Journal-22

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Journal-22

Toute l’équipe de la Réserve naturelle vous présente ses meilleurs voeux pour 2015 !
Toute l’équipe de la Réserve naturelle vous présente ses meilleurs voeux pour 2015 !

Toute l’équipe de la Réserve naturelle vous présente ses meilleurs voeux pour 2015 !

Edito Flavien Noailles - Vice-Procureur détaché Saint-Martin / Saint-Barthélémy

De prime abord, nombreux sont ceux qui pourraient s’interroger sur l’intérêt pour un membre du Parquet de rédiger un édito dans le journal d’information de la Réserve naturelle de Saint-Martin. Parce que l’image des fonctions exercées par l’un, sanctionner et punir, et par les autres, protéger la faune et la flore, paraissent si distants qu’on voit mal de quoi ils discuteraient s’ils venaient à se rencontrer. Pourtant, les mêmes principes qui président à leurs actions les appellent naturellement à travailler ensemble : le respect des autres, le respect du patrimoine et du territoire sur lequel ils agissent, l’écoute et la disponibilité au service de chacun. Ce ne sont pas de simples mots, c’est aussi une réalité qui se traduit pour la Réserve naturelle par des actions très simples au quotidien. Certes, elles n’ont pas le charme incomparable des effets d’annonces aussi vite claironnés qu’ils sont oubliés. Mais les observations régulières de la faune et de la flore, les relevés et études scientifiques, les actions d’information, les outils pédagogiques qu’elle développe et fait partager, et l’engagement des professionnels qui la composent sont autant d’armes pacifiques qui contribuent discrètement et résolument à changer le regard que nous devons porter sur le territoire de Saint-Martin.

Falvien Noaillies

Si je suis reconnaissant de la proposition qui m’a été faite de rédiger cet édito, c’est aussi parce qu’elle est l’occasion d’y manifester mon soutien autrement que par des actions judiciaires qui relayeraient systématiquement celles entreprises par la Réserve naturelle. Finalement, n’y a t-il rien de mieux que de l’assumer publiquement ?

Je souhaite à la Réserve naturelle de Saint-Martin de poursuivre son action avec le seul objectif qui mérite d’être atteint : aimer nous faire apprendre du patrimoine naturel de Saint-Martin. Alors, à vos balises, à vos appareils photos, à vos instruments de mesure, à vos relevés, et à vos logiciels d’analyses !

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

End-of-year advisory committee meeting

Le comité consultatif de la Réserve naturelle s’est réuni le 17 décembre 2014 en préfecture afin, comme son nom l’indique, d’être consulté sur la bonne gouvernance et les projets de la Réserve. Au nom de Monsieur le Préfet, Matthieu Doligez, secrétaire général des services de l’Etat, a salué le travail accompli et a réaffirmé que la Réserve pourra compter sur l’appui de l’État et son accompagnement financier, notamment au cours de la mise en place de l’Institut de la Biodiversité. Ce projet qui bénéficie d’une convention de financement, dans le cadre du Contrat de développement entre la Collectivité et l’État, fait actuellement l’objet d’une étude de faisabilité, confiée au cabinet Polyprogramme. M. Doligez a précisé que l’État, avec le concours de l’Europe, envisageait également de soutenir d’autres idées portées par la Réserve, comme celle notamment de développer l’aquaculture. Le rapport des activités de la Réserve en 2014 a été présenté à l’assistance, invitée à formuler ses remarques. En réponse à Patricia Chance- Duzant, représentante du quartier n°2, qui déplore que les abords des étangs soient trop souvent pollués, Nicolas Maslach a rappelé que la mission de la Réserve s’exerçait uniquement sur les espaces officiellement protégés et que les rives des étangs relevaient de la compétence de la Collectivité. Ce point a ouvert la discussion sur la possibilité d’étendre les missions de la Réserve en dehors des espaces classés, en soutien et en complément des moyens de la Collectivité. Cette idée a reçu l’assentiment du vice-procureur Flavien Noailles, qui apprécie que les gardes usent avant tout de pédagogie et ne verbalisent qu’à bon escient..

