Previous Page  3 / 29 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 3 / 29 Next Page
Page Background

La mission Pacotilles, dont l’objectif a été la

collecte de coraux, d’éponges, d’algues et

de petits crustacés à l’échelle de l’arc antil-

lais et donc à Saint-Martin, afin d’améliorer la

connaissance sur la biodiversité des fonds

marins dans les Petites Antilles, s’est dérou-

lée en deux phases.

La seconde phase a eu

lieu les 26 et 27 mai, avec la participation de

scientifiques principalement intéressés par les

éponges, qui constituent la plus grande partie

des récifs coralliens de la Caraïbe - contrairement

aux récifs du Pacifique et de l’Océan Indien, ma-

joritairement constitués de coraux. Inscrites au

menu des tortues imbriquées et des poissons-

anges, certaines de ces éponges tendent à se

développer dans la pénombre, dans les anfrac-

tuosités du récif, où elles sont moins prédatées.

À leur surprise, ces scientifiques ont constaté

l’absence à Saint-Martin d’espèces d’éponges

très présentes en Guadeloupe et a contrario une

grande abondance d’éponges calcaires, de plus

grande taille que leurs sœurs guadeloupéennes

et martiniquaises. Les chercheurs ont procédé à

des relevés de terrain, pris des photos, prélevé

des échantillons et leurs analyses devraient per-

mettre d’expliquer ces différences et peut-être

de révéler la présence d’espèces encore incon-

nues, les espèces d’éponges se comptant par

milliers. La Réserve naturelle, qui avait répondu

favorablement à la demande d’autorisation de

plongée et d’inventaire des responsables de la

mission Pacotilles, sera informée des résultats,

qui donneront éventuellement lieu à la mise en

place d’une protection accrue de certaines zones

colonisées par ces espèces.

L’amélioration

des

connaissances

sur les espaces

et les espèces

protégées

Better

Knowledge

About

Protected Areas

And Protected

Species

Le Journal de la

Réserve Naturelle

Nationale de

Saint-Martin N°24

Novembre 2015

3

Pacotilles passe l’éponge

Les grandes missions d’inventaire scienti-

fique sont rares, surtout dans le cas d’es-

pèces relativement peu étudiées, comme

c’est le cas pour les éponges. Elles suscitent

depuis peu l’intérêt croissant de l’industrie

pharmaceutique, dans la mesure où cer-

taines de leurs molécules pourraient blo-

quer l’apparition de maladies.

Les éponges constituent la plus grande partie des récifs coralliens de la Caraïbe

© Julien Chalifour