7 scientifiques, près de 200 plongées de jour comme de nuit, un laboratoire éphémère et trois semaines d’étude pour 700 nouvelles espèces marines identifiées dans la Réserve Naturelle.
Les premiers résultats de cette expédition scientifique ont dépassé toutes nos attentes et l’équipe a découvert avec émerveillement des espèces jamais identifiées auparavant dans nos eaux.
Nous vous en offrons un échantillon dans les pages qui suivent, en attendant le rapport complet, en septembre prochain et une exposition photo de cette faune méconnue.
Cette richesse naturelle est une raison supplémentaire de préserver nos écosystèmes, sur lesquels pèsent tant de menaces.
Seule une prise de conscience écologique globale permettra d’éviter les pollutions, de mettre un terme à la pêche clandestine ou encore de favoriser la ponte des tortues marines sur nos plages.
L’une des missions de la Réserve est d’encourager cette prise de conscience, comme elle s’y emploie au fil des pages de ce journal. Bonne lecture!
Journal-15
Journal-15
L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées
Lors de sa création, on estimait à 480 le nombre total d’espèces faunistiques et floristiques présentes dans les milieux terrestres et marins de la Réserve naturelle de Saint-Martin.
C’était avant la mission scientifique au cours de laquelle plus de 700 espèces marines ont été dénombrées !
Cet inventaire faunistique, inscrit dans le plan de gestion de la Réserve, a eu lieu du 9 au 28 avril 2012. Il a été commandité par la Réserve, financé par la DEAL et orchestré par l’Observatoire du milieu marin martiniquais, avec l’appui de sept universitaires scientifiques, dont quatre venaient de l’Université de Floride et les trois autres du Brésil, des Îles Vierges américaines et de Martinique.
Les trois embranchements concernés par cette étude sont les crustacés (crevettes, crabes...), les mollusques (limaces, coquillages...) et les échinodermes (oursins, étoiles de mer, ophiures...).
Dans le cadre de leur mission, les chercheurs ont plongé pour échantillonner l’ensemble des fonds – sable, vase, roche, herbier, récif corallien – de jour comme de nuit – pour ne pas rater les espèces nocturnes – en utilisant parfois un aspirateur sous-marin ou une brosse pour capturer les espèces les plus petites (moins de 1 centimètre). Un premier tri a eu lieu dans le laboratoire volant qu’ils avaient installé dans leur villa de location, suivi d’une observation à la loupe binoculaire.
Certains échantillons sont toujours en cours d’observation, d’autres sont surprenants de couleur et de grâce, mais l’on n’aura les résultats définitifs qu’au mois de septembre 2012.
Et peut-être découvrirons-nous une espèce inconnue jusque-là... L’objectif est de constituer un catalogue rassemblant toutes les photos de toutes les espèces observées, mâles et femelles.
Et pourtant, au-delà de ce travail très important, il reste une masse d’échantillons et d’animaux à observer, sur d’autres sites, à d’autres moments, à d’autres profondeurs, sans même parler des parasites qui vivent aux dépens de leurs hôtes animaux. Cette étude confirme l’importance du patrimoine naturel marin de la Réserve.
Les herbiers, ces mornes plaines marines sans grand intérêt pour les plongeurs amateurs, sont la nurserie de nombreuses espèces, auxquelles ils offrent abri et nourriture. Entre mangroves et récifs coralliens, ils représentent un écosystème fragile et menacé et jouent un rôle déterminant dans l’épuration des eaux littorales. Leur état de santé est aussi préoccupant que celui du corail pour l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor), qui met en place un observatoire des herbiers de l’outre-mer. L’objectif est de faire un état des lieux des herbiers ultramarins et de réunir toutes les connaissances possibles, afin de coordonner les actions futures et de proposer une méthodologie robuste et facile à mettre en oeuvre pour suivre leur état de santé sur ces zones encore mal connues. À ce titre, Christian Hily, chercheur à l’Université européenne de la mer à Brest, a été mandaté par l’Ifrecor à Saint-Martin, du 29 mai au 1er juin 2012. Le scientifique était déjà venu sur l’île en 2011 pour faire un état des lieux des herbiers, en s’appuyant sur les suivis scientifiques annuels mis en place par la Réserve depuis 2007. Cette fois, sa mission a consisté à tester une nouvelle approche méthodologique, en utilisant une caméra sous-marine tractée par un bateau. Ce système a permis d’observer un bien plus grand périmètre d’herbiers – leur état de santé, les espèces d’herbiers présentes et leur densité, la faune qui y vit... – et la qualité des herbiers entre le littoral et le récif. Ces observations seront comparées avec celles faites par la Réserve et permettront une plus grande précision des connaissances.
