Trente millions de touristes se rendent chaque année dans la Caraïbe. Deux millions d’entre eux choisissent Saint-Martin, où l’industrie touristique se place à la première place, et ils sont estimés à 400 000 à fréquenter la Réserve naturelle. Sur ces espaces fragiles et souvent menacés, comment accueillir sans dénaturer? C’est ainsi que le tourisme durable a été l’objet d’une réflexion en profondeur, du 12 au 14 juin à l’hôtel Mercure de Saint-Martin, où Te Me Um et le CAR-SPAW avaient invité les gestionnaires des aires marines protégées environnantes. Co-organisateur de l’événement, la Réserve naturelle de Saint-Martin était là, autour de la même table que les Marine Parks d’Anguilla et de Saint-Eustache, le Parc national de la Guadeloupe, la Réserve naturelle guadeloupéenne de Petite-Terre, l’antenne du Conservatoire du littoral de Martinique et la DEAL martiniquaise, ainsi que la Réserve naturelle marine de La Réunion. La réglementation et l’accueil sur les sites, les différents partenariats mis en place avec les opérateurs touristiques sur chaque territoire, le marketing et les produits développés, les chartes et les écolabels sont les quatre sujets autour desquels les gestionnaires ont échangé, argumenté et débattu. Chacun est venu avec ses expériences et ses questions s’enrichir au contact des autres, l’objectif étant bien sûr d’améliorer les pratiques de gestion en s’inspirant de ce qui existe ailleurs. Par exemple, la Réserve naturelle de Petite-Terre, en Guadeloupe, s’est largement inspirée de la redevance de mouillage initialement mise en place par la Réserve de Saint-Martin, avec succès et grâce à un partenariat de confiance avec les usagers. Un recueil d’expériences bilingue est en cours d’élaboration, afin de partager avec les autres gestionnaires d’aires protégées le contenu de ces rencontres.
Te Me Um et le CAR-SPAW, c’est quoi?
- L’objectif spécifique de Te Me Um est de renforcer les capacités des gestionnaires d’aires protégées d’outre-mer, localement au niveau de chaque collectivité mais aussi régionalement via une mise en réseau pour faciliter les échanges, comme ces trois journées d’échanges techniques sur le tourisme durable.
- Basé en Guadeloupe et financé par l’État français, le CAR-SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife), Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe, a pour mission de mettre en oeuvre le protocole SPAW relatif à la protection de la biodiversité marine et côtière dans la grande région Caraïbe, depuis le Golfe du Mexique jusqu’à la mer des Antilles. Ce protocole rassemble à ce jour 16 pays de la région.