- page 3 : L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées
- page 9 : La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés
- page 11 : Actions de police
- page 13 : La restauration des milieux et des populations dégradés
- page 15 : L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions
- page 17 : La communication et l’éducation environnementale
- page 18 : Le renforcement de l’intégration régionale
Journal-28
Journal-28
L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées
La troisième mission scientifique MEGARA s’est déroulée du 13 au 17 mars et a permis la pose d’une balise Argos dans le tissu graisseux d’une baleine à bosse et deux prélèvements de peau. Contrairement aux balises posées en 2014, cette dernière balise n’émet pas pour le moment.
Les échantillons de peau permettront de déterminer l’origine de chaque individu. Ils seront comparés par le Dr Palsboll de l’Université néerlandaise de Groningen, à une base de données de plus de 8500 échantillons prélevés sur des animaux dans l’Atlantique Nord, les résultats antérieurs laissant supposer que les baleines de Saint-Martin appartiendraient à un groupe également localisé au large du Cap Vert. La forte houle générée par le vent a rendu les conditions de navigation difficiles, mais a tout de même donné lieu à l’observation d’une petite dizaine de baleines à bosse, dont deux baleineaux. Ces observations ont eu lieu depuis le catamaran utilisé comme base, et les approches depuis le bateau semi-rigide de la Réserve naturelle. Elles ont été principalement faites autour de Tintamare et d’Anguilla. Des écoutes sous-marines à l’aide d’un hydrophone ont permis d’intéressants relevés acoustiques, confirmant que les baleines à bosse ne sont pas seulement de passage dans les Iles du Nord, mais viennent s’y reproduire, comme l’indiquent les chants des mâles. La Réserve naturelle a organisé cette mission avec le soutien technique de l’association Megaptera et la participation d’Olivier Raynaud et Claire Delubria, de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy. Michel Vély, président de Megaptera, se réjouit d’être depuis peu basé à Saint-Martin. «Cette proximité va nous permettre de développer des projets sur d’autres espèces de mammifères marins, tout au long de l’année, d’améliorer nos connaissances et de donner la possibilité au public den apprendre davantage sur ces animaux,» nous dit-il, en souhaitant tout particulièrement travailler en synergie avec l’association «Mon école, ma baleine», qui pourra organiser des sorties en mer avec les scolaires. Bonne nouvelle, une conférence sera prochainement organisée par la Réserve et permettra au public de découvrir le très beau film de 33 minutes réalisé par Jérôme Grenèche lors de la mission Megara 2014, dans les Îles du Nord.
Quelque part dans les eaux de la Réserve naturelle, à une quinzaine de mètres de profondeur, un micro enregistre tous les sons sous-marins.
Et il y en a beaucoup. Les bruits naturels émis par les crevettes, les poissons ou les mammifères marins - principales espèces concernées par cette expérience - mais aussi la pollution sonore dont l’Homme est à l’origine, comme les bruits de moteurs ou ceux liés à la prospection sismique. Cet enregistreur acoustique autonome se déclenche toutes les quatre heures et enregistre pendant une heure tous les décibels qui passent à sa portée. Il a été installé en décembre 2016 par trois chercheurs américains de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et un chercheur de l’Université de Floride, qui ont mis en place davantage de ces dispositifs dans les autres îles de la Caraïbe française. Ces quatre scientifiques travaillent dans le cadre d’une mission de suivi des baleines à bosse et autres mammifères marins baptisée CHAMP, pour «Caribbean Humpback Acoustic Monitoring Program». Une fois ces enregistreurs récupérés, l’analyse de leurs données permettra de déterminer les espèces de mammifères marins entendues en fonction de la fréquence et de la signature des sons captés. En ce qui concerne les baleines à bosse, il sera même éventuellement possible de distinguer le nombre d’individus chanteurs, chacun disposant d’un cachet personnel au sein du refrain commun, qui lui-même change chaque année.
1250 oiseaux - dont 340 échasses d’Amérique ! - ont été observés en seulement deux matinées en avril 2016 sur neuf des étangs de l’île.