Le scinque apprécie les murets de Tintamare
Le scinque apprécie les murets de Tintamare

Le scinque, ce lézard récemment redécouvert sur l’îlot Tintamare alors qu’on le croyait disparu, n’a pas fini de faire parler de lui. Du 10 au 15 novembre, une équipe de six membres de l’association guadeloupéenne Aeva, financée par l’État, a lancé à Tintamare le programme de caractérisation et de suivi de ce petit reptile, que l’on trouve également à la Désirade et à Petite-Terre. L’objectif principal de cette mission est de définir si les scinques présents sur ces trois territoires sont de la même espèce, l’isolement géographique rendant possible leur évolution très rapide. La description et les conditions de vie des populations de scinques est donc en cours d’étude : leur taille, la présence d’éventuelles signes de maladies, leur habitat, leurs prédateurs – ils sont potentiellement la proie des rats à Tintamare – leurs possibles difficultés à trouver les insectes dont ils s’alimentent… Tous ces paramètres vont permettre de mieux connaître cette population, d’expliquer sa présence et d’identifier les éléments pouvant constituer une menace. Le second objectif a consisté à capturer deux individus entiers (avec leur queue) qui vont servir d’étalons pour décrire l’espèce au Museum d’histoire naturelle. Plus récemment, du 14 au 21 décembre, les scinques de Tintamare ont accueilli Blair Hodges, professeur à l’Université de Pennsylvanie et LE spécialiste américain de cette espèce, accompagnée d’une autre professeure, dans le cadre de l’étude lancée par Aeva. Les deux scientifiques sont repartis avec un morceau de la queue d’un scinque, dont ils compareront l’ADN avec celui de deux scinques capturés à Tintamare et conservés dans leur université depuis plus de 30 ans. Détermineront-ils qu’il s’agit d’une nouvelle espèce? That is the question.

Taggage d’un requin citron . Tagging of a lemon shark
Taggage d’un requin citron . Tagging of a lemon shark

Lancé en juillet 2014, le programme Negara, comme Negaprion, nom scientifique du requin citron, a continué du 24 au 30 novembre 2014, toujours sous la responsabilité d’Océane Beaufort, spécialiste de ce grand poisson cartilagineux couramment observé le long des plages et le plus en contact avec les baigneurs. Financée cette fois par l’État et TEMEUM et coordonnée par l’association guadeloupéenne Kap Natirel, la mission a consisté à tester une nouvelle technique pour tenter de capturer de nouveaux spécimens, toujours au stade juvénile. Expérimentée sur le rivage de Tintamare, à l’embouchure de l’étang aux Poissons et à la pointe du Bluff, la capture au filet – qui génère un moindre risque de blessure sur l’animal – a permis la capture d’un seul individu, portant ainsi à 13 le nombre de requins citron pesés, mesurés et taggés dans la Réserve naturelle. Le passage récent du cyclone Gonzalo, une météo marine peu clémente et l’arrivage massif de sargasses n’a de toute évidence pas facilité le travail de l’équipe. Cette étude est appelée à s’élargir sur la vaste question des requins à Saint-Martin, dont on sait fort peu de choses. Quelles sont les interactions entre cet animal et les usagers de la mer? Faut-il adapter leur gestion? Une certitude : il est dangereux de générer des situations qui peuvent devenir des sources d’accident, comme le prouve la mésaventure survenue fin octobre à l’employée d’un club de plongée néerlandais, qui s’est fait arracher un morceau de mollet par un requin au cours d’une séance de nourrissage au large de Sint Maarten.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

Les Terres Basses inondées après Gonzalo © Association des propriétaires des Terres Basses
Les Terres Basses inondées après Gonzalo © Association des propriétaires des Terres Basses

Conséquence prévisible d’une urbanisation mal maîtrisée, le débordement des étangs des Terres Basses à la suite des fortes pluies du 8 novembre a provoqué d’importantes inondations et il a fallu plusieurs jours pour un retour à la normale, faute d’écoulement naturel vers la mer. Le Conservatoire du littoral étant propriétaire de ces étangs, il devra être consulté au cas où l’association des propriétaires des Terres Basses décide de prévoir des travaux d’évacuation des eaux.