4 espèces d’herbiers à SXM
Les herbiers, contrairement à ce que laisse imaginer leur nom, ne sont pas des herbes, mais des plantes à fleurs sous-marines (phanérogames).
Quatre espèces coexistent à Saint-Martin.
Les deux principales sont Thalassia et Syringodium.
Les deux autres sont moins présentes, mais l’une d’entre elles, originaire de l’Océan Indien, est invasive.
La présence de Halophila stipulacea était suspectée depuis deux ou trois ans et sa présence est aujourd’hui confirmée.
Elle est à priori en voie d’expansion.
La première ponte de tortues a été relevée le 12 mai, à la baie aux Prunes.
Il s’agissait d’une tortue verte. La seconde – une tortue imbriquée – a eu lieu à Tintamare, le 29 mai.
À la fin du mois de juin, la Réserve avait comptabilisé 9 pontes à Tintamare, 5 à la baie aux Prunes, 1 à Pinel et 1 dernière sur la plage de Grandes Cayes. 57 écovolontaires – que la Réserve remercie pour leur travail, parfois ingrat lorsque les tortues ne sont pas au rendezvous, mais toujours utile pour l’information scientifique – sont mobilisés pour arpenter tôt le matin l’une des huit plages classées en sites de ponte et relever les traces de tortues.
La Réserve est en charge du neuvième site, à Tintamare.
Ces chiffres ne sont pas très bons et permettent de prendre pleinement conscience des efforts qu’il reste à faire (éclairage des plages, stationnement des voitures, nuisances sonores, nettoyage des sites) pour s’assurer que, demain encore, les tortues marines continuent de venir pondre à Saint-Martin. En Guadeloupe, par exemple, jusqu’à cinq ou six pontes ont lieu chaque soir sur les plages les plus fréquentées par les tortues.
Rappelons que toute source de dérangement survenant la nuit lors de la saison de ponte (mars à octobre) peut pousser ces reptiles protégés à faire demi-tour et donc à ne pas venir pondre sur nos plages, menaçant par la même occasion la survie de ces espèces fragiles..
Le noddi brun est de retour depuis le 2 mai sur les falaises de North Cove, à Tintamare, seul site de reproduction et de nidification de cet oiseau marin protégé à Saint-Martin.
Hormis pendant cette période, le noddi brun passe toute sa vie en pleine mer, autour de l’arc antillais.
Arrivés tous ensemble, quarante noddis ont immédiatement commencé de construire leur nid en prévision de la ponte.
Julien Chalifour, chargé de mission scientifique à la Réserve, se rend une fois par semaine sur le site, dans le cadre du suivi de ponte du noddi brun pendant la nidification.
Il a dénombré jusqu’à 70 individus, en vol ou posés. Une vingtaine de nids ont été identifiés avec une petite plaquette de couleur, pour vérifier s’ils sont bien fréquentés par les parents et, après l’éclosion, pour observer les poussins.
Le noddi est farouche et peut détruire son nid s’il est dérangé.
Il peut aussi fondre en bande sur l’objet de son inquiétude et l’agresser. Le mouillage et le débarquement sont donc interdits dans la baie de North Cove. Merci de respecter cette interdiction !.
Camille Bouzon, que nous vous avions présenté dans notre dernière édition, est étudiant en Master 2 « Écologie tropicale et ingénierie en agrosystèmes » à l’UAG de Guadeloupe.
Il a quitté la Réserve Naturelle le 15 juin 2012, après six mois de stage.
Son travail s’est soldé par la restitution d’un rapport qui va favoriser la mise en oeuvre des suivis des populations d’oiseaux marins et des étangs de la Réserve.
Ce rapport va faciliter la production de données destinées à mieux évaluer l’efficacité de la gestion de la Réserve et la préservation de nos 85 espèces d’oiseaux.
La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés
141 poissons-lions (pterois volitans) ont été tués dans la Réserve naturelle de Saint-Martin depuis la première capture, le 20 juillet 2010.
