Journal-44

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Journal-44

Premier rang, de g. à d. : Chantal Impérial, représentante des écovolontaires ; Ashley Daniel, garde technicien ; Aude Berger, chef de projet Life BIODIV’OM ; Alexina Paya, responsable administratif et financier ; Amandine Bordin, directrice de l’AGRNSM e

Chers membres, partenaires et amis de la réserve naturelle de Saint-Martin,

En cette période de réflexion et d’espoir renouvelé, nous vous adressons nos voeoeux les plus sincères pour une année remplie de paix, de santé et de progrès environnementaux. Que 2024 soit l’année où nous avançons ensemble vers un avenir plus durable.

L’année écoulée a été témoin de changements climatiques inquiétants et de pressions accrues sur nos précieux écosystèmes. Cependant, c’est avec un esprit de résilience que nous accueillons la nouvelle année, prêts à affronter ces défis avec une détermination renouvelée.

En 2024, nous continuerons de travailler avec acharnement, en cherchant constamment des solutions innovantes pour protéger et restaurer notre environnement. Notre mission reste claire : préserver la beauté et la diversité de la réserve naturelle de Saint-Martin.

Nous sommes reconnaissants pour le soutien que vous avez apporté et nous espérons que vous continuerez à marcher à nos côtés sur ce chemin parfois ardu. Ensemble, nous pouvons faire de petites victoires de grands triomphes pour notre environnement.

Avec espoir et engagement,

L’Équipe de l’Association de Gestion de la Réserve Naturelle de Saint-Martin

Amandine Bordin, Directrice
Amandine Bordin, Directrice

Amandine Bordin, une nouvelle ère pour la réserve naturelle

Le 1er décembre 2023, Amandine Bordin a rejoint l’équipe en tant que directrice de l’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin, où elle assume également le rôle de conservatrice. Forte d’une expérience de 11 ans en Guyane en tant que responsable du pôle marin du GEPOG, association dédiée à l’étude et la préservation de la biodiversité guyanaise, elle a précédemment été la conservatrice de la réserve naturelle nationale de l’île du Grand-Connétable, deuxième plus grande réserve ultramarine, accessible après deux heures de mer et sanctuaire pour plus de 40 000 oiseaux marins en période de reproduction.

Titulaire d’un master en gestion des écosystèmes littoraux et marins de l’Université de La Rochelle, elle bénéficie d’une riche culture écologique, fruit d’une formation jalonnée d’expériences internationales : un semestre Erasmus à l’Université de Swansea au Pays de Galles, un autre dédié à l’étude des mammifères marins en Gaspésie, et une immersion de six mois en Nouvelle- Calédonie consacrée à la protection des dugongs, soulignant son intérêt pour la grande faune marine. À l’aube de ses 39 ans, elle s’enthousiasme à l’idée d’explorer un nouvel horizon, de collaborer avec une nouvelle équipe et de se confronter à des défis inédits. Elle est également impatiente de s’attaquer à des thématiques propres aux écosystèmes de notre île, tels que la préservation des récifs coralliens et la gestion des espèces exotiques envahissantes.

Avec une vision claire des défis à relever, elle s’apprête à poursuivre la mise en oeuvre du plan de gestion en cours, tout en optimisant la gestion administrative de la réserve, en la dotant de nouveaux outils. Elle aspire à consolider la confiance avec les partenaires techniques, institutionnels et financiers, à revitaliser les coopérations, à promouvoir le savoir-faire de la réserve dans le domaine de l’expertise environnementale, et à accroître la sensibilisation des acteurs aux problématiques écologiques. Dernier point : elle accorde une importance particulière à la mise en place d’un dispositif favorisant l’insertion des jeunes, afin de puiser dans les ressources humaines du territoire.

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Acropora blanchi fin 2023 | Acropora bleached by the end of 2023
Acropora blanchi fin 2023

Action CS2 – Réaliser le suivi et l’évaluation de l’état de santé des communautés benthiques récifales

Action MS 39 – Participer à des colloques régionaux, nationaux et internationaux

Du 18 au 22 septembre 2023, l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) a orchestré une rencontre à Saint-Barthélemy, appuyée par l’Agence Territoriale de l’Environnement (ATE). Cette assemblée a mobilisé des représentants des services de l’État des Antilles françaises et des spécialistes des milieux coralliens, dans le but d’examiner l’état des récifs coralliens, les stratégies de conservation et les avancées scientifiques. Les discussions ont également porté sur les défis émergents, tels que les maladies coralliennes, les perturbations climatiques et les récents épisodes de blanchissement des coraux.

En août 2023, la Martinique et la Guadeloupe ont été témoins d’un blanchissement corallien d’une ampleur inégalée depuis 2005, phénomène qui s’est étendu quelques semaines plus tard à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Ce blanchissement, qui se manifeste lorsque les températures de l’eau excèdent 30°C, dépend de l’intensité et de la durée de cette hausse thermique. Les récifs coralliens des Antilles françaises ont donc enduré en 2023 un épisode majeur de blanchissement. Déjà éprouvés par une épidémie en 2019-2020 et par une maladie affectant les oursins diadèmes, défenseurs essentiels contre les macro-algues envahissantes, les coraux sont aujourd’hui encore plus vulnérables aux stress environnementaux. Plus précisément, la zooxanthelle, micro algue symbiotique et source d’énergie vitale pour les coraux, devient déficiente et même toxique sous l’effet du blanchissement. La bonne nouvelle – bien qu’aucune évaluation de l’impact réel de cet épisode n’ait été réalisée – reste que des observations ponctuelles au sein de la réserve naturelle de Saint-Martin révèlent un taux encourageant de rétablissement des coraux affectés, contrastant avec les situations observées en Martinique et en Guadeloupe. Il apparaît que la brièveté de la hausse des températures dans les eaux des Îles du Nord a pu modérer les conséquences du phénomène. Cet atelier technique de spécialistes a permis d’initier de nouvelles collaborations, notamment avec une experte algologue. Son expertise sera sollicitée en 2024 pour enrichir l’inventaire des algues marines des fonds de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. L’Office Français de la biodiversité (OFB) a été sollicité pour le financement de cette mission.