PLU : le Conservatoire reste vigilant

En janvier 2015, le Conservatoire du littoral valide sa stratégie foncière pour l’année. En raison de l’avènement du nouveau Plan local d’urbanisation (PLU) de Saint-Martin, le Conservatoire reste vigilant quant à l’avenir de certains sites : Bell Point entre Grand- Case et Anse Marcel, Red Rock le long du sentier des Froussards ainsi que les mornes autour du Pic Paradis.

Cette maison en ruines sera détruite en 2015
Cette maison en ruines sera détruite en 2015

Après l’acquisition de trois parcelles en 2013 sur le site de Babit Point, le Conservatoire a de nouveau négocié à l’amiable avec l’Association syndicale libre d’Oyster Pond (ASLOP) en octobre 2014 pour acquérir les trois dernières parcelles qui le rendent entièrement propriétaire du site. Cette acquisition est la garantie pour les habitants d’Oyster Pond que cet espace d’une grande qualité paysagère restera naturel. Comme prévu dans la réhabilitation du site, la maison en ruines qui dépare le paysage fera l’objet d’un désamiantage début 2015, juste avant sa démolition. Puis, en concertation avec les riverains, l’étape suivante sera la mise en place d’un sentier botanique ouvert au public, doté d’un point d’observation, ainsi qu’une revégétalisation globale de Babit Point.

Halophilia gagne du terrain

La plante marine Halophilia stipulacea gagne du terrain. Très présente dans le lagon de Simpson Bay, cette espèce invasive introduite par l’intermédiaire des ancres de bateaux se développe à présent tout le long de baie Longue, où une longue bande bien fournie a été repérée par Julien Chalifour, sur des espaces sableux, vierges de toute végétation, mais également au sein de l’herbier existant, ce qui est plus alarmant. Une évolution à surveiller, aussi la Réserve encourage les usagers à lui signaler leurs observations (lieu, profondeur, monospécifique ou non) et à la documenter par des photographies.

Reconstruction de BioHab après le passage de Gonzalo
Reconstruction de BioHab après le passage de Gonzalo

Gonzalo a causé bien des dommages sur l’eau, mais également sous l’eau où, à 20 mètres de profondeur, le cyclone a réussi à chambouler les modules en parpaings qui constituent le récif artificiel BioHab. Une équipe de la Réserve a plongé dès que la transparence de l’eau l’a permis et a constaté que nombre de modules étaient renversés et même déplacés. Cela donne une idée de la violence de la houle pour qu’elle ait un impact à cette profondeur. Les dégâts sont limités, aucun parpaing n’est cassé et les gardes se sont déjà mis à reconstruire ce qu’ils avaient soigneusement mis en place depuis le début de l’année. Curieusement, de nouvelles espèces sont apparues autour de BioHab, dont une espèce de la famille des gorettes et un poisson lion jamais vus auparavant sur ce site, mais d’autres espèces ne sont plus là, dont les langoustes adultes, vraisemblablement parties vers d’autres sites avec le courant. Cet imprévu va retarder de quelques semaines le projet BioHab2, prévu à une quinzaine de mètres de profondeur. Une bonne nouvelle à noter : les récifs coralliens ne semblent pas avoir été impactés par Gonzalo.

