Le compagnonnage entre gestionnaires de sites naturels protégés permet à ces professionnels d’échanger sur leurs pratiques, de bénéficier de l’expérience de l’autre et de faire bénéficier l’autre de sa propre expérience. Ainsi, Soraya Issop Mamode, directrice du GIP - Réserve nationale marine de La Réunion, structure gestionnaire de la Réserve naturelle nationale marine de la Réunion - et Yanick Clain, responsable de la Cellule Surveillance et Police de cette Réserve, ont été accueillis une semaine par la Réserve naturelle de Saint-Martin, début juin 2013, après avoir passé la semaine précédente dans la Réserve guadeloupéenne de Petite-Terre et de la Désirade. La gestion des aires marines protégées a été au coeur des échanges, ainsi que les protocoles mis en place pour faire respecter la réglementation par les usagers. La redevance sur les passagers maritimes, mise en place à Saint-Martin comme à Petite-Terre, a retenu toute l’attention de la directrice réunionnaise, qui par ces temps de restriction financière s’efforce d’augmenter la part de l’autofinancement dans son budget annuel. Pour sa part, la Réserve de La Réunion a été agréée prestataire de formation professionnelle en 2011, ce qui lui permet de proposer des formations sur les récifs coralliens, le milieu marin réunionnais ou le littoral des côtes ouest de l’île, à un public intéressé par ces formations dans un cadre professionnel. En 2012, l’ensemble des commissaires enquêteurs de La Réunion a bénéficié d’une formation et en 2013, les vigies en charge de la surveillance pour la prévention du risque requins au sein des associations et de la ligue de surf ont été formées par la Réserve. Plusieurs communes sont aujourd’hui intéressées par cette formation liée au risque requins.
Étendue sur 3500 hectares et 5 communes, la Réserve marine de La Réunion est bordée par 40 kilomètres de linéaire côtier et emploie 15 personnes. 3500 espèces floristiques et faunistiques y ont été recensées, et l’inventaire continue! La Réserve fonctionne avec un budget de 1.020.000 €, proportionnel aux usages et équipements existants, cofinancé par l’État, la Région, le Département et 5 communes. Elle abrite 40 spots de surf, 58 spots de plongée, un éventail de sports nautiques (kayak, stand-up paddle...), des opérateurs d’excursion en mer et des pêcheurs, la pêche y étant autorisée, mais réglementée. Par comparaison, la Réserve de Saint- Martin couvre 3060 hectares, dont 2907 hectares en mer, emploie 7 personnes et a fonctionné en 2012 avec un budget de 420.000 €, 63% financés par l’État et 35% autofinancés.