Après avoir organisé des prospections sous-marines pour confirmer ces signalements de blanchissement, l’Association de Gestion de la Réserve Naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) a décidé de solliciter le fonds IFRECOR dédié afin de mettre en oeoeuvre une nouvelle évaluation de l’impact de l’événement, grâce à l’intervention d’un bureau d’études spécialisé. Une procédure de mise en concurrence a été diligentée pour sélectionner un bureau d’études expert en la matière et la réserve était en fin d’année dans l’attente de la sélection par les services de l’Etat de la proposition de services retenue. L’objectif : quantifier le phénomène et évaluer ses impacts sur les récifs de l’ile. Cette démarche de l’AGRNSM souligne l’engagement de l’association de gestion de la réserve naturelle comme porteur de projets locaux, pour faire face aux changements globaux, en collaboration avec les instances impliquées dans la conservation des récifs coralliens et des écosystèmes associés.
Bateaux au mouillage au rocher Créole | Boats at anchor at Creole Rock
Bateaux au mouillage au rocher Créole | Boats at anchor at Creole Rock

Action CS3 – Développer et tester la réhabilitation corallienne et espèces associées (priorité 2)

Action IP6 – Contribuer à la réhabilitation des récifs coralliens et des herbiers

Action PR2 – Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

Faisant suite à un appel à projet initié et financé par l’Office français de la biodiversité (OFB) pour l’atténuation des pressions anthropiques subies par les récifs coralliens, les herbiers et les mangroves, le projet ReCorEA Saint-Martin est piloté par l’AGRNSM, avec Clément Bonnardel à sa tête. Ce projet ambitieux peut également compter sur le soutien financier d’Atout France et de la Fondation Véolia. Les travaux prévoient quatre phases :

  • L’actualisation de la cartographie par l’analyse d’images satellites, assortie d’une enquête sociologique auprès des utilisateurs de la zone et d’une évaluation quantitative de la fréquentation nautique en réserve.
  • La révision et le renforcement du parc de mouillages à usages encadrés.
  • Une évaluation des retombées du projet par le suivi de l’état de santé des écosystèmes bénéficiaires.
  • l’appui à l’émergence de comportements écoresponsables, par la mise en place d’actions de sensibilisation du public et des scolaires, ainsi que l’animation de chantiers de restauration participatifs, pour la conservation des mangroves.

Au terme de l’année 2023, les données collectées sur le terrain par l’AGRNSM ont permis d’apprendre à l’intelligence artificielle, développée par son prestataire iSea, à reconnaitre et cartographier les habitats naturels à partir d’images satellites. Une version de travail a pu être livrée en fin d’année. Cette première ébauche nécessite des corrections pour mieux discriminer les différentes catégories de milieux retenues par les partenaires. L’analyse de ces mêmes images satellites permet également d’identifier les zones les plus fréquentées par les bateaux et de connaître leur taille. Ces informations s’avèreront essentielles pour élaborer des propositions d’architecture et de dimensionnement de la future stratégie de mouillage en réserve. Parallèlement, une douzaine de professionnels de la mer ont fait part à Clément Bonnardel de leurs avis concernant les infrastructures déjà présentes en réserve. Où y a-t-il des mouillages ? Les utilisent-ils ? Les estiment-ils sûrs ? Répondent-ils à leurs besoins ? L’enquête se poursuit auprès des professionnels, mais également des plaisanciers et institutions comme la DEAL, la Direction de la mer ou la Brigade nautique. Le début du déploiement du nouveau parc est planifié pour l’été 2024. L’analyse des images satellites a également produit d’intéressants résultats quant au dessin du trait de côte, en permettant de comparer des photos aériennes datant de février 2017 avec des images prises en janvier 2023. Borné par la limite de la végétation ou par les constructions, ce trait de côte a reculé d’une trentaine de mètres sur certains sites, mais aussi avancé de quelques mètres sur de rares autres.

Catamaran Dream Yacht échoué en décembre 2023 à Grandes Cayes
Catamaran Dream Yacht échoué en décembre 2023 à Grandes Cayes

Action IP4: Extraire les macrodéchets

Action IP5: Assurer une veille et intervenir suite à des rejets anthropiques

Les fêtes de Noël ont été quelque peu bouleversées dans la réserve naturelle de Saint-Martin, avec l’échouage d’un catamaran de charter sur les récifs de Grandes Cayes aux alentours de midi, le 24 décembre. Le skipper, qui naviguait seul, a rapporté une défaillance mécanique sur son catamaran Bali de 54 pieds (16,4 mètres) alors qu’il faisait route depuis Antigua vers la marina d’Anse Marcel. L’équipe de gestion de la réserve a pu constater que le bateau avait franchi la première barrière de corail et reposait sur la seconde rangée. Une première plongée d’inspection révélait que les deux hélices avaient disparu, ainsi que les deux ailerons de quille, et qu’il existait une voie d’eau. Il devint très vite évident que l’enlèvement au moyen d’un tractage depuis la terre était la seule solution possible. La société partenaire et propriétaire du navire s’est associée les services d’entreprises spécialisées en concertation avec le gestionnaire, pour élaborer une méthodologie favorable à un enlèvement rapide de l’épave, afin de limiter les impacts sur la barrière coralienne et d’éviter une sur-pollution. Les opérations planifiées ont été soumises et validées par les services locaux de la DEAL et les agents de l’AGRNSM étaient présents sur site pour s’assurer de la bonne conduite du chantier. Une fois le carburant pompé hors des réservoirs, l’épave a pu être tractée à terre et le bateau démâté. Un gardiennage continu a évité le pillage du navire. En fin d’année, l’épave sécurisée et consolidée a été remise à l’eau sur une zone proche et adéquate pour être tractée vers un chantier de dépollution et déconstruction.

