du LIFE BIODIV’OM pour mettre en oeuvre
l’action ZICO (Zone d’intérêt pour la protection des
oiseaux), son but était de cartographier les espèces
présentes sur l’île, en commençant par faire un état
des lieux. Ainsi, il a exploré plus de 130 sites du 1er
novembre 2022 au 28 février 2023 et a pu constater
une belle diversité générale, tant sur les étangs que
dans les hauteurs du Pic Paradis ou sur les côtes
et a observé 94 espèces d’oiseaux. Il attribue une
mention spéciale aux migrateurs, avec un minimum
de 170 sarcelles à ailes bleues sur un seul site et l’observation
de 8 espèces de parulines migratrices. Les
limicoles - bécasseaux, chevaliers, gravelots...- sont
bien là, avec notamment la présence d’un groupe
de 200 échasses, regroupées sur un seul petit coin
d’étang. Les pailles-en-queue ont entre autres élu
domicile sur la falaise des Oiseaux, bien-nommée,
où au moins 3 nids ont été repérés et 15 individus
observés. Il a remarqué plusieurs différences entre
le patrimoine ornithologique de Saint-Martin et celui
de la Guadeloupe. Par exemple, si les les 3 espèces
endémiques des Petites Antilles - le moqueur grivotte
et le colibri madère et la colombe à croissant (présente
également à Puerto Rico) - vivent bien à Saint-Martin,
elles y sont très peu représentées, même rares pour
les deux dernières et l’île ne possède aucune espèce
endémique propre à elle. En revanche, certainement
grâce à une activité réduite, les espèces chassées
sont peut-être plus nombreuses qu’en Guadeloupe.
Quant aux migrateurs venus d’Amérique du Nord,
leurs populations sont plus nombreuses que dans
les îles plus au Sud, compte-tenu de la plus grande
proximité de Saint-Martin avec le nouveau continent.
Les espèces communes, comme le sporophile
cici, le sucrier à ventre jaune, la tourterelle à queue
carrée et la colombe à queue noire, sont partout.
Mais aussi les espèces introduites, parmi lesquelles
la tourterelle turque et le moineau domestique, ainsi
qu’un nouveau venu, le pigeon jounud. Le souhait
essentiel pour cet ornithologue serait, en dehors
des sites déjà protégés de la réserve naturelle, de
renforcer la protection des oiseaux en désignant
les sites les plus importants pour leur conservation,
comme le Pic Paradis ou la falaise des Oiseaux.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins

Une baleine à bosse emmêlée dans un filet © Guide MEGAPTERA : Les baleines à bosse du banc d’Anguilla A humpback whale tangles in a fishing net © The Humpback Whaleso f the Anguilla Bank MEGAPTERA guide
Une baleine à bosse emmêlée dans un filet © Guide MEGAPTERA : Les baleines à bosse du banc d’Anguilla A humpback whale tangles in a fishing net © The Humpback Whaleso f the Anguilla Bank MEGAPTERA guide

Pêche professionnelle et mammifères marins : quelles conséquences ?

La réserve naturelle a participé à une étude commanditée par l’équipe OFB du sanctuaire Agoa portant sur les interactions entre la pêche professionnelle et les mammifères marins au sein du sanctuaire Agoa. Un cas connu porte sur l’emmêlement de mammifères marins dans les lignes et cordages de DCP (dispositif de concentration de poissons). Après enquête, il s’avère que les techniques locales autour de Saint-Martin n’entraînent pas ou peu d’interactions, mais que les observations au large provoquent un fort taux de rencontres autour des DCP.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

Patrouilles en mer et sur terre

Le pôle police de la nature de la réserve naturelle - dont le référent est Christophe Joe - a assuré 9 patrouilles en mer, conjointement avec la brigade nautique de la gendarmerie, entre octobre et décembre 2022. Les nombreux contrôles de bateaux, en mer et au mouillage, ont permis de constater la présence à Tintamarre de 3 navires appartenant à des compagnies de location qui avait omis de solliciter son autorisation à la réserve. Une autre embarcation a été mise en garde pour un excès de vitesse. Un dernier bateau a été verbalisé pour avoir pêché à la traîne dans les eaux de la réserve naturelle. Sur le domaine terrestre, ce pôle assure 2 patrouilles par jour et se réjouit de constater une importante diminution des infractions, notamment en matière de pêche.