Le suivi de la colonisation sur BioHab à Saint- Martin n’a plus de secret pour les 200 spécialistes en gestion des ressources marines venus du Golfe du Mexique et de toute la Caraïbe pour assister au 67ème congrès annuel du Gulf and Caribbean Fisheries Institute, organisé cette année à La Barbade. Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve, a présenté le projet BioHab, qui a vivement intéressé l’assistance. Ce déplacement a été rendu possible grâce à un financement du Programme des Nations- Unies pour l’environnement (PNUE) et du Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe (CAR-SPAW).Julien Chalifour présentant le projet BioHab . Julien Chalifour presenting the BioHab project
Traces laissées dans le sable par une tortue venue pondre .
Traces laissées dans le sable par une tortue venue pondre

À la fin de la saison des pontes, qui se déroule de mars à octobre, le réseau tortues marines de la Réserve arrive à l’heure du bilan. Plus de 653 patrouilles ont été rapportées sur la dizaine de plages désignées sur l’ile et 249 traces de tortues remontant vers leur site de ponte ont été relevées. Ce chiffre prouve une affluence un peu décevante des tortues, 2014 étant considérée comme une année «à tortues», le cycle de ponte des tortues marines connaissant un pic tous les deux ans. En 2012, on dénombrait 185 traces de montée de tortues pour 529 patrouilles, soit quasiment le même nombre de traces, mais beaucoup moins de patrouilles, contre 277 traces pour 1 018 patrouilles en 2013. Attention, cette tendance ne traduit pas forcément celle du nombre d’adultes présents en mer, les tortues marines ne pondant pas chaque année, mais tous les 2 à 3 ans. Merci aux écovolontaires, toujours plus nombreux à répondre à l’appel de la Réserve.

Cette tortue a été victime d’un braconnier
Cette tortue a été victime d’un braconnier

Entre mars et novembre 2014, la Réserve naturelle a constaté 5 échouages de tortues marines sur les plages. Deux de ces tortues sont mortes à la suite de collisions, l’une devant l’anse Marcel et l’autre dans la Baie Orientale; deux ont été tuées par des braconniers, à Grand-Case, et la dernière, longue de 69 centimètres, s’est échouée sur la plage de la baie Orientale, apparemment victime de mort naturelle.

Débordement récurrent au niveau de ce regard (photo d’archives)
Débordement récurrent au niveau de ce regard (photo d’archives)

Quant la conciliation n’aboutit pas…

En accord avec le Conservatoire du littoral et après une tentative de conciliation infructueuse, la Réserve naturelle a décidé la mise en place d’une stratégie plus stricte visant à s’assurer que les opérateurs installés au Galion respectent la réglementation. Résultat des contrôles pratiqués en novembre par les gardes de la Réserve : trois des quatre sociétés - La Ferme aux Papillons, le centre de dressage canin GM Éducation et le refuge PawSitive - ne se soucient pas de respecter la loi et ont été verbalisées à deux titres. D’une part pour occupation sans autorisation du domaine appartenant au Conservatoire du littoral et d’autre part pour activité non autorisée dans la Réserve naturelle. Seul le centre équestre Bay Side, en règle administrativement, cadre dans le décret de création de la Réserve, qui prévoit ce type d’activité.

Un troisième PV pour une pollution récurrente

Le lundi 24 novembre, la Réserve naturelle a dressé un troisième procès-verbal à l’encontre de l’hôtel La Samanna pour un écoulement d’eaux usées dans le Grand Étang aux Terres Basses et après deux mises en demeure pour que l’hôtel procède aux travaux nécessaires. En 2012, une réunion avait été organisée par la Réserve avec la direction de l’hôtel et l’Établissement des eaux et de l’assainissement (EEASM), propriétaire des canalisations et de la station de relevage que La Samanna estime ne pas bien fonctionner. Il apparaît pourtant d’une part que les eaux sales originaires de la laverie de l’hôtel ne sont pas correctement filtrées et que les résidus de textiles provoquent des bouchons, d’autre part que les bacs à graisse sont sous-dimensionnés et enfin que toutes les eaux usées de l’établissement sont rejetées dans le réseau sans aucun traitement. Le procès-verbal a été transmis au vice-procureur et l’affaire sera jugée à Saint-Martin.