Des échanges auront lieu début 2024 pour établir la marche à suivre pour assurer la réparation des milieux terrestres et marins successivement impactés par l’accident et l’évacuation de l’épave. Le préjudice environnemental a d’ores et déjà été évalué et documenté par les équipes de gestion avec l’appui des services de la DEAL à Saint-Martin.

Réunion du comité de pilotage du Life BIODIV’OM | Steering comittee meeting of the Life BIODIV’OM
Réunion du comité de pilotage du Life BIODIV’OM | Steering comittee meeting of the Life BIODIV’OM

Action IP4 : Développer et tester la réhabilitation coralienne et espèces associées

14 Favoriser la conservation des récifs coralliens e et des espèces associées Réserve Naturelle SAINT MARTIN Le projet européen Life BIODIV’OM pour Saint- Martin touche à sa fin. Consacré à la restauration du mérou de Nassau et du mérou géant, il a fait l’objet de comités de suivi réguliers, dont le dernier s’est tenu le 7 décembre par visioconférence. Il a réuni Amandine Vaslet, docteur en ichtyologie ; Margot Mesnard, experte en développement durable ; Alexina Paya, experte en environnement marin et Hadrien Bidenbach, gestionnaire du projet One Shark SXM. Le lendemain, le comité de pilotage du Life BIODIV’OM s’est déroulé en visioconférence, animée par Aude Berger, cheffe du projet depuis son lancement en 2018. Elle a présenté l’avancement et l’évolution des actions menées. Y ont participé les membres du bureau de l’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) ainsi que plusieurs établissements publics : préfecture, DEAL, direction de la Mer, collectivité de Saint-Martin, brigade nautique de gendarmerie, responsable de l’association Les Fruits de mer, Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy (ATE) et Agence régionale de la biodiversité de Guadeloupe (ARB).

Ces coraux cornes d’élan en pleine santé ne sont plus qu’un souvenir à Petite-Terre | These healthy elk horn corals are now just a memory at Petite-Terre
Ces coraux cornes d’élan en pleine santé ne sont plus qu’un souvenir à Petite-Terre | These healthy elk horn corals are now just a memory at Petite-Terre

Action MS1 : Participer au suivi des biocénoses marines dans le cadre du réseau des réserves

Julien Chalifour a apporté son soutien à l’équipe de gestion de la réserve naturelle nationale des îlets de Petite-Terre, en Guadeloupe, en participant au suivi annuel de l’état de santé de ses récifs et de ses herbiers. La mission de cette année, qui s’inscrit dans un partenariat de longue date, a également bénéficié de l’expertise de Sébastien Gréaux de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy. Cette mission était coordonnée et pilotée par les ingénieurs spécialistes du bureau d’étude Créocéan. Les plongées ont permis de mesurer l’ampleur du récent blanchissement corallien en Guadeloupe, avec notamment l’observation de la mortalité d’un grand nombre de colonies historiques de coraux cornes d’élan, Acropora palmata.

Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Aude Berger et Maël Andrieux travaillant sur une Biohut |  Aude Berger and Maël Andrieux working on a Biohut
Aude Berger et Maël Andrieux travaillant sur une Biohut | Aude Berger and Maël Andrieux working on a Biohut

Action CS3 : Développer et tester des programmes de réhabilitation des communautés coraliennes et espèces associées

Action CS7 : Développer et tester des programmes de réhabilitation des herbiers

Action MS31 : Développer et renforcer les partenariats avec la Collectivité, les services de l’Etat, l’Office de Tourisme, le Rectorat, les institutions et associations locales

Maël Andrieux, étudiant en master Sciences de l’eau et dynamique des écosystèmes aquatiques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a effectué son stage de fin d’études à l’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin, en tant que chargé de projet pour l’atténuation des impacts liés aux aménagements portuaires sur la biodiversité côtière de Saint-Martin. Dans le cadre de ses responsabilités, il a participé activement au suivi des 40 Biohut – des nurseries artificielles destinées à la faune aquatique – mais aussi à la réalisation des panneaux informatifs sur les trois sites du port de Galisbay, de la marina Fort Louis et de la marina d’anse Marcel. Le 7 octobre 2023, sa soutenance de stage lui a permis de valider son Master. Aujourd’hui, l’Association de gestion de la réserve naturelle réfléchit sur la suite à donner à ce projet, qui devra mobiliser de nouveaux financements. Le point positif reste que les trois entités portuaires se montrent favorables à la poursuite de ce programme innovant et bénéfique pour l’écosystème marin.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

Trace d’activité de ponte de tortue marine à Tintamarre | Trace of marine turtle nesting activity at Tintamarre
Trace d’activité de ponte de tortue marine à Tintamarre | Trace of marine turtle nesting activity at Tintamarre

Action CS13 : Suivre l’activité de ponte des tortues marines

Action MS22 : Assurer le recrutement, l’encadrement et la formation des bénévoles, stagiaires et agents recrutés

Action MS37 : Participer aux réunions, maintenir et renforcer les partenariats avec les réseaux régionaux

Action PA7 – Poursuivre et développer un programme de sciences participatives

De fin septembre à début décembre 2023, une série de visioconférences a été organisée dans le cadre du comité de pilotage du Plan National d’Actions en faveur des tortues marines des Antilles françaises. L’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin a contribué aux différentes commissions thématiques, à savoir la sensibilisation, la gestion des échouages, la conservation des habitats terrestres et marins, ainsi que l’enrichissement des connaissances scientifiques. Lors de ces commissions, la réserve naturelle a pu partager son expérience, ses résultats, ses objectifs et les actions mises en oeuvre sur le territoire. La dernière réunion du comité de pilotage s’est tenue en présentiel en Guadeloupe, le 14 décembre 2023. Julien Chalifour a représenté l’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin, aux côtés des associations et des acteurs engagés dans la protection des tortues marines en Guadeloupe et en Martinique.