Les gardes, seuls autorisés à chasser ce poisson au fusil harpon sur le territoire de la Réserve, rencontrent à présent des individus matures d’une trentaine de centimètres de long.
Les clubs de plongée participent activement à la lutte contre cette espèce invasive, en informant la Réserve de l’endroit précis où tout poisson-lion a été repéré.
Que ce soit à l’intérieur ou en dehors du territoire de la Réserve, la consigne à présent est de laisser sur place les poissons tués et de les couper en deux, afin qu’ils nourrissent d’autres espèces et que d’éventuels prédateurs prennent goût à cette nouvelle chair et commencent à le chasser.
L’incendie parti le 12 juin dernier au pied de l’écosite de Grandes Cayes ne s’est heureusement pas propagé dans la Réserve naturelle, malgré un vent fort qui a contribué à l’expansion du feu.
Mais il a bien abimé la forêt sèche environnante, classée en Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Par un phénomène de courant aérien curieux, et malencontreux, ce même vent a emmené la fumée et les cendres de l’incendie directement sur le Rocher Créole.
Les gardes ont pris des photos qu’ils ont transmises à l’Office national des forêts (ONF) ainsi qu’à la société Verde, gestionnaire de l’écosite.
Ce départ de feu pose la question du risque d’incendie sur cette zone sensible, aux portes d’un écosystème protégé.
La Réserve souhaite la création d’un couloir anti-feu autour de l’écosite, afin d’empêcher la propagation des flammes.
Une réunion aura prochainement lieu concernant l’autorisation d’exploitation de l’écosite et la Réserve compte bien faire entendre sa voix, en réclamant par exemple la mise en oeuvre d’un suivi de l’impact de l’écosite sur les écosystèmes marins situés à proximité
Le 21 mai 2012, l’ouverture mécanique de l’étang de Chevrise sur la mer, juste après de fortes pluies, a provoqué une importante pollution dans la baie Orientale, haut lieu du tourisme de l’île.
Grâce à des témoins de la scène, la Réserve a pu savoir qu’un engin mécanique avait été utilisé pour ouvrir une passe entre l’étang et la mer.
Un procès- verbal contre X a été dressé par un garde de la Réserve pour atteinte à la loi sur l’eau et une enquête administrative est en cours.
Ce garde dispose d’un commissionnement «loi sur l’eau», qui lui donne des pouvoirs de police en matière de pêche, mais aussi de rejets en mer et de toutes autres infractions à la réglementation sur le domaine marin, dans la Réserve, mais également en-dehors.
L’exécution non autorisée de travaux nuisibles au débit des eaux ou au milieu aquatique est un délit prévu par le code de l’environnement.
Ce délit est passible de deux ans d’emprisonnement et 18 000 euros d’amende. Rappelons que la Réserve reste en faveur d’une ouverture planifiée et encadrée des étangs à la mer, afin d’assurer la continuité écologique de ces milieux.
Faut-il rappeler que la pêche est totalement interdite dans la Réserve naturelle ?
Apparemment oui, puisqu’à cinq reprises en trois mois les gardes de la Réserve ont verbalisé des pêcheurs et saisi du matériel de pêche.
Le 4 avril, un pêcheur de lambis a été surpris en plein délit par un garde de la Réserve, avec quarante coquillages à bord de sa barque.
Les mollusques étant encore vivants, ils ont été remis à l’eau.
Le lambi est une espèce protégée et sa pêche est totalement interdite dans la Réserve.
Le 6 avril, pendant le week-end de Pâques, un opérateur partenaire de la Réserve appelle les gardes et leur signale que trois personnes à bord d’une barque sont en train de pêcher
autour de Caye Verte.
Le garde de permanence arrive rapidement en bateau sur les lieux et voit une vingtaine de poissons au fond de la barque, parmi lesquelles deux requins nourrices, dont un est encore vivant, bien que touché par une flèche.
Quatre fusils sous-marins ont été saisis, ainsi que le matériel de plongée en apnée.
Le requin blessé, après une vingtaine de minutes de réoxygénation dans l’eau, est reparti en mer.
Le procès-verbal précise que les pêcheurs sont coupables d’une contravention de cinquième classe, assortie d’une amende de 1500 euros.
