Journal-40

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Journal-40

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Une biohut et des alevins |A biohut with juvenile fish
Une biohut et des alevins |A biohut with juvenile fish

Le suivi annuel des réserves marines se poursuit

Le suivi annuel des réserves marines de Petite-Terre en Guadeloupe, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin se poursuit avec régularité. Ainsi, Julien Chalifour et Vincent Oliva ont quitté Saint-Martin pour Petite- Terre du 18 au 21 octobre 2021, sur invitation de l’ONF et de Ti Té, les gestionnaires. Tous deux se sont ensuite rendus à Saint-Barthélemy du 25 au 27 octobre, pour une mission identique avec l’équipe de l’ATE. Le suivi annuel de la réserve de Saint-Martin, prévu du 6 au 10 décembre, n’a en revanche pas pu avoir lieu, pour des raisons techniques. Il a été repoussé aux 11 et 12 janvier 2022.

Une biohut et des alevins | A biohut with juvenile fish
Une biohut et des alevins | A biohut with juvenile fish

Les alevins apprécient les biohuts.

Si les pêches exploratoires visent, dans le cadre du LIFE BIODIV’OM, à documenter et décrire les arrivages de post-larves sur nos côtes ; l’installation en février 2020 de 14 BioHuts, véritables huttes protectrices accueillant la biodiversité côtière, s’inscrit comme une approche complémentaire. Elles participent également à l’étude de la colonisation des petits fonds côtiers, ainsi qu’à celle des populations des 2 espèces de mérous ciblés. Le 2 septembre 2021 a eu lieu une plongée pour le suivi de ces habitats artificiels, dans lesquels les alevins peuvent grandir hors d’atteinte de leurs prédateurs. Le maillage de métal constituant ces biohuts facilite l’observation des jeunes poissons et sert aussi de support au développement de la nourriture dont ils ont besoin. Cette seconde approche permet également d’observer les arrivages d’espèces moins sensibles à la lumière, qui auraient échappé aux pêches exploratoires.

Tom Desfossez
Tom Desfossez

Deux stagiaires au service du programme Life.

Tom Desfossez, étudiant en BTS gestion et protection de la nature à l’IGPN de Montpellier a accompli du 28 juin au 20 août 2021 un stage à la réserve. Outre sa participation aux missions habituelles de la réserve, il s’est particulièrement consacré au programme Life BIODIV’OM en faveur de la conservation du mérou de Nassau et du mérou géant. Il a prêté main-forte lors de la collecte des post-larves, à leur identification et aux traitements de toutes ces données. Il a mené une enquête auprès des pêcheurs afin de mieux connaître leurs usages, leurs prises et la fréquence à laquelle ils attrapaient des mérous. Il a également élaboré un outil de sensibilisation à la protection des mérous, sous la forme d’une plaquette destinée aux socioprofessionnels : pêcheurs, commerçants, restaurateurs, mais aussi d’information des visiteurs de notre ile. Étudiant en licence de biologie marine à l’Université de La Rochelle, Matthieu Pujol a spontanément présenté sa candidature pour effectuer un mois de stage à la réserve naturelle, sur la base du volontariat. Il a participé à la vie quotidienne de l’équipe et a notamment pris une grande part à l’enquête menée par Tom Desfossez.

Récupération matinale des dispositifs de pêche exploratoire Morning recovery of exploratory fishing devices
Récupération matinale des dispositifs de pêche exploratoire Morning recovery of exploratory fishing devices

Bouclage des sessions de pêches exploratoires dans le programme Life.

Dans le cadre du programme Life BIODIV’OM, la sixième session d’échantillonnage de post-larves a eu lieu du 3 au 9 octobre 2021, à la nouvelle lune, mettant un point final à ces pêches exploratoires. Les données sont en cours d’exploitation et vont permettre de statuer sur l’existence ou non d’arrivées de post-larves de mérou de Nassau ou de mérou géant dans les eaux de Saint-Martin. Ces résultats ne lèveront toutefois pas l’incertitude quant au fait que des arrivages puissent avoir lieu en dehors des périodes et des sites échantillonnés, ou éventuellement que l’échantillonnage ait eu lieu dans des conditions exceptionnelles, liées par exemple aux courants ou à la température de l’eau de mer. Cependant, un grand nombre de post-larves d’autres espèces ont pu être observées, dans des proportions qui ne correspondent pas obligatoirement aux observations de poissons adultes faites en plongée. Le syngnathe, par exemple - cette sorte d’hippocampe déroulé - très présents parmi les post-larves, est beaucoup plus rarement identifié au stade adulte. Ces observations vont également permettre d’adapter le calendrier d’arrivage des post-larves pour faciliter d’éventuelles opérations de restauration d’autres populations, comme celle entre autres des poissons- chirurgiens.