La période annuelle de reproduction des tortues marines s’est achevée le 30 novembre 2023, clôturant ainsi la phase de suivi des traces et des pontes sur les plages, une tâche menée par les bénévoles et la réserve naturelle. Bien que le rapport définitif soit en cours de finalisation, les données préliminaires révèlent que l’année 2023 a été particulièrement fructueuse en termes d’activité de ponte, avec une mention spéciale pour les tortues imbriquées. De plus, un nombre significatif d’émergences – le moment où les nouveau-nés sortent du nid et gagnent la mer – a été observé, notamment vers la fin de la saison.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Installation des dispositifs de régulation des espèces exotiques envahissantes | Installation of control devices for invasive exotic species
Installation des dispositifs de régulation des espèces exotiques envahissantes | Installation of control devices for invasive exotic species

Action IP5 : Mettre en oeuvre des actions de gestion sur les espèces introduites

Dans le cadre du plan France Relance visant la régulation des populations de petits mammifères introduits, l’îlet Tintamarre a fait l’objet d’une opération de piégeage entre juillet 2022 et octobre 2023. Au total, 150 pièges automatisés ont été installés et ont cumulé 7 500 activations pour la couverture des deux tiers de l’îlet. La stratégie de déploiement a consisté à positionner initialement les pièges dans le premier puis dans le second tiers de l’îlet, avant de les transférer dans le dernier tiers en septembre 2023 pour l’ultime phase du projet, prévue jusqu’à fin février 2024. Les premiers indicateurs de succès de cette initiative sont notables : plus aucune plainte émanant des campeurs, et l’absence de traces de rats sur les plages. Bien que ces observations soient prometteuses, une évaluation plus approfondie des effets sur la flore sera réalisée lors du prochain inventaire floristique dans deux ans, permettant ainsi d’apprécier l’impact à long terme de cette régulation sur l’écosystème de l’îlet.

Assurer les conditions pour la réintroduction de l’iguane des Petites Antilles

Tintamarre, potentiel futur sanctuaire de l’iguane des Petites Antilles à Saint-Martin | Tintamarre, potential future sanctuary for the Lesser Antillean iguana in Saint Martin
Tintamarre, potentiel futur sanctuaire de l’iguane des Petites Antilles à Saint-Martin | Tintamarre, potential future sanctuary for the Lesser Antillean iguana in Saint Martin

Action CS 33 : Favoriser les conditions de réintroduction de l’iguane des Petites Antilles

Action CS 34 : Etudier la faisabilité d’un programme de reproduction ex situ pour l’iguane des Petites Antilles

À la mi-septembre 2023, le gestionnaire de la réserve naturelle a élaboré et présenté un plaidoyer ambitieux pour la restauration de l’îlet Tintamarre. Ce joyau naturel, scindé entre une partie classée en réserve naturelle et une propriété privée, est au coeoeur d’un projet de conservation et de mise en valeur. L’initiative vise une restauration écologique complète : retrait des espèces exotiques envahissantes, réhabilitation des espèces endémiques, tant faune que flore, et préservation du patrimoine historique, tels que l’aérodrome et les vestiges de l’exploitation agricole Van Drummond du 19ème siècle. Ce programme d’envergure est conçu pour s’étaler sur au moins trois années, nécessitant un investissement humain et logistique important, ainsi qu’une levée de fonds significative. Ce projet s’inscrit pleinement dans le plan de gestion de la réserve naturelle et pourrait permettre de créer une zone pilote pour la conservation des populations d’iguanes des Petites Antilles, un “laboratoire” pour mettre en contact des reproducteurs de différentes zones, dans le cadre du projet caribéen de conservation de cette espèce. L’îlet possède des caractéristiques idéales pour l’iguane des Petites Antilles : une superficie adéquate, l’écosystème d’une forêt sèche riche en biodiversité, une variété d’habitats nourriciers, de croissance et de reproduction favorables à ces herbivores, et une isolation qui les protège des espèces concurrentes et prédatrices telles que les chats, chiens, mangoustes, singes verts, et iguanes communs. Des initiatives similaires ont déjà porté leurs fruits sur d’autres îles, comme sur l’îlet Redonda, où la régénération de la végétation a été spectaculaire depuis. Le plaidoyer a été adressé à la Island Ocean Conservation Challenge – IOCC – une plateforme internationale soutenue par “Re:wild”, ONG environnementale bénéficiant du soutien de personnalités engagées telles que Leonardo DiCaprio.

Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve

Saisie d’un engin de pêche illégal : casier non-immatriculé | Seizure of an illegal fishing device: unregistered trap
Saisie d’un engin de pêche illégal : casier non-immatriculé | Seizure of an illegal fishing device: unregistered trap

Action SP2 : Poursuivre et renforcer les missions de police de l’environnement

Au cours de l’année 2023, les agents commissionnés-assermentés de la réserve ont effectué 204 patrouilles en mer, permettant de relever 24 contrôles non conformes : sociétés commerciales non déclarées, mouillages nocturnes sans autorisation, actions de pêche, usages de drone, prohibés dans cet espace protégé.

NB : Pour les plaisanciers souhaitant mouiller à Tintamarre le soir, l’AGRNSM rappelle la nécessité de soumettre une demande au moins trois jours à l’avance.

152 patrouilles sur le domaine terrestre ont eu lieu, permettant de relever 24 contrôles non conformes : pratiques du kite sur la plage du Galion, usages d’un drone, pêcheurs à pied sur le littoral, zones où la réglementation vise à protéger la faune et la flore endémiques...