Le 18 avril, sur le spot de surf du Galion - baie de l’Embouchure - les trois gardes de la Réserve, informés par un témoin, ont plongé pour retirer un filet de pêche de plus de trois cents mètres de long.
De nombreux poissons étaient déjà pris aux mailles de l’engin et ont été libérés.
La question de la comestibilité de ces poissons de récifs, vraisemblablement porteurs de la toxine de la ciguatera, se pose.
Où et par qui sont-ils vendus ?
Qui a conscience de mettre sa santé en danger en les mangeant ?
Le filet a été saisi et détruit.
Le 31 mai, après avoir vu un pêcheur s’affairer au large sur la baie du Galion, les gardes ont récupéré quatre casiers remplis de poissons appâtés par du pain.
Les poissons ont été remis à l’eau et les casiers détruits.
Le 9 septembre 2011, à six heures du matin, deux pêcheurs avaient été surpris au large de Pinel en train de poser un filet de pêche de trois cents mètres de long par les douaniers maritimes, lors d’une opération de surveillance menée conjointement par la Réserve, la gendarmerie nautique et les douanes.
Le 26 avril 2012, les deux hommes ont été jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Martin, qui les a condamnés à 5000 euros d’amende chacun.
Leur bateau, une saintoise équipé d’un moteur de 115 chevaux, a été confisqué et sera vendu aux enchères.
Le filet a été détruit.
On le sait, le sentier sous-marin de Pinel a obtenu la Palme initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) 2011, à la grande fierté de la Réserve naturelle et du Conservatoire du littoral, à l’origine de la création de ce sentier unique dans la Caraïbe.
Le Conservatoire a décidé de créer un nouveau sentier sous-marin en Martinique, au pied du Cap Salomon, sur la commune des Anses d’Arlet.
La gestion de ce sentier sera conventionnée avec l’association SeaToyen, et plus spécialement avec Philippe Thelamon, qui gère un club de plongée non loin et sera commissionné garde du littoral en 2013.
Afin de tout savoir sur la création et la gestion d’un sentier sous-marin, Philippe Thelamon – dans le cadre des compagnonnages entre gardes mis en place par Rivages de France et financés par TE ME UM – était accueilli par la Réserve de Saint-Martin du 19 au 22 juin. Il a ainsi pu bénéficier de l’expertise et des conseils techniques du garde chef Franck Roncuzzi en cette matière et a passé deux jours en binôme sur le terrain avec Isabelle Bonnefoy, gestionnaire du sentier sous-marin de Pinel.
La passerelle de mise à l’eau à l’entrée du sentier sous-marin de Pinel, qui présentait des signes de dégradation et menaçait la sécurité des usagers, vient d’être remplacée par un équipement flambant neuf, en aluminium et en bois.
La restauration des milieux et des populations dégradées
Officiellement très bien protégés – ils sont bénéficiaires d’un arrêté de protection de biotope pour l’enjeu avifaune, propriété du Conservatoire du littoral, gérés par la Réserve naturelle et même inscrits depuis le 1er mai 2012 à la convention de Ramsar – les 14 étangs sont encore, dans les faits, soumis à bien des pressions et bien des menaces : dépôts de remblais, déversements de déchets divers et variés, rejets d’effluents d’assainissement non traités, défrichements sauvages de mangrove…
Ainsi, rien qu’au cours du premier trimestre 2012, les Salines d’Orient, l’étang aux Poissons, l’étang de Grand-Case, l’étang de Chevrise et le Grand étang des Terres Basses ont été victimes de pollutions récurrentes, dues à des dysfonctionnements du réseau d’assainissement, public ou privé, et plusieurs de ces pollutions ont causé la mort de centaines de poissons.
Autant de raisons pour le Conservatoire du littoral et son gestionnaire, la Réserve naturelle, d’exercer une veille vigilante, fastidieuse, mais nécessaire !
À chaque alerte d’écoulement polluant dans les étangs, une procédure bien définie démarre : identification des sources ; analyses d’eau, si nécessaire, destinées à définir l’origine de la pollution ; recherche des responsables, publics ou privés ; puis démarches amiables afin de rapidement mettre un terme aux dysfonctionnements. Si les fautifs font la sourde oreille, vient alors le temps des courriers de mise en demeure, avec demande officielle et délai précis.