Merci aux bénévoles La réserve naturelle remercie très chaleureusement tous les bénévoles venus lui prêter main-forte au cours de ces sorties en mer, qui se sont déroulées de nuit pour l’installation des pièges lumineux et au petit jour pour leur récupération.
Merci à Clarisse et Jonas La dernière session d’échantillonnage de post-larves a été l’occasion d’accueillir Clarisse Thellier au sein de l’équipe, pour un stage d’octobre 2021 à mars 2022. En année de césure à l’université de Montpellier, cette future ingénieure agronome participe à toutes les missions de la réserve naturelle Cette session a également vu la participation de Jonas Hochart, de l’Agence territoriale de Saint-Barthélemy (ATE). Comme son collègue Karl Questel en avril 2021, il a bénéficié d’un transfert de savoir-faire, prévu dans le programme Life BIODIV’OM. Cette formation, comme celle donnée à l’origine par Ecocéan à la réserve naturelle, a porté sur la technique de pêche exploratoire des post-larves et de leur traitement.

Les actions Ifrecor à Saint-Barthélemy

Le 24 septembre 2021, Julien Chalifour était présent au comité local Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens) de Saint-Barthélemy, à double titre : en sa qualité d’expert scientifique et en tant que représentant du comité local Ifrecor de Saint-Martin. Il s’est agi de faire le point sur les actions conduites par le comité en 2021 à Saint-Barthélemy – suivi des rejets d’eaux usées de la station d’épuration, collaboration avec une association en charge de restauration coralienne et de revégétalisation des plages et d’une manière générale toute action visant à limiter l’impact sur les herbiers et les récifs – et d’évoquer les projets pour 2022.

Le comité local Ifrecor de Saint-Martin est toujours en phase de structuration. En effet, seuls les élus locaux ont la possibilité de demander officiellement la création d’un comité local, déjà officieusement reconnu par l’Ifrecor.
  • Le 22 septembre, en vue de la prochaine saison touristique, le pôle technique de la réserve a vérifié et remis en état les corps-morts et les bouées de mouillage mises à disposition des bateaux au Rocher Créole et à Tintamare.
  • Le 30 septembre, de nouvelles bouées de mouillage ont été installées au Rocher Créole et à Tintamare.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

Tortues marines échouées, victimes d’une collision Beached sea turtles, victims of a collision
Tortues marines échouées, victimes d’une collision Beached sea turtles, victims of a collision

Tortue échouée : que faire ?

Dans le cadre du PNA en faveur des tortues marines, Aude Berger et Julien Chalifour ont participé à une formation consacrée aux échouages de ces animaux sur le rivage. Organisée par l’ONF et l’association Evasion Tropicale, référente pour les échouages en Guadeloupe, cette formation était accessible en visioconférence depuis Saint-Martin. Cette formation sera complétée en Janvier 2022 par une formation à la nécropsie des animaux échoués organisée en Guadeloupe. Comment devez-vous réagir en cas d’échouage de tortue ? Que l’animal soit mort ou blessé, il est impératif de ne pas le toucher et le premier impératif est d’appeler la réserve naturelle au + 0590 6 90 34 77 10 afin de signaler cet échouage et le lieu précis où se trouve la tortue. Les agent piloteront la gestion de l’échouage : identification de l’espèce, sa taille, la cause probable de la mort, l’enlèvement... Toutes ces informations participent à la mise en place de mesures de gestion de la population de tortues marines. En 2021, 9 cadavres de tortues échouées ont été observées à Saint-Martin, dont 7 possiblement des suites d’une collision avec un engin nautique.

Traces de montée de tortues marines Traces of sea turtles climbing on the beach
Traces de montée de tortues marines Traces of sea turtles climbing on the beach

Pontes de tortues marines : les chiffres

Le 30 novembre 2021 a officiellement marqué la fin de la saison de ponte des tortues marines. La réserve naturelle remercie du fond du coeur la cinquantaine de bénévoles qui lui ont prêté main-forte pour assurer les patrouilles sur les plages de la partie française de l’île.

