Annoncé dans la dernière édition de ce journal, le projet-pilote d’habitat artificiel sous-marin Bio- Hab, habitat de choix pour des milliers de larves auxquelles il permet de survivre, s’annonce d’ores et déjà comme un franc succès. Depuis la mise en place en janvier 2014 du premier module constitué de parpaings disposés en pyramide, quatre autres modules de formes différentes ont été construits et neuf modules au total ont été implantés. Les premières plongées de suivi ont permis de constater une rapide évolution de la faune sur le premier module, suivie d’une colonisation quasiment identique de tous les autres. En cinq mois, 33 espèces se sont installées sur ce site auparavant désert et l’on comptait 151 individus pour 100 mètres carrés en juillet, dont 63 langoustes royales, soit une densité bien supérieure à celle que l’on observe sur les récifs naturels! Les autres espèces les plus présentes sont les gorettes, les mombins, les crabes-araignées nez pointu et les crevettes nettoyeuses. La biomasse estimée s’élève à 45,1 kilos pour 100 mètres carrés, dont 43,5 kilos de langouste royale. Inutile de dire que la Réserve naturelle tient secret le lieu de cette expérimentation, que d’aucuns pourraient considérer comme une mine d’or. Le projet va se poursuivre avec l’implantation d’un second site, toujours dans la Réserve, mais à une profondeur moindre, avant la fin de l’année 2014. Le but est de comparer les espèces colonisatrices, ainsi que les contraintes logistiques liées à la profondeur : durée de plongée, impact de la houle, disponibilité de la lumière…
Succès total du projet BioHab
Initié au Japon et repris depuis sur toute la planète, notamment à l’île de La Réunion, l’objectif principal des récifs artificiels est le développement de la biomasse en favorisant la survie des poissons et des crustacés. À Saint- Martin, dans un contexte de raréfaction du couvert corallien, ce projet ouvre des horizons nouveaux, notamment pour les pêcheurs et les plongeurs. À noter : aucun poisson-lion n’a pour le moment été observé sur le site.
Un habitat adapté pour les langoustes