Un homme averti écope d’un PV

L’arrêté préfectoral interdisant la pratique du kite surf dans la baie du Galion n’est hélas pas toujours respecté - et souvent mal compris - mais les gardes de la Réserve naturelle privilégie le dialogue avec les usagers et n’avaient d’ailleurs dressé qu’un seul procès-verbal jusqu’au 21 novembre. Ce jour-là, un kite surfer pourtant rappelé à l’ordre à de multiples reprises a fait l’objet d’un procès-verbal pour pratique d’une activité interdite dans la Réserve.

La Ferme aux Papillons verbalisée par l’ONCFS

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ne possède pas d’antenne à Saint-Martin, mais envoie ponctuellement des agents de Guadeloupe en mission. Présents sur notre île du 17 au 21 novembre, deux agents de l’ONCFS ont effectué un contrôle à la Ferme aux Papillons et ont constaté que l’opérateur travaillait sans autorisation de la Réserve ni de la préfecture malgré les nombreux rappels à l’ordre, qu’il n’avait pas d’assurance ni d’autorisation de détenir des animaux sauvages. Un procès-verbal a été dressé et transmis au parquet.

La restauration des milieux et des populations dégradées

Ces ruines sont appelées à disparaître
Ces ruines sont appelées à disparaître

Le Conservatoire du littoral étant propriétaire depuis août 2014 de la parcelle concernée, le projet de démolition de l’hôtel en ruines sur le site du Galion avance. En préalable, un appel d’offres pour le désamiantage des différentes structures sera lancé au cours du premier semestre 2015. L’aménagement de ce site doté d’un très riche écosystème, mais aussi très fréquenté par le public, prévoit d’accueillir un grand nombre de véhicules sans porter atteinte à l’environnement. L’aspect ludique ne sera pas oublié, avec la mise en place d’aires de pique-nique, d’un parcours de santé sur la pointe située au nord de la baie ainsi que de plusieurs aires de sport pour les amateurs de beach tennis, par exemple. Le restaurant quant à lui laissera la place à une structure légère de restauration.Un parcours de santé est en projet sur cette pointe A fitness trail is planned on this point of land

Trois cocotiers à Pinel et surtout le magnifique filao qui ombrageait les tables de pique-nique sur la plage de Tintamare n’ont pas résisté aux assauts du vent lors du passage du cyclone Gonzalo. Les gardes ont débité ces arbres et également élagué toutes les branches qui menaçaient le public sur les plages de la Réserve.

Beau travail de la pelle mécanique
Beau travail de la pelle mécanique

Enfin! Près de vingt ans après son échouage non loin du site de Coralita, le voilier mis à la côte par le cyclone Luis en septembre 1995 a été détruit et transporté à l’écosite de Grandes Cayes. Il aura fallu attendre le décès du propriétaire de ce bateau, condamné par le tribunal à retirer son bateau mais qui n’avait pas les moyens de le faire, pour que le Conservatoire du littoral puisse légalement procéder à l’enlèvement de l’épave. Avec l’aide de la société Verde SXM, gestionnaire de l’écosite, une pelle mécanique de 22 tonnes a coupé le bateau en deux avant de l’évacuer. Un nettoyage en règle de la plage, très polluée, a suivi cette manoeuvre.

La plage nettoyée après l’enlèvement de l’épave Beach clean up after the removal of the shipwreckL’épave échouée depuis 1995 A ship that sank in 1995

La communication et l’éducation environnementale

Le sentier était interdit avant les réparations
Le sentier était interdit avant les réparations

Le sentier de découverte de l’étang de la Barrière, à Cul-de-Sac, a subi de plein fouet les vents du cyclone Gonzalo et plusieurs modules verticaux en bois se sont retrouvés sur le sol. Il n’y avait rien de catastrophique, le Conservatoire a demandé un devis et il faudra une semaine de travail pour que le sentier soit de nouveau prêt à accueillir les visiteurs curieux de découvrir les nombreux oiseaux qui fréquentent l’étang. Les observatoires aux oiseaux de la baie Lucas et de l’étang du cimetière à Grand-Case ont pour leur part bien résisté à Gonzalo.