Les chiffres :

  • 475 patrouilles réalisées
  • 171 par la réserve naturelle
  • 304 par les bénévoles
  • 226 traces de montée ont été relevées Dont 192 de tortues vertes
Accouplement de tortues à Baie Longue Sea turtles mating at Long Bay
Accouplement de tortues à Baie Longue Sea turtles mating at Long Bay

Accouplements de tortues marines dans nos eaux côtières

2021 a été l’occasion de pouvoir observer à plusieurs reprises des accouplements de tortues vertes, à proximité directe de nos plages. Pendant trois semaines, plusieurs couples ont été signalés en pleine action, par des témoins, rapidement rejoints par les agents de la réserve. Saint-Martin est donc non seulement un site de ponte, mais également d’accouplement des tortues marines. La conservation de ces populations implique donc le respect de la tranquillité de ces animaux et la conservation du bon état de santé de leurs milieux essentiels (d’alimentation, de reproduction et de ponte).

Favoriser la conservation des sites de nurserie pour les requins et les raies

Une femelle requin tigre filmée par Kap Natirel A female tiger shark filmed by Kap Natirel
Une femelle requin tigre filmée par Kap Natirel A female tiger shark filmed by Kap Natirel

Les requins filmés par 8 à 30 mètres de fond

Du 16 au 20 août 2021, la réserve naturelle a mobilisé ses moyens humains et nautiques en collaboration avec l’association guadeloupéenne Kap Natirel, représentée par Océane Beaufort, chef de projet et coordinatrice du réseau Reguar, le réseau d’étude des requins et raies des Antilles françaises. L’objectif a été de compléter l’inventaire des espèces de requins présentes à Saint-Martin, grâce à un financement de l’OFB (Office français de la biodiversité) concernant toutes les îles françaises de la Caraïbe. Le programme « pou pwoteksion rékin karib » a consisté à installer cinq caméras le long de la côte, par 8 à 30 mètres de fond, à les y laisser filmer pendant une heure et trente minutes, puis à les changer d’emplacement, des Terres Basses jusqu’à Oyster Pond. Ces caméras sur trépied étaient appâtées afin d’attirer les requins, attirés par le poisson auquel ils ne pouvaient accéder. L’opération a été un succès et a permis l’identification de plusieurs espèces de requins, de différentes tailles et à différents stades de leur vie. L’événement a été créé par une femelle requintigre portant une balise de suivi satellitaire sur son aileron. Cet équipement avait été implanté quelques mois plus tôt par la DCNA (Dutch Caribbean Alliance), la Sint Maarten Nature Foundation, la Saba Conservation Foundation, Beneath the Waves et Caribbean Shark Coalition, dans le cadre d’un projet sur la reproduction des requins-tigres. L’association d’apnéistes Jorakhae Freediving School a également participé aux plongées.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins

Enregistrement permanent du chant des baleines

Le 9 juin 2021, comme chaque mois, la réserve a récupéré l’hydrophone immergé en février 2021 à une quinzaine de mètres de profondeur pour enregistrer les bruits qui résonnent dans « le monde du silence » et notamment les chants des mammifères marins, dans le cadre du projet CARI’MAM. Les données enregistrées sur une carte mémoire ont été envoyées aux chercheurs de l’Université de Montpellier, qui développent une intelligence artificielle à laquelle ils apprennent à reconnaître les espèces de mammifères marins. A terme, cette dernière sera à même de traiter automatiquement des heures d’enregistrement en total autonomie et de produire des données inédites. L’hydrophone est immergé entre les îlots de Tintamarre et de Scrub, dans les eaux françaises, et enregistre 1 minute toutes les 5 minutes, 24 heures sur 24. Les piles de l’appareil doivent être renouvelées tous les mois.

Les pros de la mer sensibilisés aux règles du whale watching

La réserve naturelle et le sanctuaire Agoa ont été sollicités par l’association Métimer afin de sensibiliser les professionnels de la mer à la réglementation en matière de whale watching en vigueur dans nos eaux, zone privilégiée de reproduction des baleines à bosse et de nurserie pour leurs juvéniles. Une présentation bilingue a donc été organisée au Yacht Club de la marina Fort Louis par Agoa le 15 décembre, avec le concours de Michel Vély, président de l’association Megaptera, et de Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique de la réserve naturelle de Saint-Martin. Les professionnels du nautisme des deux parties de l’île ont ainsi appris que l’ensemble des espèces de mammifères marins est protégé, notamment contre le dérangement intentionnel. Ceci implique un encadrement spécifique lors de l’activité de whale watching, qui consiste à observer les mammifères marins en pleine mer, depuis un bateau. Seules les sociétés commerciales ayant suivi une formation, dispensée par Agoa ou l’un de ses prestataires, et détentrices d’un label spécifique ont aujourd’hui l’autorisation d’approcher les mammifères marins à une distance maximum de 100 mètres. Tous les autres usagers de la mer - professionnels non labellisés ou plaisanciers - doivent se tenir à une distance de plus de 300 mètres. Cette consigne garantit le respect de la tranquillité de ces grands animaux marins, mais également leur sécurité et celles des passagers des bateaux. Tout dérangement peut en effet conduire à des comportements anormaux et déboucher sur des accidents, et à minima induire des dépenses énergétiques pouvant menacer la réussite de la saison de reproduction. Le respect de ces consignes permet de garantir la bonne observation de ces animaux, et notamment les baleines à bosse, dans l’avenir à Saint-Martin. À la suite de cette conférence, Métimer a sollicité l’organisation d’une nouvelle présentation, afin de sensibiliser cette fois un large public à toutes ces informations, pour une plus large diffusion.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Les oiseaux de Saint-Martin au fil des mois