  • Un procès-verbal a été émis par le pôle police de l’environnement le 21 novembre à l’encontre d’une société commerciale dont le bateau battant pavillon français exerçait sans autorisation dans les eaux de la réserve naturelle.
  • Une société de Sint Maarten possédant plusieurs bateaux à moteurs hors-bord a fait l’objet d’une suspension d’autorisation d’exercer dans la réserve naturelle pendant deux semaines. Cette sanction fait suite à une violation de la réglementation sur le mouillage, exigeant que les ancres soient posées à plus de 20 mètres de la plage de Tintamarre. Le bateau en question avait mouillé à seulement 10 mètres de la plage, mettant en péril l’écosystème marin et la sécurité des baigneurs.

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Classe de CP de l’école Omer Arrondell sur le site de la baie de l’embouchure pour l’observation des crabes dans la mangrove
Classe de CP de l’école Omer Arrondell sur le site de la baie de l’embouchure pour l’observation des crabes dans la mangrove

Action PA5 : Réaliser des interventions pédagogiques pour le milieu scolaire

Toujours victime de son succès auprès des enseignants et des élèves, le pôle pédagogique va devoir malheureusement restreindre le nombre de ses interventions, souffrant d’un déficit de personnel pour épauler Vincent Oliva dans l’accomplissement de sa mission. Plus de 7 700 personnes ont bénéficié des interventions de la réserve naturelle de janvier à décembre 2023. Le pôle pédagogique de la RN a effectué 385 interventions dans 88 classes – 19 établissements scolaires, 1 centre de formation, 2 organismes et 9 associations – en salle et sur le terrain : sur le sentier des Froussards, la baie de l’Embouchure, le rocher Créole et les plages des Terres Basses. Le prochain objectif sera d’arriver à mettre en place des sorties en kayak dans la mangrove de la baie de l’Embouchure. L’augmentation significative du temps consacré aux animations par rapport à 2022 résulte de l’anticipation d’une hausse de personnel promis par la Collectivité de Saint-Martin – un engagement qui reste à concrétiser. Pour honorer les promesses faites, Vincent Oliva a choisi d’effectuer des heures supplémentaires. Néanmoins, cet engagement exceptionnel ne pourra être pérennisé en 2024 sans le soutien concret de la Collectivité. Cette surcharge a également influencé la disponibilité de Vincent Oliva pour ses autres missions essentielles au sein de la réserve, notamment en termes d’aménagement, de régulation, et de recherche scientifique. Pour faciliter le processus de réservation, le pôle envisage de développer une plateforme en ligne, afin de rendre la coordination des interventions plus fluide et de réduire le nombre d’interventions par établissements afin que tous puissent bénéficier d’une intervention de la réserve naturelle.

Action CC2 : Editer et diffuser des supports de communication sur le patrimoine de la RN

Grâce au soutien financier de la fondation EDF, d’une imprimante 3D reçue via le programme TeMeUm et d’une bonne dose d’inventivité, le pôle pédagogique a conçu “A la découverte de la biodiversité de Saint- Martin” un jeu de questions et réponses sur six thèmes différents, tous liés aux écosystèmes de Saint-Martin. Composé d’un plateau, d’un dé, de 61 cartes et 364 questions, de pions creux en forme de chardon – le logo des réserves naturelles de France – que les joueurs remplissent en répondant correctement aux questions, ce jeu est adapté à tous les âges, depuis le CM1. D’ici fin juin 2024 Vincent Oliva a prévu d’enseigner ce jeu pendant une matinée à une classe de chacune des six écoles sélectionnées – Happy School, Hervé Williams, Marie-Amélie Leydet, Emile Choisy, Jean de la Fontaine et Aline Hanson – avec pour ambition d’organiser en 2025 un tournoi entre les meilleurs joueurs de ces établissements.

Action PA6 : Sensibiliser les publics sur les objectifs de la RNN et le patrimoine naturel

Action PA8 : Participer aux manifestations locales

La journée nationale de la résilience a été célébrée à Saint-Martin le 7 octobre 2023, sur le front de mer de Marigot, à l’occasion d’un village d’animations créé à l’initiative de la préfecture. Le concept de résilience, fréquemment invoqué dans le domaine de la psychologie, décrit la faculté remarquable d’un individu ou d’un système à se reconstruire et à retrouver son équilibre originel suite à des bouleversements ou des crises. Dans la nature, la résilience caractérise la capacité d’un écosystème à absorber des perturbations, à se régénérer et à retrouver un fonctionnement normal et équilibré après avoir subi un événement perturbateur. Sollicitée pour animer un stand, l’AGRNSM a présenté plusieurs des actions qu’elle a menées à la suite d’événements majeurs – cyclones, blanchissement du corail, pollution – afin d’assurer la conservation du patrimoine naturel de l’île. L’objectif étant d’alimenter la prise de conscience du public concernant l’interdépendance de la nature et de la société sur notre petite île, Julien Chalifour et Vincent Oliva ont évoqué avec le public les problématiques liées à ces événements majeurs, le rôle d’observatoire de l’état de santé des habitats et des espèces, les actions de restauration et de sensibilisation du public visant à surmonter ces incidents. Il s’est agi pour eux de mettre en lumière le fait qu’un environnement en bonne santé garantissait la qualité de notre cadre de vie et participait à la sécurité de la population. Ainsi, une mangrove dense et en bonne santé atténue grandement l’énergie destructrice de la houle cyclonique et protège également le littoral et ses habitations.