Ces données ont été collectées au cours de la campagne annuelle de suivi des étangs et des oiseaux qui les fréquentent, assurée par Caroline Fleury et Ashley Daniel. Un grand nombre de ces oiseaux migrent en automne depuis l’Amérique du Nord et repartent au printemps vers ces latitudes septentrionales, dont certaines sont à plus de 6000 kilomètres de chez nous. Une quarantaine d’espèces de limicoles - ces petits échassiers qui fouillent de leur bec la vase des étangs pour y trouver leur nourriture - a été observée, mais également le canard des Bahamas, seul anatidé à résider à l’année sur l’île, contrairement aux quatre autres espèces présentes en hiver : sarcelle à ailes bleues, sarcelle d’hiver, érismature rousse et morillon à collier. Le suivi scientifique de ces oiseaux a réservé quelques belles surprises, avec l’observation d’espèces rares, comme un canard d’Amérique, une bécassine de Wilson, un combattant varié et une harle couronnée. La vie de ces oiseaux est étroitement liée à celle des étangs, toujours surveillés de près par la Réserve naturelle. Des photos sont prises à intervalles réguliers afin d’enregistrer toute variation - défrichement, remblai, hauteur d’eau, couleur de l’eau...- et des limnimètres installés à l’étang de Chevrise, l’étang Guichard, l’étang de Grand-Case et la mare Lucas, à Oyster Pond, permettent d’enregistrer les variations de hauteur de l’eau.
La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés
Le rapport 2016 du suivi scientifique des pontes de tortues marines est bouclé. Les 50 écovolontaires ont procédé à 376 patrouilles sur les plages pendant la saison de ponte, d’avril à novembre, et ont relevé 235 traces de tortues venues pondre dans le sable, dont 169 traces de tortues vertes. 60% des 235 traces ont été repérées dans les deux jours suivants l’activité de ponte, grâce à la fréquence des patrouilles, et 53% d’entre elles ont donné lieu à une ponte. Comme toujours, les plages préférées des tortues sont celles de Baie Longue (123 traces), Baie aux Prunes (40 traces) et les deux plages de Tintamare (54 traces). Les résultats cumulés de ce suivi annuel initié en 2009 ayant mis en évidence les plages les plus fréquentées par les tortues, le pôle scientifique réfléchit à une nouvelle priorisation des sites suivis pour la saison 2017. Ces résultats et cette stratégie de suivi ont fait l’objet d’une soirée thématique organisée le 14 Février dernier, dans le cadre du lancement du suivi de la saison de ponte 2017 des tortues marines à Saint-Martin.
«Bayside» restera un centre de tourisme équestre et fera prochainement l’objet d’un appel à candidature, publié dans la presse et accompagné d’un cahier des charges élaboré par la Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral.
Cette décision a été validée lors du Conseil des rivages français d’Amérique restreint, qui a eu lieu en Guadeloupe le 1er février 2017, ainsi que par le comité de gestion des sites du Conservatoire. On se souvient que les gardes avaient dressé deux procès-verbaux et une mise en demeure du Conservatoire du littoral de libérer les lieux au précédent occupant en 2016, pour pratique d’une activité commerciale non autorisée sur un espace classé en réserve naturelle, ainsi que pour avoir modifié l’état et l’aspect de la Réserve et effectué des travaux. Cette personne a récupéré ses chevaux et libéré la place, en janvier dernier.
Actions de Police
La Réserve naturelle a prêté main-forte à la police de l’environnement de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à l’occasion de la saisie d’une tonne de lambis congelés, le 27 janvier dernier, chez trois importateurs.
L’importation de cette espèce, protégée depuis 1973 par la Convention de Washington, est réglementée. L’importateur doit pouvoir fournir une facture si le lambi provient de l’Union européenne ou bénéficier d’une autorisation d’importation s’il est originaire d’un pays non européen. Les trois importateurs concernés n’ayant pas demandé d’autorisation, leur marchandise a été saisie et remise à la mer, depuis le bateau de la Réserve naturelle. Ils devront également s’acquitter dune forte amende.