Les oiseaux de Saint-Martin sont à l’honneur dans le calendrier 2022 éditée par la LPO dans le cadre du programme LIFE BIODIV’OM, en collaboration avec la réserve naturelle. Une centaine de cette jolie publication a été offert aux partenaires de la réserve, et tout particulièrement aux enseignants et aux partenaires du Life BIODIV’OM.

Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve

Melocactus intortus
Melocactus intortus

La réserve habilitée à constater les atteintes au code de l’environnement

Réquisitionnée par le vice-procureur et sur demande de la section de recherche de la gendarmerie, la réserve naturelle a pu constater des atteintes aux espèces et milieux protégés, à savoir les tortues marines et les cactus “têtes à l’anglais” (Melocactus intortus), sur la plage de la baie Orientale. Ces faits relèvent du code de l’environnement, que les agents de la réserve sont habilités à constater, et ont été commis lors de la reconstruction des cinq restaurants de plage. L’ensemble des plage de Saint Martin est reconnu site de ponte des tortues marines et par conséquent protégé. Leur aménagement et les usages qui y ont court sont par conséquent strictement encadrés en faveur de la conservation des populations de tortues marines.

Action SP2 - Actions de police

  • Le 3 novembre, les très nombreux quads de location contournant les rochers mis en place il y a plusieurs années pour bloquer leur accès au Galion, mais déplacés anonymement depuis, la réserve a de nouveau rebouché cet accès. Depuis, les loueurs de ces quads, tous basés à Philipsburg, ont été informés que leurs véhicules seraient saisis s’ils s’aventuraient sur le territoire de la réserve naturelle.
  • Une cabane sommaire, construite tout près de l’embouchure de la baie du même nom, a été détruite le 13 août par les gardes de la réserve naturelle. Les alentours de cette hutte ont été nettoyés des canettes et autres déchets laissés par les occupants de passage.
Au mouillage au Rocher Créole
Au mouillage au Rocher Créole
  • La réserve a adressé un important message aux professionnels de la mer exerçant une activité dans les eaux de la réserve naturelle. Le 16 septembre 2021, le directeur de la mer de Guadeloupe a émis un communiqué de presse mettant fin à la tacite reconduction annuelle des autorisations de travailler dans l’espace marin de la réserve naturelle. Les professionnels ont ainsi été informés qu’ils devaient retirer un dossier dans les locaux de la réserve, le compléter puis le déposer à la réserve avant le 15 octobre 2021. Le communiqué précisait qu’un comité technique comprenant la réserve naturelle et les services de l’État concernés sélectionnerait les dossiers faisant l’objet d’une autorisation, valable un an. Il était précisé que cette autorisation pourrait être suspendue en cas d’irrégularités constatées par la réserve ou les autorités compétentes.
Ces nouvelles autorisations ont permis la création d’une liste des bateaux en règle et autorisés - ou non - à travailler dans les eaux de la réserve. Cette liste a été remise aux brigades de surveillance maritime.
  • Le 9 novembre, les gardes ont remis en état la ligne d’eau destinée à protéger les baigneurs près de l’embarcadère de Pinel.
  • Le 11 octobre, informée par un témoin, la réserve a enlevé un filet dérivant, long et très lourd, coincé dans des récifs sur la plage de baie Rouge, non loin du “Trou David”. Cette intervention a été financée par l’association Megaptera.

Action SP1 Effectuer des patrouilles de surveillance sur les milieux marins, terrestres et lacustres de la RNN

Actions de police : Du 1er juin au 31 décembre 2021, les gardes ont procédé à 97 contrôles terrestres. 88 de ces contrôles étaient conformes et 9 non conformes.