Et si rien n’est fait à l’issue du délai imparti, la machine judiciaire s’enclenche avec un procès-verbal dressé par un garde de la Réserve naturelle au titre de la police de l’eau.
En 2011, huit cas de pollution ont été suivis, dont trois ont abouti à une mise en demeure et un procès-verbal.
Depuis début 2012, cinq étangs ont été pollués, six mises en demeure effectuées et deux procès-verbaux dressés.
Les quatorze étangs de Saint-Martin constituant la partie humide de la Réserve naturelle ont été inclus dans la convention de Ramsar au titre de leur haute valeur écologique internationale, comme, par exemple, la Camargue en France et les Everglades en Floride. Cette reconnaissance internationale confirme l’importance pour notre île du patrimoine naturel que constitue les étangs et zones humides. Elle démontre aussi la grande responsabilité de la Réserve en terme de préservation et de valorisation de ces espaces. À ce titre, le Conservatoire du littoral et la Réserve naturelle réalisent un sentier de découverte de la mangrove dans l’étang de la Barrière à Cul-de-Sac..
La communication et l’éducation environnementale
L’Écho Touristique, hebdomadaire des industries du tourisme, consacre sa une et cinq pages de textes et de belles photos à Saint-Martin, dans son édition du 25 mai 2012.
La Réserve naturelle se voit accordée la large place qu’elle mérite dans cet article destiné à inciter les professionnels à vendre la destination : Tintamare, la baie du Galion, le chemin des Froussards et les étangs sont cités, comme autant de raisons de choisir Saint- Martin et de l’apprécier.
Le vernissage de l’exposition des oeuvres de Marie-Estelle Voisin-Wünschendorff a remporté un beau succès le mardi 26 juin au soir à la galerie Tropismes de Grand-Case. Passionnée par la nature et sa protection, Marie-Estelle est aussi une artiste de valeur, comme en témoignent les dessins qu’elle a réalisés de la cinquantaine d’oiseaux que l’on rencontre à Saint-Martin. Il est possible de retrouver l’ensemble de ces oeuvres dans le livret «Saint-Martin à vol d’oiseaux», en vente dans les librairies de l’île. Chaque planche est accompagnée d’une fiche technique décrivant l’oiseau et ses comportements, ainsi que la meilleure période d’observation et la saison de reproduction. La Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral sont partenaires de la publication de ce beau petit livre et remercie Paul Elliott Thuleau pour l’accueil de cette exposition.
Après avoir emprunté le sentier des Froussards et randonné jusqu’au site de Cactus Place, huit enfants de l’île ont consacré leur sortie pédagogique au ramassage des déchets sur la plage de Grandes Cayes, où ils ont rempli vingt-deux sacs poubelles.
Donnie Arey, entraîneur américain de basket à la NBA, leur a prêté main forte, ainsi bien sûr que les gardes de la Réserve.
. Cette excursion a été organisée le 9 mai à la demande de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie, dans le cadre de ses actions de prévention.
Le 30 mai, une vingtaine de collégiens de Quartier d’Orléans ont bénéficié d’une initiation à la plongée en bouteilles, sur le site du Remorqueur, au large de Tintamare
Enthousiasmés par ce baptême organisé par le club Bubbles et les enseignants du collège, ces jeunes ont enchaîné avec une randonnée pédestre sur Tintamare, où ils ont découvert la flore et les milieux de l’îlot protégé, en compagnie des gardes de la Réserve.
Une centaine de lycéens et de collégiens ont participé le samedi 12 mai à la Fête du nautisme et ont navigué en voilier jusqu’à l’îlet de Tintamare, situé en plein coeur de la Réserve naturelle et dont le littoral est protégé par le Conservatoire du littoral. Invités par Métimer, l’association des professionnels de la mer, à participer à l’animation, le Conservatoire et la Réserve ont organisé une randonnée pédestre.
Par petits groupes, les jeunes ont découvert la flore et les milieux de Tintamare pendant cette journée de fête, où tous ont apprécié les plaisirs de la nature et de la mer.
L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions
Julien Chalifour, chargé de mission scientifique à la Réserve, et le garde Christophe Joe sont autorisés depuis peu à baguer, mesurer et manipuler les tortues marines, dont toutes les espèces sont protégées.