Faune Sbsm pour partager et découvrir notre biodiversité © Julien Chalifour
Faune Sbsm pour partager et découvrir notre biodiversité © Julien Chalifour

Action PA6 : Sensibiliser les publics sur les objectifs de la RN et le patrimoine naturel

Action PA7 : Poursuivre et développer un programme de sciences participatives

une année d’existence et 20 000 observations sur la faune antillaise transmises par près de 180 observateurs. Ce portail, englobant le site faune-sbsm.org (Faune Saint-Barthélemy-Saint-Martin) soutenu financièrement par le projet Life BIODIV’OM et menée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), a pour vocation de consolider les données sur la faune antillaise. L’objectif est double : d’une part, enrichir la base de connaissances scientifiques relatives aux espèces locales et, d’autre part, informer les stratégies de conservation pour une protection accrue de ces écosystèmes vulnérables. Une vidéo promotionnelle du site local de Saint-Martin et Saint-Barthélemy a été produite conjointement par la LPO France et l’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin. Cet outil de communication vise à accroître la visibilité de faune-sbsm.org et à encourager une participation plus large des résidents et visiteurs de ces deux îles. Disponible sur YouTube ainsi que sur les pages Facebook du Life BIODIV’OM et de la réserve de Saint-Martin, cette vidéo est un appel à l’action pour tous les amoureux de la nature et défenseurs de la biodiversité.

Classe AME de 6éme du collège de la Roche gravée de MOHO sur le site de la route de Spring | 6th grade AME class from the Collège de la Roche engraved with MOHO on the Spring orad site
Classe AME de 6éme du collège de la Roche gravée de MOHO sur le site de la route de Spring | 6th grade AME class from the Collège de la Roche engraved with MOHO on the Spring orad site

Action PA5 : Réaliser des interventions pédagogiques dans le milieu scolaire

Née en 2012 dans l’archipel des Marquises à partir d’une idée d’élèves de primaire, l’initiative d’”Aire marine éducative” (AME) s’est épanouie sur l’ensemble du territoire français. À Saint-Martin, la Réserve naturelle a adopté ce concept en 2018, permettant à trois classes de prendre en charge leur propre aire marine. Ce programme, soutenu par l’Office français de la biodiversité (OFB), valorise une approche écologique et encourage les élèves à s’impliquer dans la gestion et la préservation du milieu marin. Les élèves se responsabilisent ainsi vis-à-vis d’une partie de leur patrimoine naturel en s’engageant activement dans sa protection et sa gestion. Par exemple, une classe de CM1 de l’école Clair Saint-Maximin étudie les tortues marines et leurs sites de nidification sur la baie de l’Embouchure. Les élèves de CE1 de l’école Happy School se concentre sur les tortues marines et les menaces que représentent les activités humaines sur la plage de Grand-Case. Les élèves de CM2 de la même école orientent quant à eux leur recherche scientifique sur la biodiversité des récifs coralliens environnant le rocher Créole. En outre une classe de sixième du collège de la roche gravée de Moho s’implique dans la replantation de la mangrove non loin de la pépinière, sur la route de Spring.

Optimiser les moyens de gestion

Mission interservices pour Théo Tondu | Cross-service mission for Théo Tondu
Mission interservices pour Théo Tondu | Cross-service mission for Théo Tondu

Action MS21
: Assurer le recrutement et la formation
des agents recrutés

Recruté en novembre 2023, Théo Tondu rejoint
l’équipe de la réserve naturelle de Saint-Martin en tant
que technicien, après avoir été sélectionné suite à une
offre de poste. Son lien avec la réserve ne date pas
d’hier : il y a effectué un stage entre février et mars 2017
pendant ses études pour un BTS en pêche et gestion de
l’environnement marin, qu’il a mené à son terme.
Actuellement âgé de 27 ans, Théo participe
activement à diverses activités de la réserve, allant
de l’éducation à l’environnement dans les écoles au
suivi des populations de tortues marines, ainsi qu’à
la gestion de la réserve. Il a ainsi participé à une
action interservices avec la brigade nautique.

Rencontre avec les opérateurs © Chris Joe Meeting with the operators
Rencontre avec les opérateurs © Chris Joe Meeting with the operators

Action MS4 : Mettre en place de nouvelles mesures de gestion ou de conservation liées à la protection du patrimoine naturel

Le 13 novembre 2023, l’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin a invité une vingtaine d’opérateurs de la partie française à une réunion dans ses locaux. L’intégralité des agents de la réserve a accueilli ces acteurs commerciaux pour un dialogue ouvert sur l’importance du respect de la réglementation en vigueur, dont le seul objectif est la protection de l’environnement. Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une démarche similaire menée le 26 octobre, où des sociétés commerciales opérant dans la partie hollandaise de l’île avaient été conviées à un échange analogue. L’objectif de ces réunions est double : renforcer la communication entre la réserve et les opérateurs économiques, et réaffirmer l’engagement commun pour la préservation de l’environnement unique de Saint-Martin.

Formation loi sur l’eau en Guadeloupe © Chris Joe Water law training in Guadeloupe
Formation loi sur l’eau en Guadeloupe © Chris Joe Water law training in Guadeloupe

Action MS1
: Assurer le recrutement et la formation
des agents recrutés

Du 6 au 10 novembre, au parc national de
Guadeloupe, les gardes Christopher Joe et Ashley
Daniel ont participé à une formation sur la loi sur
l’eau et les milieux aquatiques, renforçant leurs
compétences pour rédiger des procès-verbaux en
cas de constatation d’infractions liées à la gestion et
à la protection des écosystèmes aquatiques.

Alexina Paya, Aude Berger et une autre participante | Alexina Paya, Aude Berger and another participant
Alexina Paya, Aude Berger et une autre participante | Alexina Paya, Aude Berger and another participant

Action MS15 : Assurer la formation technique et juridique du personnel de la RN

Aude Berger, Alexina Paya et Clément Bonnardel ont complété une formation approfondie en secourisme professionnel, niveau PSE1 (Premiers Secours en Équipe de niveau 1). Cette formation essentielle a été dispensée par l’association française des premiers secours de Saint-Martin, sur une période intensive du 11 au 15 septembre 2023. Elle permet aujourd’hui à l’ensemble des personnels de la réserve d’être qualifiés en tant que secouristes.

Améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel et le fonctionnement des écosystèmes

Singe vert | Green monkey
Singe vert | Green monkey

Action IP5 : Actions de gestion des espèces exotiques envahissantes

Action PA6 : Mettre en oeuvre des actions de gestion sur les espèces exotiques envahissantes ou leurs impacts

Entre janvier et novembre 2023, la Sint Maarten Nature Foundation a initié les premières actions de contrôle de la population de singes verts à Sint Maarten, un enjeu écologique pressant. En installant 14 pièges, 108 de ces primates ont été capturés et, selon un protocole strict, euthanasiés par des vétérinaires qualifiés. Cette opération répond au constat de la hausse incontrôlée de la population de ces animaux, qui perturbe le quotidien des habitants, menace les cultures et la biodiversité endémique de l’île. Elle s’inscrit dans la décision du gouvernement de Sint Maarten d’atténuer la présence de ces animaux, avec pour objectif d’euthanasier 450 individus d’ici 2025. Les actions se sont concentrées sur des terrains privés, avec le plein accord des propriétaires concernés.

La possibilité de voir évoluer la réglementation concernant cette espèce invasive avait été évoquée en préfecture, selon une démarche similaire. Une seconde réunion s’est tenue le 28 août 2023 à la préfecture, pour aborder plus largement la problématique des espèces exotiques envahissantes. La réunion avait pour but de consolider une stratégie harmonisée à l’échelle de l’ile. Les échanges ont réuni responsables vétérinaires, services de l’Etat – services sanitaires, DEAL, préfecture – Igor Rembotte, chef de projet de la Délégation au cadre de vie à la Collectivité ; Verde, gestionnaire de l’écosite, ainsi qu’Eusebio Richardson, agent de la Sint Maarten Nature Foundation opérateur de la régulation en partie hollandaise.

Cette concertation a débouché sur des visites de terrains à Guana Bay et Cole Bay, destinées à évaluer les défis logistiques et sanitaires. L’ambition ? Perfectionner les opérations, sécuriser les intervenants et la communauté, tout en envisageant des études pour mesurer l’impact de ces régulations sur l’économie, l’écosystème et la santé publique de Saint-Martin.

Le projet est toujours en cours d’évaluation financière. L’objectif est d’affiner le cahier des charges technique, de déterminer le coût total d’intervention, depuis la capture jusqu’à l’élimination des dépouilles, afin d’identifier la solution optimale et de rechercher les financements nécessaires. Néanmoins, le projet suscite des réactions mitigées et des alternatives sont encore à l’étude.

Renforcer l’ancrage territorial et régional de la Réserve

ReCorEA St Martin : protéger les écosystèmes côtiers (financement OFB/ Fond. VEOLIA, Atout France)
ReCorEA St Martin : protéger les écosystèmes côtiers (financement OFB/ Fond. VEOLIA, Atout France)

Action MS36 : Rencontrer et échanger avec les gestionnaires des espaces naturels protégés des Petites Antilles

Le 6 octobre 2023, l’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) a reçu la visite de deux éminents représentants de l’Office français de la biodiversité (OFB) : Jean-Michel Zammite, directeur des outremers, et Fabien Barthelat, délégué territorial de l’OFB aux Antilles. Les deux scientifiques étaient venus promouvoir leurs outils de financement et faire le point sur leur partenariat avec le gestionnaire, notamment à travers le programme éducatif “Te Me Um” – qui inclut l’acquisition de supports pédagogiques et le financement d’une imprimante 3D – ainsi que le projet “ReCorEA”, en faveur de la résilience des récifs coralliens et de leurs écosystèmes associés. Ce projet local piloté par l’AGRNSM, a notamment permis le recrutement du chef de projet Clément Bonnardel.

Les représentants de l’OFB ont pu lors de cette visite réitéré leur engagement à soutenir la collaboration en cours et ont salué l’excellence du travail mené par l’équipe associative locale.

Un autre aspect du partenariat entre l’OFB et l’équipe de gestion concerne la surveillance. Antonny Grolleau, chef de service départemental de police de l’environnement pour l’OFB, coordonne les équipes régionales qui effectuent au moins deux fois par an des interventions ciblant des domaines clés tels que la chasse, la protection des espèces réglementées, la conservation des habitats naturels et la loi sur l’Eau. A ces occasions, l’association apporte son appui logistique à ces agents, notamment en matière d’échanges d’informations.
Stand animé par l’équipe de gestion lors des Assises de la pêche du banc d’Anguille | Booth animated by the management team during the Anguilla Fisheries Conference
Stand animé par l’équipe de gestion lors des Assises de la pêche du banc d’Anguille | Booth animated by the management team during the Anguilla Fisheries Conference

Action PA8 : Participer aux manifestations locales

Action CC9 : Assurer la valorisation et la diffusion des études scientifiques et techniques réalisées sur la RNN