 

 

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Visite pédagogique avec la réserve naturelle à Pinel | Academic field trip to Pinel with the Réserve NaturelleAcademic field trip to Pinel with the Réserve Naturelle
Visite pédagogique avec la réserve naturelle à Pinel | Academic field trip to Pinel with the Réserve NaturelleAcademic field trip to Pinel with the Réserve Naturelle

La réserve à la rencontre de 300 jeunes sur l’îlet

Les 27, 28 et 29 octobre 2021, la réserve n’a pas failli à son rôle de sensibilisation à l’environnement en répondant à l’appel du Club nautique de Saint-Martin, l’association organisatrice des trois jours de DAPA (découverte des activités de plein-air) qui se sont déroulés sur l’îlet Pinel. Destiné aux jeunes de 7 à 14 ans des familles les moins favorisées et inscrit dans la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, ce dispositif a permis à 300 enfants originaires des quartiers de Sandy Ground, Concordia et Quartier d’Orléans de découvrir l’îlet Pinel et d’y pratiquer différentes activités sportives. La réserve naturelle a organisé des visites pédagogiques avec de petits groupes de 10 enfants, sans relâche, et les a sensibilisé aux écosystèmes marin et terrestre, particulièrement fragiles sur ce morceau de terre entouré d’eau.

Détail des actions pédagogiques

 

Une tortue marine au centre de l’intérêt de ces jeunes élèves A sea turtle of interest to these young students
Une tortue marine au centre de l’intérêt de ces jeunes élèves A sea turtle of interest to these young students

Pour l’année 2021-2022, le pôle pédagogique de la réserve naturelle a choisi des sujets sensibles en lien avec le pôle scientifique pour ses interventions dans le milieu scolaire, les deux pôles collaborant régulièrement. Le sujet phare concerne les espèces exotiques envahissantes, végétales et animales, leur impact sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes, et plus largement l’évolution du vivant sur la planète. Les espèces exotiques envahissantes introduites à Saint-Martin sont détaillées : d’où viennent-elles, qui les a introduites et quelle est leur histoire depuis les Amérindiens. Les autres sujets sont consacrés aux mammifères marins, aux tortues marines, aux requins et aux écosystèmes. Les interventions sont bien sûr adaptées au niveau des classes, de la maternelle au lycée. Chaque classe bénéficie de 4 ou 5 interventions de la réserve Naturelle et doit également imaginer et présenter un projet à l’issue de ces interventions en fin d’année scolaire.

Plongée virtuelle à l’école A virtual dive at school
Plongée virtuelle à l’école A virtual dive at school

Le 16 novembre 2021, la réserve naturelle a animé un stand à l’occasion de la Fête de la Science, à l’école primaire Clair Saint-Maximin de Quartier d’Orléans, où deux classes gèrent une aire marine éducative depuis 2018. Les sculptures anatomiques d’animaux marins ont capté l’attention des élèves, mais ce sont les casques de plongée sous-marine virtuelle qui ont remporté la palme du succès. Prévu sur la matinée, l’événement s’est poursuivi toute la journée, afin que les enfants - mais aussi les enseignants - puissent tous faire l’expérience de ce voyage sous-marin virtuel, mais si réel.

Raphaël Dorville
Raphaël Dorville

Raphaël Dorville, élève de 3éme au collège de Quartier d’Orléans et ancien élève de la première classe “aire marine éducative” de 2016 - un CM1 de l’école Clair Saint-Maximin - a spontanément demandé à effectuer son stage de découverte au sein de la réserve naturelle, du 24 au 28 janvier 2022. Une demande qui a ravi l’équipe de la réserve, mais également Jessica Sabas, son ancienne institutrice. Ce stage est l’occasion de découvrir le monde du travail, de partager le quotidien de professionnels et de bénéficier d’une expérience concrète.

Dans le cadre du 11ème appel à soutien d’initiatives en faveur de la biodiversité des outre-mer lancé en avril 2021 par l’OFB (Office français de la biodiversité) et son partenaire Te Me Um, deux projets présentés par la réserve naturelle de Saint-Martin ont été sélectionnés.