On se souvient qu’un jardinier, également vendeur de coquillages, installé selon son bon vouloir le long des Salines d’Orient, avait été verbalisé par les gardes le 17 juin 2015 pour occupation illégale du territoire de la Réserve naturelle, destruction non autorisée sur un espace classé en réserve naturelle, exercice d’activités forestières et agricoles dans une réserve naturelle et enfin exercice d’activités commerciales et artisanales, toujours dans une réserve naturelle. Après avoir été identifié grâce aux caméras de surveillance lors d’un cambriolage au Waïkiki, cet individu a été entendu à la gendarmerie. Il s’est avéré qu’il était seulement en possession d’un visa temporaire de tourisme et résidait illégalement sur l’île depuis de longues années. Originaire de Sainte- Lucie, il a été expulsé vers sa patrie. Les gardes ont nettoyé la parcelle sur laquelle il exerçait son activité et avait édifié une cabane dans laquelle il vivait. Deux bennes entières de débris ont été évacuées vers l’écosite de Grandes Cayes.
La restauration des milieux et des populations dégradées
The destruction of the former hotel at Galion left a large, open space that the Conservatoire had planned to revitalize for some time.
The idea was to plant various species of trees, before putting in picnic tables, which would benefit from the shade provided by the vegetation. The trees were planted in February and the species were selected from those traditionally found along the edges of the island’s beaches : sea grapes, wild pears, catalpas, and sea-buckthorns.
La population actuelle de poissons-lions dans les eaux de la Réserve naturelle est sensiblement la même qu’il y a un an.
Chaque poisson lion signalé est systématiquement pêché par les gardes, et il reste à déterminer si oui ou non cette espèce invasive est porteuse de la ciguatera, les analyses précédentes ayant fourni des résultats trop limités pour définitivement statuer sur ce risque sanitaire.
Les graines de palétuviers collectées en octobre 2016 par les élèves en classes de sixième et de cinquième du collège du Mont des Accords ont été replantées à l’étang de la Barrière par Caroline Fleury et Ashley Daniel.
Ce geste écologique va permettre une réhabilitation plus rapide de la mangrove, mise à mal sur toute l’île par la longue période de sécheresse de 2015. La collecte de ces graines avait clôturée une sortie sur le terrain en compagnie de trois intervenants de la Réserve naturelle, à l’occasion du 25ème anniversaire de la protection des tortues marines dans toutes les îles de la Caraïbe française.
L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions
Théo Tondu, né à Saint-Martin il y a 20 ans, a été accueilli à la Réserve naturelle pour un mois de stage, entre février et mars 2017.
Étudiant en métropole, il prépare un BTS pêche et gestion de l’environnement marin et a enrichi ses connaissances en travaillant avec le pôle scientifique de la Réserve naturelle, mais aussi en participant sur le terrain aux patrouilles avec les gardes. Sa mission principale a consisté à affiner la cartographie existante des différentes espèces de cactus dans la Réserve, notamment à Tintamare.
Une nouvelle recrue bénévole
Nouvelle arrivée sur l’île, Jade Quéré est titulaire d’un Master 2 en communication des organisations.
Spontanément, elle a proposé à la Réserve naturelle de travailler bénévolement avec l’équipe en place afin d’améliorer la communication à l’égard des institutions et du grand public. Merci Jade!
Nouvelle arrivée sur l’île, Jade Quéré est titulaire d’un Master 2 en communication des organisations.
Spontanément, elle a proposé à la Réserve naturelle de travailler bénévolement avec l’équipe en place afin d’améliorer la communication à l’égard des institutions et du grand public. Merci Jade!
Le premier comité de gestion spécifiquement consacré aux sites du Conservatoire du littoral à Saint-Martin s’est tenu le 15 novembre 2016 en préfecture, en présence notamment de la préfète Anne Laubies, du sénateur Guillaume Arnell et du délégué Outre-mer pour le Conservatoire, Alain Brondeau.