Tous deux se sont rendus à Marie-Galante pour bénéficier d’une formation proposée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et animée par Éric Delcroix, coordinateur du Réseau régional tortues marines en Guadeloupe.
Du 18 au 21 juin, ils ont participé à trois suivis nocturnes, entre 21 heures et 3 heures, et ont repéré les traces de tortues en phase de ponte. Ils les ont dénombrées, ont identifié l’espèce et ont caractérisé le succès de l’activité, selon que la tortue a effectivement pondu ou est retournée vers la mer.
Chacun d’eux a posé deux bagues, a mesuré la carapace de l’animal et a prélevé un petit morceau de tissu, à des fins d’analyse ADN.
Ces gestes sont accomplies en pleine action de ponte, période pendant laquelle la tortue est dans une sorte de transe.
Les bagues portent un numéro d’identification unique, qui permet au fil du temps de savoir, entre autres, si la tortue est fidèle à un site de ponte où elle aurait pu être déjà observée, ainsi que de suivre sa croissance.
La Réserve vient de renforcer ses compétences professionnelles avec l’obtention de son brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNNSA) par le garde-chef Franck Roncuzzi, à l’issue d’une formation de trois mois, deux jours par semaine.
Le garde Steeve Ruillet, déjà titulaire de ce diplôme renouvelable tous les cinq ans, a bénéficié de la même formation, organisée par la préfecture et la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), pour recycler ses connaissances.
Ce brevet autorise les deux gardes à surveiller un plan d’eau ou une zone de baignade et pourrait s’avérer fort utile s’il était nécessaire de porter secours à un participant lors d’une sortie pédagogique.
Deux recrues de valeur au sein de l’association de gestion de la Réserve
Le 25 mai 2012, les membres de l’association de gestion de la Réserve naturelle de Saint-Martin étaient réunis à la bibliothèque territoriale de Saint-Martin, à Marigot.
À cette occasion, deux professeures du lycée, Eunice Augusty Thuleau et Laure Lecurieux, qui désiraient devenir membres, ont été cooptées par les autres membres de l’association.
Le conseil d’administration a été informé que le président Alain Richardson et la vice-présidente Ramona Connor avaient été désignés par leurs pairs en qualité de représentants de la Collectivité de Saint-Martin au conseil d’administration de la Réserve naturelle.
Le renforcement de l’intégration régionale
Romain Renoux a répondu à l’invitation de la Dutch Caribbean Nature Alliance (DCNA), qui organisait une réunion de coordination à Saba du 24 au 26 avril.
Invité par le CAR-SPAW et seul représentant des Antilles françaises, le directeur de la Réserve naturelle de Saint-Martin a partagé son expérience avec les gestionnaires des espaces protégés des Antilles néerlandaises, et s’est enrichi de la leur. Il a rencontré Eugene Holiday, gouverneur de Sint Maarten, et Tadzio Bervoets, directeur du Marine Park de Sint Maarten, et les a félicités sur leur engagement en faveur de la protection des milieux naturels. Ils ont évoqué le projet de création d’une aire marine protégée au sud-est de Sint Maarten.
Cette zone, où sont inclus plusieurs îlots refuges pour l’avifaune, se situe dans la continuité des eaux déjà gérées par la Réserve du côté français et pourrait constituer un enjeu de protection côtière pour les deux entités.
Un projet à inscrire à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre Saint-Martin et Sint Maarten sur la coopération régionale.
La DCNA, c’est quoi ?
La Dutch Caribbean Nature Alliance (DCNA) accompagne et conseille les six îles des Antilles néerlandaises – Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache et Sint Maarten – en matière de protection de la nature.
Sa mission est de préserver la biodiversité dans ces îles, à terre et en mer, et d’aider les gestionnaires à renforcer leurs outils de travail, pour de meilleurs résultats.
Financée par le ministère de l’intérieur et une loterie hollandaise – les loteries et lotos néerlandais ont l’obligation de reverser une partie de leurs bénéfices à des ONG – la DCNA dispose de véritables moyens, dont bénéficient les treize aires naturelles protégées des Antilles néerlandaises.
Une visite sur le site dcnanature.org démontre que la DCNA est à la pointe de la protection environnementale, du financement de la création d’une zone protégée à la rédaction de plans de gestion, en passant par la pose de balises GPS sur les tortues marines ou la création de mallettes pédagogiques pour les plus jeunes.