  • Le premier, dans la catégorie “micro-projets”, va permettre aux élèves de quatre classes de CM2 et à une classe de 6ème d’être sensibilisés à la gestion des espèces exotiques envahissantes. Au programme : 5 interventions de la réserve dans chaque classe, avant de sortir sur le terrain pour l’observation des espèces végétales et animales exotiques et invasives, tels la liane corail, l’iguane commun, le rat ou l’achatine. Le budget de 4276 euros est destiné à l’acquisition d’appareils photo, de tablettes et de GPS.
  •  Le second projet, dit “partenaire”, est basé sur la réappropriation du patrimoine naturel de Saint-Martin par ses enfants et plus particulièrement les deux classes “aires marines éducatives” de l’école Clair Saint-Maximin. Il s’agit pour ces jeunes d’apprendre à faire le diagnostic de plages de leur AME et déterminer si elle est favorable - ou pas - aux pontes de tortues marines. La subvention, d’un montant de 20 000 euros, permettra également de financer différents outils : cahiers d’activité, sculptures anatomiques d’animaux marins, masques et vidéos de plongées virtuelles, t-shirts et casquettes.

200 nouveaux cahiers d’activités

Les cahiers d’activités créés par la réserve naturelle en 2020 ont connu un beau succès auprès des jeunes élèves et vont être imprimés à nouveau, grâce à un financement de 500 euros par la société Skyepharma, pour 200 exemplaires. Les vingt pages de ces albums d’activités sur la vie de la réserve naturelle sont destinées aux classes de CE1 à CM2, afin d’éduquer les scolaires à l’environnement et les sensibiliser à la gestion et à la conservation de la biodiversité de Saint-Martin.

Les participants à Sandy Ground The participants at Sandy Ground
Les participants à Sandy Ground The participants at Sandy Ground

Sensibilisation dans les quartiers

À la demande des Compagnons Bâtisseurs, le pôle éducation et sensibilisation à l’environnement a organisé deux sessions dédiées à la sensibilisation de la population saint-martinoise, au rôle et à l’importance de la réserve naturelle et à la protection des écosystèmes. D’une durée de deux heures, la première animation s’est déroulée dans le quartier de Sandy Ground et a été consacrée aux écosystèmes de Saint-Martin et aux tortues marines. La seconde a concerné les habitants de Quartier d’Orléans, qui ont pu également bénéficier d’informations sur les écosystèmes, mais aussi sur la mangrove et le rôle prépondérant qu’elle joue sur l’équilibre des milieux marins et la protection de l’ile. Cette session a été suivie d’une visite sur le terrain, au Galion, durant laquelle Vincent Oliva a fourni de plus amples explications sur les sujets abordés en salle. Dans les deux quartiers, la dizaine de participants a également pu découvrir les fonds marins de la réserve naturelle, grâce aux masques virtuels mis à sa disposition.

Qui sont les Compagnons Bâtisseurs ?
Depuis plus de 60 ans, les Compagnons Bâtisseurs accompagnent les personnes les plus fragiles dans la rénovation ou la construction de leur logement. Leur association, financée par des partenariats publics et privés, s’est implantée à Saint-Martin au lendemain du passage du cyclone Irma. À ce jour, près de 200 foyers saint-martinois ont bénéficié de leur accompagnement vers un habitat plus digne et plus adapté à leurs besoins.
Saint-Martin le paradis retrouvé des tortues - France 3
Saint-Martin le paradis retrouvé des tortues - France 3

Les clients de La Samanna sensibilisés par la réserve naturelle

A la demande de l’hôtel La Samanna, la réserve naturelle accompagne en excursion les clients qui désirent mieux connaître le patrimoine naturel de l’île. La première excursion, en bateau, a eu lieu le 27 décembre 2021autour et sur l’îlot de Tintamare, où Julien Chalifour et Vincent Oliva ont sensibilisé les visiteurs aux actions de protection de la biodiversité locale, notamment en faveur des tortues marines, des oiseaux et des herbiers de la baie Blanche.

Action CC8 Communiquer sur les missions et activités de la RNN dans les médias (Priorité 1)

Zoom sur la réserve naturelle sur France 3

Le 2 novembre 2021, le 19/20 de France 3 a consacré 3,42 minutes à la réserve naturelle de Saint-Martin, dans un reportage intitulé “Saint-Martin, le paradis retrouvé des tortues marines”. Après de jolies images de tortues broutant l’herbier, les missions principales de la réserve ont toutes été abordées. On a suivi Franck Roncuzzi sur la plage du Galion, où il a sensibilisé une classe à l’importance du patrimoine naturel. Ashley Daniel et Christophe Joe, à l’oeuvre dans la pépinière, ont expliqué le rôle de la mangrove, où ils ont déjà replanté 5 000 petits palétuviers. Puis Aude Berger est entrée plus en détail sur le suivi scientifique des tortues marines. La réglementation a clos ce reportage, avec l’interdiction de pêcher, l’obligation pour les bateaux d’utiliser les mouillages et le paiement d’une redevance pour les professionnels dûment enregistrés auprès de la réserve naturelle, mesures destinées à dynamiser la synergie entre conservation de la biodiversité et fréquentation des sites naturels.