Visite préfectorale de la réserve

Le 10 novembre 2022, le préfet Vincent Berton a embarqué sur le bateau de la réserve naturelle pour une présentation des enjeux et problématiques rencontrées dans le cadre de la gestion de ces espaces protégés. Le représentant de l’État s’est montré très réceptif : espèces endémiques ou à statut de conservation inquiétant, intégration de la réserve dans l’économie locale, notamment grâce à la permission accordée par le préfet aux activités commerciales dans la réserve.

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Un bilan plus que positif pour le Pôle éducation

À l’heure du bilan, fin 2022, le Pôle éducation peut être fier de sa constante croissance quant à ses interventions et au public sensibilisé. 16 établissements scolaires, 3 centres de formation, 3 entreprises et 8 associations, soit 7243 enfants et adultes, ont bénéficié d’actions de sensibilisation, sur place ou sur le terrain. Victime de son succès, ce pôle a dû refuser plusieurs nouveaux candidats désireux de signer eux aussi une convention de partenariat, parmi lesquels l’école maternelle Éliane Clark et l’école Hervé Williams ainsi que des classes de l’école primaire Aline Hanson, du collèges de Quartier d’Orléans, du collèges du Mont des accords et du collège Soualiga, ainsi que du lycée Robert Weinum, tous déjà en convention avec la Réserve naturelle. Ces conventions lient ses partenaires avec la réserve, qui s’engage à animer des interventions gratuites. Dans l’espoir de pouvoir disposer d’un animateur supplémentaire, et dans la mesure où la collectivité souhaite développer sa compétence en matière d’environnement, la réserve naturelle lui a adressé une demande de financement pour le recrutement d’une personne, qu’elle formerait à ce métier.

La réserve naturelle, outil pédagogique

Invitée à assurer sa mission pédagogique par plusieurs de ses partenaires, la réserve naturelle leur répond toujours positivement.

Découverte des activités de plein-air (DAPA)

Les 2, 3 et 4 novembre 2022, pendant les vacances de Toussaint, 187 enfants âgés de 7 à 12 ans originaires des quartiers de Sandy Ground, Concordia et Quartier d’Orléans, ont eu la chance de découvrir l’îlet Pinel et d’y pratiquer différentes activités sportives. La réserve n’a pas failli à son rôle de sensibilisation à l’environnement en répondant à l’appel du Club nautique de Saint-Martin, l’association organisatrice de ces trois jours de découverte des activités de plein-air (DAPA). Aude Berger, Ashley Daniel et Brenton Larmonie ont organisé des visites pédagogiques par petits groupes, afin de sensibiliser ces enfants à la nécessité de protéger les écosystèmes marin et terrestre de cet îlet très touristique.

Sea Discovery Day

Le 16 novembre 2022, 54 jeunes des quartiers les moins
favorisés ont participé au Sea Discovery Day. Cette
journée, organisée depuis plusieurs années par Métimer,
l’association des métiers de la mer, a permis à ces
enfants de découvrir la navigation et l’îlet Tintamarre.
À Tintamarre, Ashley Daniel et Brenton Larmonie, tous
deux gardes de la réserve naturelle, les ont sensibilisés à
la fragilité des écosystèmes au cours d’une promenade
sur la côte et à l’intérieur de ce magnifique site protégé.

Forum des métiers de la mer

Les 8 et 9 décembre 2022, à l’occasion du Forum des
métiers de la mer, 222 collégiens et lycéens, de la classe
de troisième à la terminale, ont été accueillis sur le stand
de la réserve naturelle. Aude Berger, Ashley Daniel et
Christopher Joe ont répondu à toutes les questions et
ont présenté les métiers de l’environnement à ce jeune
public, souvent déjà sensibilisé à la protection de la
nature par le Pôle éducation.

De beaux projets pour les aires marines éducatives

L’école “Happy School”, fraichement inscrite comme aire marine éducative, a poursuivi en 2022 son projet de protection des tortues marines en sensibilisant le grand public aux menaces liées aux activités humaines. Parallèlement, cette école a mis en place une étude sur les récifs coralliens au cours de laquelle certains élèves ont pu s’initier à la plongée sous-marine. Ces deux projets, ainsi que leurs travaux autour des tortues marines - et notamment la création d’un panneau équipé d’un QR code permettant d’accéder à un lien sur les dangers menaçant les tortues marines - seront présentés à leurs enseignants et aux personnalités invitées au cours du conseil de la mer élargi annuel afin d’obtenir la labélisation “AME”. Une troisième classe poursuit son projet sur l’études des espèces exotiques envahissantes lancé en 2021. Équipés d’un GPS, d’une plaquette, d’une fiche descriptive pour chaque espèce et d’un appareil photo, les élèves par groupes de cinq ont pour mission de rechercher les différentes espèces sur une zone définie de la plage du Galion. Ce projet sera présenté à l’occasion du conseil de la mer élargi prévu le 31 mars 2023.

