Le programme REMMOA - pour «recensement des mammifères marins et autre mégafaune pélagique par observation aérienne» - lancée en 2008 dans les Antilles, par l’Agence des aires marines protégées se poursuit en 2016 sur 6 semaines, entre août et octobre. Ce programme national a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les espèces telles que les mammifères et les oiseaux marins, les raies, les requins et les tortues marines, afin de renforcer leur protection. À l’issue de la première phase qui a permis de collecter les données, succède cette deuxième phase où les différentes zones marines couvertes par REMMOA – Martinique, Dominique, Guadeloupe, Saint-Barth, Saint- Martin, Sint Maarten, Saba, Saint-Eustache – vont faire l’objet d’un nouveau survol. La comparaison entre les résultats des deux phases devrait permettre d’estimer l’évolution des populations des différentes espèces et apportera des informations utiles sur la qualité du milieu marin. Cette deuxième phase a débuté aux Antilles françaises, dont la zone économique exclusive s’étend sur 143 256 km², soit la superficie du sanctuaire Agoa. Le programme fournit aussi une image de la répartition en mer de certaines activités humaines - trafic maritime, pollution, pêche… - qui pourraient être sources de menaces envers la mégafaune pélagique sur cette même zone. Cette campagne est l’occasion de premiers échanges techniques et scientifiques concrets avec le sanctuaire Yarari (lire encadré) tout juste créé par les Pays-Bas, mais également avec La Dominique.
À l’image de la France, les Pays-Bas viennent de concevoir Yarari, sanctuaire pour les mammifères marins - et les requins -, dans les eaux territoriales de Saba et de Bonaire. Comme Agoa, Yarari est un terme amérindien que l’on pourrait traduire par «havre de paix» ou «lieu de bien-être». Concrètement, une réglementation détaillée définit la protection de ces animaux marins dans les domaines les plus divers, comme le transport maritime, les compétitions de bateaux à moteur ou l’interdiction formelle de pêcher un requin. Le sanctuaire Agoa a accueilli cette nouvelle avec joie, la création de ce sanctuaire permettant d’agrandir le réseau déjà existant d’aires marines protégées dédiées à la protection des mammifères marins, et d’envisager des coopérations et des jumelages avec celles-ci.