 

Optimiser les moyens de gestion

Sculpture d’une baleine à bosse Sculpture of a humpback whale
Sculpture d’une baleine à bosse Sculpture of a humpback whale

Des sculptures financées par les partenaires

Le sanctuaire de protection des mammifères marins Agoa a financé en 2021 de nouvelles sculptures pour le pôle pédagogique de la réserve, qui fait bon usage de ces outils lors de ses missions de sensibilisation. Un dauphin gris, un cachalot, une orque, un globicéphale, un juvénile de baleine à bosse et un dauphin de Risso sont venus rejoindre la baleine à bosse, le mérou et le poisson perroquet offerts précédemment par Agoa, ainsi que le paille-enqueue, le grand dauphin (anatomique), la tortue caouane, ses embryons et ses tortillons, financés en 2019 par la société Contour Global, propriétaire de l’usine de production d’électricité de Saint-Martin.

Bonne nouvelle. Contour Global a fait part à Vincent Oliva, en charge du pôle pédagogique de la réserve, de la volonté de cette société de poursuivre leur collaboration, en finançant du matériel pédagogique.

La réserve signe avec EDF

La réserve naturelle a signé une convention de partenariat avec EDF, qui a permis l’acquisition d’un véhicule Kia Picanto pour le pôle éducation et sensibilisation. Ce véhicule est particulièrement apprécié par les intervenants pour transporter le matériel pédagogique, dont les sculptures d’animaux. Celles-ci sont utilisées dans les établissements scolaires, mais aussi à l’occasion de journées portes ouvertes, de colloques ou toute autre manifestation, dans le but de sensibiliser le public à la présence de ces animaux dans leur environnement proche.

Recyclage obligatoire pour les plongeurs de la réserve
Le 8 décembre, Aude Berger, Julien Chalifour et Vincent Oliva ont pu valider le recyclage de leur certificat d’aptitude à l’hyperbarie lors d’une formation professionnelle organisée en Guadeloupe. Ce recyclage est obligatoire pour toute intervention professionnelle en immersion. Il permet ainsi aux agents de la réserve d’effectuer l’entretien des mouillages, mais aussi les suivis scientifiques des fonds marins. Sans ce certificat, la réserve naturelle serait contrainte de faire appel à des intervenants extérieurs qui factureraient leurs services.

Aude Berger et les six guides de France Aude Berger and the six French guides

Sympas, les guides de France !

Anne, Clémence, Elsa, Emma, Marie et Pauline, six compagnons des scouts et guides de France de Mont-Saint- Aignan, près de Rouen, ont été accueillies par la réserve naturelle du 5 au 17 août 2021. Âgées de 19 à 20 ans, ces jeunes filles ont bénévolement prêté main-forte à l’équipe de gestion avec énergie, motivation et bonne humeur. Elles ont notamment participé aux pêches exploratoires nocturnes du programme Life BIODIV’OM et ont aidé aux tri des post-larves. Elles ont patrouillé sur le rivage de Tintamarre à la recherche de traces de tortues marines venues pondre et ont pris part au suivi des oiseaux limicoles sur les Salines d’Orient. Elles ont mené une opération de nettoyage sur la plage de Grandes Cayes, mais aussi sur la plage du Galion, où elles ont également collecté des graines de palétuviers destinées à la pépinière gérée par la réserve.

Récréafish, une étude sur la pêche non professionnelle

L’étude Récréafish coordonnée par l’Ifremer (Institut de recherche pour l’exploitation de la mer) pour le compte de l’OFB et confiée localement à la réserve naturelle a débuté cet été à Saint-Martin et en mars 2021 à Saint-Barthélemy. 13 pêcheurs non professionnels à Saint-Martin et 42 à Saint-Barthélemy, qu’ils aient l’habitude de pêcher depuis leur bateau ou depuis le rivage, se sont engagés à renseigner la réserve sur leurs sessions de pêche et leurs éventuels captures, même s’ils sont revenus bredouilles, le zéro ayant toute son importance. Ils doivent également annoncer le coût correspondant à cette activité, ainsi que la destination de leurs captures : s’ils consomment le poisson, s’ils le donnent autour d’eux ou même s’ils le vendent. La durée prévue de cette étude est de 1 an.

