En ce début d’année, l’heure est au bilan pour Julien Chalifour, chargé de mission scientifique à la réserve naturelle, concernant le suivi des oiseaux limicoles – inféodés aux étangs – ou des oiseaux marins.
DU COTE DES LIMICOLES
La richesse ornithologique reste fragile Le même protocole a été suivi tout au long de l’année, avec une visite mensuelle sur dix étangs de l’île.
Une soixantaine d’espèces de limicoles ont pu être observées à la longue-vue et comptées, ainsi que quelques espèces d’oiseaux marins, comme le pélican, qui fréquentent aussi les étangs.
Ces observations ont pour objectif de constater les fluctuations mensuelles de fréquentation de l’avifaune, selon les espèces.
En 2012, six espèces ont été plus particulièrement suivies, soit parce qu’elles sont patrimoniales – protégée, menacée ou rare – soit parce qu’elles nichent à Saint-Martin. Il s’agit du bihoreau violacé, de l’échasse d’Amérique, de la foulque caraïbe, de la grande aigrette, de la petite sterne et du canard des Bahamas.
Un rapport scientifique est en cours de rédaction.
DU COTE DES OISEAUX MARINS
Les principales espèces ciblées sont le grand-paille-en-queue, le noddi brun et la petite sterne.
Déception concernant le grand-paille-en-queue : une dizaine d’individus seulement ont pu être observés en moyenne pendant la période de nidification à Tintamare, seule période où ces beaux oiseaux ne vivent pas en haute mer.
C’est une régression importante par rapport à 2010, même s’il reste à confirmer que le changement de protocole ne soit pas à l’origine de cette baisse.
Une certitude : l’interdiction de mouiller devant North Cove, à Tintamare, est plus que jamais justifiée, afin de respecter la tranquillité des oiseaux.
À Tintamare toujours, les effectifs sont en revanche stables chez le noddi brun.
Trente-huit individus en moyenne étaient présents à chaque comptage et trente-sept nids ont été dénombrés, dont les trois-quarts ont abrité des poussins, qui se sont envolés vers d’autres horizons depuis.
Observée en 2012 principalement de mai à septembre, la petite sterne affectionne le Grand étang des Terres Basses – en dehors de la Réserve –, où une dizaine d’individus étaient présents à chaque comptage. Globalement, vingt individus ont été observés sur l’ensemble des étangs, mais l’espèce fréquente aussi les pointes rocheuses, hors du territoire de la Réserve.
La petite sterne niche sur les bancs de sable et aucun nid n’a malheureusement été repéré – ni aucun poussin –, vraisemblablement en raison des importantes variations du niveau de l’eau dans les étangs. Du côté des oiseaux marins