L’AGRNSM a participé aux premières assises de la pêche du banc d’Anguilla, organisées le 12 décembre 2023 à l’Anse Marcel sous l’égide de la préfecture. Cet événement international a rassemblé les pêcheurs et les dirigeants de Saint-Martin, Sint Maarten, Saint-Barthélemy et Anguilla, mais également des scientifiques, des gestionnaires d’espaces naturels et des représentants des îles de Saba, Saint-Eustache, Saint-Kitts et Nevis, Antigua, Barbuda et la Guadeloupe, l’objectif étant d’évoquer la nécessité d’une gestion commune et transfrontalière des stocks halieutiques partagés, entre des îles aux réglementations différentes. Chaque territoire a eu l’opportunité de s’exprimer et de présenter ses propres initiatives, tant en matière de conservation des espèces que des techniques encadrant la pêche, la vente de la marchandise, ainsi que l’importation et l’exportation des produits de la pêche. Les DCP (dispositif de concentration de poissons) installés dans les eaux territoriales, et donc dans des eaux étrangères pour certains, ont constitué un sujet épineux, sur lequel il sera nécessaire de travailler, de l’avis général. Le sujet appelle une meilleure collaboration entre professionnels de la pêche, des adaptations réglementaires et des moyens de contrôle adaptés pour une exploitation soutenable et profitable à tous de la ressource. L’AGRNSM a présenté les résultats du Life BIODIV’OM et des études menées grâce aux soutiens financiers de l’Union Européenne, du ministère en charge de l’environnement et de l’Office français de la biodiversité (OFB). L’étude de la colonisation des petits fonds marins côtiers de Saint- Martin par les post-larves de poissons récifaux, ainsi que celle des populations de poissons installées autour de l’île, et en particulier des mérous géants et des mérous de Nassau, ont permis d’ouvrir le débat sur la gestion partagée des stocks de poissons entre les îles. La dispersion de ces post-larves par les courants présents dans les Caraïbes et les migrations que peuvent faire certaines espèces au cours de leur vie montrent qu’il n’y a pas de frontière et qu’une gestion concertée est indispensable. Le mérou, poisson migrateur, régulateur appartenant au sommet de la chaine alimentaire, à longue espérance de vie, mais aussi capable de changer de sexe en fonction de son âge, en est l’exemple parfait.

Plongées virtuelles dans la réserve
L’association de gestion de la réserve naturelle de Saint Martin, le GIP One Shark SXM, l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy et la Sint Maarten Nature Foundation ont chacun tenu un stand destiné à informer le public. L’AGRNSM y a présenté ses projets, parmi lesquels les Biohut – habitat artificiel pour la faune aquatique – son application faune-sbsm.org, et a invité les plus curieux à une plongée sur les plus beaux sites de plongée de l’île, grâce aux masques de réalité virtuelle à 360°. De nombreux participants sont venus s’informer sur les actions portées, dont le préfet et le président de la Collectivité de Saint Martin.
Rencontre technique des gestionnaires SPAW à La Romana en 2023 | Technical meeting of SPAW managers in La Romana in 2023
Rencontre technique des gestionnaires SPAW à La Romana en 2023 | Technical meeting of SPAW managers in La Romana in 2023

Action MS39 – Participer aux colloques régionaux, nationaux et internationaux

Clément Bonnardel a participé au premier atelier du réseau des gestionnaires des aires protégées SPAW à La Romana, en République Dominicaine, du 10 au 12 octobre 2023. Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane ont répondu à l’invitation, ainsi que Sint Maarten, la Colombie, Cuba, les Etats-Unis, Belize, Grenade, Saint-Eustache, Trinidad & Tobago et la République Dominicaine. Bernadette Davis, vice-présidente en charge de l’environnement, représentait la Collectivité de Saint-Martin, gestionnaire des terrains non-classés en réserve du Conservatoire du Littoral, et Sint Maarten était représenté par la Nature Foundation. Les échanges et les séances de travail ont abordé des sujets tels que les objectifs des membres du réseau, la prise en compte des besoins des gestionnaires, les problématiques communes ou la programmation des actions à plus ou moins long terme.

28 pays de la région caraïbe ont signé le protocole SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife) et se sont engagés, conformément à leur propre législation et réglementation, à prendre sur leur territoire toutes les mesures pour protéger, conserver et gérer de manière durable les zones ayant besoin d’une protection, ainsi que les espèces animales et végétales menacées. A Saint-Martin, la réserve naturelle nationale, les 12 étangs lagunaires et le sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins ont signé le protocole SPAW
Julien Chalifour, président du CSTPN | Julien Chalifour, president of the CSTPN
Julien Chalifour, président du CSTPN | Julien Chalifour, president of the CSTPN

Action MS36 : Rencontrer et échanger avec les gestionnaires des espaces naturels protégés des Petites Antilles

Une réunion du Conseil scientifique territorial du patrimoine naturel (CSTPN) s’est déroulée en préfecture le 29 novembre 2023 afin de faire le point sur son activité sur l’année écoulée. Il a notamment été question de la stratégie de gestion de la population de singes verts et de faire le bilan annuel des avis rendus par ce collège de spécialistes pour l’octroi de dérogations espèces protégées. Ce fut également l’occasion de procéder à un vote.

Julien Chalifour président du CSTPN
Organe consultatif créé en 2019, composé de 19 spécialistes désignés pour leurs compétences scientifiques et animé par la préfecture, le CSTPN était jusque-là présidé par Michel Vély, directeur des services vétérinaires, récemment parti à la retraite. Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique à la réserve et alors vice-président assurant l’intérim depuis ce départ, a été élu président. Océane Beaufort, de l’association guadeloupéenne Kap Natirel, chef de projet et coordinatrice du réseau Reguar, a été élue vice-présidente.

Action MS36 : Rencontrer et échanger avec les gestionnaires des espaces naturels protégés des Petites Antilles

Action MS20 : Rechercher de nouveaux moyens de financements

Réserves naturelles de France (RNF), association qui anime le réseau de gestionnaires de l’ensemble des réserves naturelles françaises, a invité tous ses membres ultramarins à une table ronde en visioconférence, le 10 octobre 2023. L’objectif était pour tous ces gestionnaires de partager leur expérience en matière de collaboration territoriale, qu’il s’agisse de municipalités ou d’autres formes de collectivités territoriales. Julien Chalifour a saisi cette opportunité pour présenter la situation unique de l’île de Saint-Martin. Il a souligné les défis et les opportunités liés à la petite taille de l’île, à sa forte densité démographique, à son économie axée sur le tourisme et aux récentes évolutions de son statut politique. Au final, ces échanges auront permis d’ouvrir de nouvelles pistes d’échange et de collaboration pour une meilleure intégration de la RNN de Saint-Martin au sein du paysage territorial.

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