Le rapport d’activités 2016 a été présenté à cette occasion, ainsi que les projets pour 2017. Parmi les interventions des participants, on retiendra que la perte de profondeur des étangs pose problème, leur désenvasement faisant d’ailleurs partie des préconisations de l’étude réalisée sur les étangs en 2011. Guillaume Arnell s’est par ailleurs dit favorable à une cogestion des étangs entre le Conservatoire, la Réserve et la Collectivité, qui souhaite être associée aux richesses de son patrimoine classé. Cette option a été favorablement accueillie par tous. Le comité de gestion a approuvé le principe d’une cogestion du site du Galion entre la Réserve naturelle et la Collectivité.
La communication et l’éducation environnementale
Ils sont tous collégiens au Mont des Accords, et ont décidé de participer activement au développement durable de l’environnement de leur île.
Sitôt dit, sitôt fait, et la brigade verte de leur établissement compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de membres. Afin d’être bien informés et de pouvoir déterminer au mieux quelles actions entreprendre, ils ont demandé son soutien à la Réserve naturelle, bien entendu très heureuse de participer à cette belle initiative. Ainsi, le 17 février 2017, en compagnie d’un enseignant, Madame Maaroufi, d’autres encadrants et de Julien Chalifour, cette brigade verte s’est rendue sur le sentier de l’étang de la Barrière, dans la mangrove. Ils ont bombardé de questions l’intervenant de la réserve et connaissent à présent la flore qui compose cette zone humide et la faune qui y vit. Ils savent qu’elle contribue à l’épuration des eaux pluviales qui vont à la mer et sert de nurserie pour les alevins et sont bien conscients que ces services rendus par la mangrove sont très menacés, notamment par les remblais, et que sa restauration est une nécessité. On en saura bientôt davantage sur leur programme, qui se partagera entre la communication et des actions sur le terrain.
Le renforcement de l’intégration régionale
Le dernier conseil de gestion du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins s’est déroulé le 11 janvier 2017 en Martinique, en deux temps.
Saint-Martin y était représenté par Ramona Connor, vice-présidente de la Collectivité ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Bulent Gulay, président de Métimer ; Laurence Vallette pour Marine Time et Romain Renoux bien sûr, représentant d’Agoa à Saint-Martin. Le conseil s’est d’abord concentré sur quelques réalisations 2016. Notamment le whalewatching et les bonnes pratiques qui doivent accompagner cette activité. La plupart des opérateurs de whalewatching ont bénéficié d’une formation en octobre 2016, afin de les sensibiliser à ces pratiques. Également, Agoa a accompagné les organisateurs de manifestations nautiques d’envergure - Heineken Regatta à Saint-Martin, Bucket à Saint-Barth, Karujet en Guadeloupe, Jet Race en Martinique - afin d’une part de s’assurer que les participants sont bien informés de la conduite à tenir en cas de rencontre avec un mammifère marin, et d’autre part de vérifier sur le terrain l’éventuelle présence de ces animaux, afin de réduire les risques de collision. Le bilan du partenariat avec l’association «Mon école, ma baleine» a mis en lumière, outre la conception d’outils pédagogiques, des interventions dans 14 classes sur les quatre îles de la Caraïbe française, ainsi qu’une sortie en mer fin juin 2016 pour une classe de cinquième du collège de Quartier d’Orléans.