La Réserve à la Fête de la Science

La Réserve naturelle a bien entendu participé à la Fête de la Science, organisée au lycée des Îles du Nord le jeudi 27 novembre sur le thème de la connaissance sur les espèces et les espaces, protégées ou non. Nicolas Maslach et Romain Renoux ont répondu à toutes les questions des jeunes et les ont sensibilisés à l’importance de la protection de la biodiversité.

Ce sera prochainement au tour de l’observatoire aux baleines de Coralita d’être équipé de nouveaux panneaux pédagogiques, comme l’ont déjà fait les gardes de la Réserve à Pinel, Coralita, sur le sentier des Froussards, ainsi qu’autour de l’étang de la Barrière et de l’étang du cimetière de Grand-Case. Fabriqués dans un matériau plus résistant aux ultra-violets, ces équipements résistent également mieux aux dégradations et leur seul défaut est leur prix élevé. Cet inconvénient n’a pas arrêté le Conservatoire, qui a estimé l’investissement rentable sur le long terme.

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

Olivier Raynaud
Olivier Raynaud

Bienvenue à Olivier Raynaud à Saint-Martin! Le nouveau chargé de mission du Conservatoire du littoral reprend avec enthousiasme le flambeau que lui a remis Béatrice Galdi. Titulaire d’un master en management public de l’environnement et spécialisé dans le pilotage des plans d’action d’initiatives de sauvegarde de la biodiversité, le CV de ce jeune et néanmoins brillant scientifique est déjà très cosmopolite après plusieurs expériences en Martinique, à Madagascar et aux Comores et une mission de suivi de biodiversité et de lutte contre l’invasion de fourmis folles jaunes sur l’atoll américain Johnston, en plein coeur de l’Océan pacifique. Toute l’équipe de la Réserve naturelle se réjouit de son arrivée et lui fait part de ses encouragements.

Stages nature pour quatre policiers territoriaux

Comme deux de leurs collègues, qui avaient suivi un stage pratique d’une semaine en juin 2014, quatre nouveaux agents de la police territoriale récemment commissionnés doivent effectuer plusieurs stages dans d’autres services, comme la gendarmerie, la PAF ou la Réserve naturelle. Ils sont ou seront prochainement accueillis à la Réserve pour se familiariser sur le terrain à tous les aspects de la police de la nature : patrouille avec les gardes, application du code de l’environnement, sensibilisation du public, découverte des espèces protégées…

Pinel
Pinel

À Pinel, où les bateaux à moteur – souvent hors-bord – avaient tendance à mouiller le plus près possible du rivage, les baigneurs peuvent depuis quelques semaines profiter des joies de la mer en toute sécurité, sans craindre les hélices. À l’aide de bouées, les gardes de la Réserve ont en effet délimité une zone de baignade d’une quarantaine de mètres de largeur tout le long de la plage. Un chenal d’accès au ponton où accostent les navettes est pour sa part interdit à la baignade.

Le renforcement de l’intégration régionale

De gauche à droite : George Pau-Langevin, ministre de l’outre-mer ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Jeanne Rogers-Vanterpool, conseillère territoriale, présidente de l’Office du tourisme; Ramona Connor, 2ème vice-présidente de la collectivité de Saint-Martin ; Ségolène Royal, ministre de l’environnement et Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale à la Réserve naturelle
De gauche à droite : George Pau-Langevin, ministre de l’outre-mer ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Jeanne Rogers-Vanterpool, conseillère territoriale, présidente de l’Office du tourisme; Ramona Connor, 2ème vice-présidente de la coll