Le collège de la Roche gravée de Moho de Quartier d’Orléans

qui s’inscrit aussi cette année scolaire
2022/2023 comme Aire marine éducative, a comme projet de remettre en état une zone de mangrove au
Galion (leur AME) en replantant des palétuviers qu’ils auront fait pousser en classe et d’autres qui auront
grandi en pépiniére sur la RNN.

L’école Clair Saint-Maximin

labellisée depuis 6 ans déja sur son aire marine éducative de la plage du
Galion, travaille sur le diagnostic de plage, soit l’évaluation des sites de pontes des tortues marines, afin
de déterminer si cette plage est propice aux pontes des tortues marines. L’objectif est de comprendre et de
sensibiliser tous les acteurs locaux à la préservation de ces sites de pontes.

Optimiser les moyens de gestion

Convention avec la fondation du groupe EDF

Une convention de partenariat avec la Fondation EDF, d’un montant de 11 000 euros, va permettre à la réserve d’enrichir son matériel pédagogique pour la découverte des milieux marins de Saint-Martin. De nouvelles sculptures anatomiques d’oiseaux marins vont venir rejoindre la ménagerie marine existante, et de nouveaux films, pour les masques de plongée à réalité virtuelle à 360°, vont permettre de multiplier les découvertes du monde sous-marin, sans se mouiller et avec un succès jamais démenti. Le Pôle pédagogique s’est donc doté d’une caméra qui va lui permettre de capter des images afin de monter des films tournés localement, dans les mangroves, sur les récifs coralliens et les herbiers, où l’on pourra voir évoluer la faune sous-marine et notamment les tortues, les requins et les mammifères marins.

  • Dans le cadre de son partenariat avec Te Me Um, la réserve vient de recevoir 5 nouvelles sculptures anatomiques de requins : un requin caraïbe, un requin nourrice, un requin citron, un requin tigre et requin marteau.
  • Désireuse d’acquérir de nouveaux outils pédagogiques, pour les enfants de Saint-Martin, la réserve naturelle espère établir des partenariats avec de nouveaux sponsors.

Conclusions de l’étude Récréafish

Mi-septembre 2022, l’étude Récréafish, commanditée par l’OFB et menée par l’Ifremer avec les réserves de Saint-Martin et de Saint-Barth a pris fin. Au terme des enquêtes, 50 sorties en mer ont été déclarées par les pêcheurs de plaisance de Saint-Barthélemy, contre 4 à Saint-Martin. Pour les 9 contributeurs de Saint- Barth et les 3 de Saint-Martin, cette étude a coïncidé avec une météo peu favorable à maintes occasions en 2022. Le rapport synthétique produit par l’Ifremer sera adressé à tous les contributeurs, qui participeront à un tirage au sort et pourront obtenir des bons d’achat à utiliser dans les boutiques de pêche. L’étude va être valorisée dans le cadre du programme Life BIODIV’OM.

Améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel et le fonctionnement des écosystèmes

Anolis de Saint-Martin © Karl Questel
Anolis de Saint-Martin © Karl Questel

Inventaire de l’herpétofaune

La fin du mois de septembre a été l’occasion pour le bureau d’études ARDOPS Environnement de réaliser une mission d’inventaire de l’herpétofaune (amphibiens et reptiles) à Saint-Martin. Cette mission a contribué à consolider la liste des espèces présentes sur le territoire, à spatialiser les différentes espèces, à préciser leur statut - indigènes ou introduites - mais aussi à identifier les enjeux d’intervention afin de lutter en faveur de la régulation des espèces envahissantes : Iguana iguana, tortue charbonnière, certains lézards - dont des anolis - mais aussi l’ensemble des grenouilles présentes à Saint-Martin, ainsi que certains serpents, parmi lesquels la couresse du banc d’Anguilla, le typhlops et le serpent des blés. L’introduction d’espèces non natives représente l’une des premières causes d’érosion de la biodiversité, de façon plus affirmée dans les territoires insulaires.