Dans un second temps, les projets 2017 ont retenu l’attention des conseillers, le principal étant le programme REMMOA - pour «recensement des mammifères marins et autre mégafaune pélagique par observation aérienne» - lancée en 2008 dans les Antilles par l’Agence des aires marines protégées. Ce programme national a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les espèces telles que les mammifères et les oiseaux marins, les raies, les requins et les tortues marines, afin de renforcer leur protection. Les différentes zones marines couvertes par REMMOA en 2017 - Martinique, Dominique, Guadeloupe, Saint-Barth, Saint-Martin, Sint Maarten, Saba, Saint-Eustache - vont faire l’objet d’un nouveau survol. La comparaison entre les résultats des différentes phases devrait permettre d’estimer l’évolution des populations des différentes espèces et apporter des informations utiles sur la qualité du milieu marin. Le programme fournit aussi une image de la répartition en mer de certaines activités humaines - trafic maritime, pollution, pêche… - qui pourraient être sources de menaces envers la mégafaune pélagique sur cette même zone. Un second projet, baptisé CARI’MAM, a pour ambition de renforcer la coopération internationale entre plusieurs pays de la Caraïbe, dont les îles françaises, afin d’améliorer les connaissances sur les mammifères marins et la gestion des sanctuaires. Enfin, le conseil a proposé de se doter d’un arrêté préfectoral d’observation des mammifères marins qui concerneraient tous les usagers de la mer, y compris les plaisanciers, l’arrêté actuel ne concernant que les professionnels du whalewatching. Avec un tel arrêté, les règles d’approche et d’observation seulement conseillées aujourd’hui deviendraient obligatoires d
Le 12 décembre 2016, Romain Renoux a participé à une réunion initiée par la Collectivité dans le cadre de la procédure d’adhésion de Saint-Martin à l’Organisation des états de la Caraïbe orientale (OECO), en anglais Organisation of Eastern Caribbean States (OECS).
Aline Hanson présidait, aux côtés de l’ambassadeur de l’OECS, et plusieurs sujets d’intérêt commun à la Collectivité et à cette organisation ont été exposés. Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe, représentait la Réserve naturelle et a présenté les deux programmes BEST en cours. Le premier concerne le financement de projets de conservation de la biodiversité, et le second l’identification et la spatialisation des zones à enjeux en matière de biodiversité, dans les deux cas dans les territoires européens de la Caraïbe.
Saviez-vous que les États-Unis et la France collaboraient sur les enjeux environnementaux marins et la gestion des aires marines protégées (AMP)?
Les 18 et 19 janvier 2017, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l’ambassade de France aux USA ont organisé en Virginie les «French American Talks on Oceans» (FACTO). L’Agence française de la biodiversité faisait partie des invités, ainsi que Sandrine Pivard, la nouvelle directrice du CAR-SPAW. Romain Renoux, qui représente le sanctuaire Agoa à Saint-Martin a pu intervenir par visioconférence. Il s’est exprimé sur la Réserve naturelle de Saint-Martin, le sanctuaire Agoa et bien sûr la mise en réseau des sanctuaires de protection des mammifères marins de la Caraïbe aux USA : Agoa pour la France, Yarari pour les Pays-Bas, La Samana en République Dominicaine et le Stellwagen Bank, géré par la NOAA au large de Boston. Il a également insisté sur la nécessité de coopération transfrontalière entre les nations afin de répondre aux enjeux de connectivité écologique. Cette coopération avance, notamment avec le projet CARI’MAM (lire article ci-dessus) et le programme de jumelage entre sanctuaires
Inspirée par un concept de l’Atlantisme, la Commission européenne lance le projet de mise en réseau d’aires marines protégées de tous les pays limitrophes de l’Océan Atlantique, Nord et Sud.
Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe et représentant du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins à Saint-Martin, était invité mi-novembre 2016 au premier atelier de travail concernant ce projet, la Commission européenne désirant mettre en oeuvre des actions pilotes pour démarrer le partenariat entre les nations. Il y a présenté les actions menées par Agoa, mais aussi par la Réserve naturelle dans le cadre de la mission Megara, sur les corridors de migration des baleines à bosse, qui ne connaissent pas les frontières. Séduite, la commission européenne a décidé de financer la mise en place d’ateliers de travail avec les aires marines protégées déjà impliquées sur ces sujets - France, Pays-Bas, République Dominicaine et États-Unis - mais aussi avec les pays désireux d’améliorer leurs connaissances au sujet de ces corridors, tels notamment les Bermudes. Le premier de ces ateliers aura lieu avant l’été 2017. La Réserve naturelle et Agoa y voient l’intérêt de faire avancer la conservation des baleines à bosse, qui fréquentent nos eaux une partie de l’année, mais aussi l’occasion de sensibiliser la Commission européenne à ce sujet et à un éventuel financement des actions futures.