L’Union européenne, qui compte 9 RUP et 25 PTOM dans le monde a placé la préservation de leur exceptionnelle biodiversité au premier rang de ses priorités, comme elle l’a prouvée avec la création du projet BEST, coordonné dans la Caraïbe par le CAR-SPAW et la Réserve naturelle de Saint-Martin. L’objectif est d’établir un état des lieux de la biodiversité et de ses enjeux en terme de conservation dans chacun de ces territoires européens, et de garantir les financements européens pérennes qui leur font souvent défaut aujourd’hui. Dans le même ordre d’idée, la seconde Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique dans l’outre-mer européen, qui s’est tenue en Guadeloupe du 22 au 25 octobre 2014, a réuni 200 personnes appartenant au who’s who des décideurs, des gestionnaires et des scientifiques concernés par ces enjeux, dont Ségolène Royal et George Pau- Langevin, respectivement ministre de l’environnement et ministre de l’outre-mer. Co-organisée par la France, les Îles Vierges britanniques, l’association des pays et territoires d’outre-mer, la Région Guadeloupe– qui préside la Conférence des RUP –, le Secrétariat de la convention sur la diversité biologique, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Commission européenne, cette réunion a permis à tous ces territoires - britanniques, néerlandais, espagnols, portugais, danois et bien sûr français - de travailler ensemble au sein de cinq ateliers qui ont permis d’aborder les sujets du déclin de la biodiversité, de la recherche, de l’économie liée à l’environnement naturel, de la mobilisation des ressources financières, sans oublier les impacts du changement climatique. Ces travaux ont abouti à une feuille de route préconisant pour les prochaines années les actions nécessaires à une réponse efficace aux enjeux de la biodiversité et du changement climatique.

Romain Renoux, en charge de la coopération régionale à la Réserve et de la coordination du projet BEST dans la Caraïbe, a saisi l’occasion pour rencontrer ses interlocuteurs de la région et diffuser auprès d’eux l’information la plus large.

Amandine Vaslet, salariée du CAR-SPAW dans le cadre de la convention liant la Réserve à ce centre, collabore avec Romain Renoux sur le projet européen BEST. Dans ce cadre, elle a participé au 67ème congrès annuel du Gulf and Caribbean Fisheries Institute, à La Barbade, où elle a présenté le projet BEST aux 200 spécialistes en gestion des ressources marines venus du Golfe du Mexique et de toute la Caraïbe, ainsi que la campagne Megara. L’importance d’une excellente communication entre les territoires est primordiale pour l’avancement de ce projet qui, rappelons-le, concerne tout l’outre-mer européen.
Steno brendanensis © Laurent Bouveret - OMMAG
Steno brendanensis © Laurent Bouveret - OMMAG

L’Agence des aires marines protégées, gestionnaire du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins, a saisi l’occasion de la présence en Guadeloupe de la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, et de la ministre de l’outremer, George Pau-Langevin, pour officiellement installer le conseil de gestion d’Agoa, au siège du Parc national de la Guadeloupe, le 22 octobre. Composé de 53 membres représentatifs de la diversité de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy , ce conseil va définir et suivre la gestion du sanctuaire, le programme d’actions, le suivi et l’évaluation via la mise en oeuvre d’un tableau de bord, conformément au plan de gestion approuvé. Saint-Martin y est représenté par le préfet Philippe Chopin, la présidente de la Collectivité Aline Hanson, représentée pour l’occasion par la vice-présidente Ramona Connor ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle de Saint- Martin ; Gary Page (associations des pêcheurs de Saint-Martin), Bulent Gulay (fédération des industries nautiques à Saint-Martin), Stéphane Mazurier (opérateurs d’observation touristique des mammifères marins dans les Îles du Nord) et Jeanne Rogers-Vanterpool (présidente de l’Office du tourisme). Créé le 23 octobre 2012, le sanctuaire Agoa couvre une superficie de 143 256 km2, soit la totalité de la zone économique exclusive des Antilles françaises. Son objectif est de garantir un bon état de conservation des mammifères marins en les protégeant, ainsi que leur habitat, des impacts directs ou indirects, avérés ou potentiels, des activités humaines.