Rondeletia anguilensis photographiée aux Terres Basses A species of plants in the Rubiaceae family photographed in the Lowlands
Rondeletia anguilensis photographiée aux Terres Basses A species of plants in the Rubiaceae family photographed in the Lowlands

Belles découvertes aux Terres Basses

Le 2 décembre 2022, en présence de l’expert botaniste portoricain Franklin Axelrod, Julien Chalifour s’est rendu aux Terres Basses pour explorer un terrain encore vierge. Identifié par l’association Bivouac naturaliste lors de son expédition Insularis 1, ce site est reconnu d’intérêt pour les plantes qu’il abrite, mais aussi pour son herpétofaune. Cette visite a permis de constater une très forte diversité en plantes endémiques du banc d’Anguilla ou strictement de Saint-Martin, toutes protégées. Le relief et les formations géologiques observés, unique pour notre ile, laissent à penser qu’ils étaient à l’origine de cette biodiversité, fait confirmé par l’expert géologue Denis Vaslet, lors de son passage à Saint-Martin. Au delà des Melocactus intortus et des orchidées, les deux scientifiques ont pu observer un merisier de Boldingh, Myrcia boldinghii, arbuste endémique et très rare, connu par les spécimens ayant servis à sa description et jamais revu depuis sa découverte en1908. Ils ont également pu localiser une espèce que l’on pensait strictement endémique d’Anguilla : Rondeletia anguilensis. Le pôle scientifique de l’association de gestion de la réserve naturelle (AGRNSM) a rédigé une note technique à l’attention des services de la DEAL et de l’urbanisme de la collectivité, sur l’enjeu de conservation de ces espèces et de cette parcelle. Le diagnostic géologique a non seulement confirmé la nature exceptionnelle des roches et des sols sur cette parcelle, mais surtout son caractère unique à Saint-Martin. On ne trouve ces roches sur aucun autre endroit de l’île, des roches riches en calcaire et une grande rareté de sol, propices au développement des orchidées observées.

Partie remise pour la mission PACO

Début décembre 2022, la réserve naturelle a reçu deux scientifiques spécialistes en coraux, membres de la mission PACO (Potentiel Adaptatif des COraux) en appui à la gestion des récifs coralliens des Antilles françaises et de Mayotte. Leur objectif était de prélever des échantillons de trois espèces de coraux, dont deux espèces protégées, afin d’étudier la diversité génétique et la diversité des conditions de milieux, dans le but d’identifier des prédispositions propres aux individus résistants. La réserve a apporté son soutien logistique - bateau, plongeurs - à cette mission. Cependant, faute d’autorisation administrative pour les deux espèces protégées et du fait des conditions de mer très défavorables, aucun prélèvement n’a pu être effectué. Partie remise !

Renforcer l’ancrage territorial et régional de la Réserve

Compagnonnage entre réserves
Comme chaque année, l’équipe de plongeurs scaphandriers de la réserve naturelle est allée porter assistance à ses homologues de Petite-Terre (Guadeloupe) et de Saint-Barthélemy, dans le cadre du suivi annuel de l’état de santé des communautés coraliennes et des herbiers sous-marins. Aude Berger était présente à Petite-Terre du 3 au 6 octobre 2022 et Julien Chalifour à Saint-Barth du 17 au 21 octobre. Il s’est agi pour eux de compter les poissons, d’estimer la couverture coralienne et les autres catégories de vivants, de suivre la diversité et la densité des herbiers et de la faune associée. Cette opération n’a malheureusement pas pu avoir lieu à Saint-Martin, faute de planning et de conditions de mer favorables, mais aussi du fait d’une carence en plongeurs professionnels au sein de l’équipe de gestion. Cette opération reste à programmer en 2023 avec le concours de partenaires.

Un colloque pour les tortues marines

Du 14 au 18 novembre, Aude Berger et Julien Chalifour ont participé au Colloque national des tortues marines, organisé à la Grande-Motte. Tous deux ont ainsi pu rencontrer leurs homologues du territoire national, mais aussi valoriser le travail produit depuis 2009 et partager les problématiques communes pour confronter les solutions développées par chacun. La grande quantité de données consécutives à un important effort de production de connaissances sur les territoires antillais vont enfin pouvoir être traitées et valorisées par le professeur Marc Girondot, expert national en tortues marines.

Les tortues marines au centre de l’intérêt

Comme chaque année depuis longtemps et tout au long de l’année, la réserve naturelle de Saint-Martin a participé aux différentes réunions, comités de pilotage et comités techniques du plan national d’action en faveur des tortues marines des Antilles françaises et de l’iguane des Petites Antilles. Ces réunions permettent à la réserve de participer aux actions pilotées par l’ONF (Office national des forêts) et commanditées par la DEAL (Direction de l’environnement), mais aussi de bénéficier de leurs apports et de faire remonter les actions et problématiques propres au territoire, en sachant que la conservation de ces espèces et de leurs habitats sont inscrits au plan de gestion de la réserve naturelle.

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