L’étang aux Poissons
L’étang aux Poissons

Connaître l’historique des tsunamis dans la région

Mieux connaître l’historique des tsunamis et de leurs causes, telle est l’expérience scientifique qu’a menée le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) sur le site protégé de l’étang aux Poissons du 23 juin au 13 août 2021. Accueilli par la réserve naturelle dans le cadre de la mission de paléosismologie CARESSE 21, les scientifiques ont étudié les couches de sédiment, via une prospection sismique sonore et à quatre carottages, afin d’identifier les éventuelles perturbations majeures qui y seraient enregistrées. L’idée était de détecter des marqueurs de tsunamis anciens, ces raz-de-marée étant l’une des réponses physiques de la mer à un séisme, un cyclone ou une éruption volcanique. Le BRGM a conduit des expériences identiques en Martinique, en Guadeloupe, à Antigua et à Barbuda. Les résultats de ces expériences sur tous ces sites vont être comparés afin de confirmer la période de l’événement. Ces phénomènes physiques sont des éléments prépondérant pour comprendre et expliquer les mécanismes d’installation des populations animales et végétales et plus particulièrement concernant l’apparition de nos espèces endémiques.

Renforcer l’ancrage territorial et régional de la Réserve

Comité technique pour les tortues et pour les iguanes

Le 9 novembre 2021, le pôle scientifique a participé au comité technique annuel du Plan National d’Action en faveur des tortues marines en visioconférence avec la Guadeloupe - crise sanitaire oblige. Ce comité coordonné par l’ONF rassemble toutes les structures actrices du PNA en Guadeloupe et à Saint-Martin, la réserve étant le référent local à Saint-Martin. Cet événement a été l’occasion de faire le point sur les actions menées au long de l’année et les objectifs de ce plan national pour 2022, en matière de connaissances, de conservation et de sensibilisation. Le 14 décembre, l’iguane des Petites Antilles a été au centre des échanges - en visioconférence également - du comité technique du PNA en faveur de cette espèce, classée en danger critique d’extinction par l’UICN.

Nicolas Maslach présente le projet de l’ICBI
Nicolas Maslach présente le projet de l’ICBI

La réserve naturelle au congrès mondial de la nature

Organisé tous les 4 ans par l’UICN, le congrès mondial de la nature est l’un des plus importants événements en faveur de la biodiversité. En 2021 à Marseille, 13 000 organisations et 160 nations y ont participé, du 3 au 11 septembre. Saint-Martin était représenté par Nicolas Maslach, le conservateur de la réserve naturelle, mais également par Pascal Alix Laborde, conseillère territoriale présidente de la commission environnement, et Lola Perez, assistante au sein du cabinet du président Gibbs. La collectivité et la réserve ont travaillé main dans la main pour faire valoir les atouts et les projets de Saint-Martin. Le directeur de la réserve est intervenu à trois occasions. Sa première présentation, en anglais, a concerné les espèces exotiques envahissantes marines : poisson-lion (Pterois volitans), l’algue Halophila stipulacea, et les actions mises en place par la réserve pour les contrôler. Ensuite, invité par Génération mer, la “communauté qui agit pour que l’océan demeure un bien commun de l’humanité”, dans le cadre des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement mises en place par les réserves et les parcs marins, il a exposé les missions du pôle pédagogique de la réserve, mais aussi le projet de l’Institut caribéen de la biodiversité insulaire (ICBI), dont l’un des objectifs est d’améliorer les connaissances au travers de son centre de recherche et d’innovation. Cet exposé a été suivi par la signature de l’adhésion de la réserve à Génération mer. Enfin, il a animé une conférence ouverte au public sur les mammifères marins et notamment les baleines à bosse.

Bon rétablissement Nicolas!
Le 10 septembre, veille de la fin du congrès, Nicolas Maslach a été victime d’un arrêt cardiaque, fort heureusement en présence de l’équipe médicale des marins-pompiers de Marseille, qui a pu le réanimer rapidement. Transféré à l’hôpital Saint-Joseph, il a été immédiatement opéré, avec succès. Après quelques jours en observation, il a été accueilli pendant un mois dans un centre de rééducation. Il est actuellement en arrêt de travail.

Séminaire du Life à La Réunion

Du 15 au 17 novembre 2021, la réserve naturelle de Saint-Martin a participé au premier séminaire technique Life BIODIV’OM, organisé à La Réunion. Une trentaine de participants, tous bénéficiaires du programme Life BIODIV’OM a travaillé sur les deux thématiques au programme : les connaissances utiles à la conservation des espèces et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Aude Berger, en charge du programme Life BIODIV’OM en faveur du mérou de Nassau et du mérou géant, a participé à l’audit au cours duquel chaque territoire bénéficiaire du programme Life a pu s’exprimer sur les avancées de sa mission.

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