Les participants à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes
Les participants à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes

Faire un devis pour connaître le coût socioéconomique d’un quai d’accueil de la croisière dans une île de la Caraïbe, par exemple, représente l’une des premières étapes de sa construction. Mais quel sera son coût environnemental? Quelles conséquences, en général irréversibles, aura ce nouveau quai sur les écosystèmes? Le corail? Les plages? C’est l’un des exemples sur lequel ont échangé Romain Renoux et 19 autres gestionnaires venus de 15 territoires de la Caraïbe pour participer à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes. Organisé par International Coral Reef Initiative (ICRI) et le ministère de l’Économie des Pays-Bas, du 16 au 18 septembre à Bonaire, cet atelier s’est attaché à démontrer la nécessité de sensibiliser en toute transparence les décideurs – et donc les élus – sur le fait que le coût environnemental de l’urbanisation et du bétonnage n’est pas neutre. Et qu’au bout du compte, la facture peut être plus salée que prévue!

Paysage australien
Paysage australien

C’est en Australie, à Sydney, que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a organisé du 12 au 19 novembre 2014 le Congrès mondial des parcs, où se retrouve tous les dix ans la communauté des acteurs de la protection de la nature. 6000 personnes venues de 70 pays étaient là, dont Saint-Martin, représenté par Nicolas Maslach, en sa qualité de membre du bureau du Forum des aires marines protégées, qui a d’ailleurs financé son déplacement. Le directeur de la Réserve est intervenu publiquement à plusieurs reprises pour évoquer les différentes actions de la Réserve, notamment en matière de gestion des espaces protégés, de gouvernance, d’actions en faveur de la conservation de la biodiversité ou de lutte contre le changement climatique. Le congrès a été pour lui l’occasion de rencontrer les gestionnaires australiens d’aires protégées et de mieux connaître leurs efforts et leurs outils pour l’aménagement de leur immense littoral.

La Liste verte des aires protégées de l’UICN a été inaugurée à Sydney. Cette liste célèbre les succès des aires protégées et va servir d’étalon de mesure des progrès verts grâce à une gestion efficace et équitable. Elle récompense l’innovation, l’excellence et l’esprit d’initiative. En l’absence de la Réserve naturelle marine de Banyuls, inscrite sur cette liste, Nicolas Maslach a reçu le prix de la «Green List» des mains du ministre de l’environnement australien. La Réserve naturelle de Saint-Martin présentera sa candidature à cette liste en 2016.

C’est sur l’île d’Oléron, du 15 au 17 octobre 2014, que Romain Renoux et Franck Roncuzzi ont rencontré une cinquantaine d’autres gestionnaires d’aires marines protégées – parcs nationaux, réserves naturelles, parcs naturels marins, zone Natura 2000, sites du Conservatoire du littoral – à l’occasion de la 13ème rencontre annuelle du Forum des aires marines protégées, réseau informel auquel tous ces gestionnaires appartiennent. C’est pour eux l’occasion de mutualiser les expériences, de partager les bonnes pratiques et de faire connaître leurs difficultés. Il a été question de financements, éternel nerf de la guerre, mais aussi, par exemple, d’une possible écocertification des ancres et des mouillages, afin de les rendre plus compatible avec la gestion des aires marines protégées, ainsi que de prospective sur le changement climatique. Romain Renoux a eu l’honneur d’être élu président de ce Forum pour les deux prochaines années, ce qui signifie qu’il planchera avec son bureau sur les axes de travail du prochain colloque national sur les aires marines protégées, en 2015, et qu’il centralisera et fera remonter les préoccupations des gestionnaires auprès du ministère de l’Environnement et de l’Agence des aires marines protégées.

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