Journal de La Réserve Naturelle Nationale de St.Martin #42
16 Réserve Naturelle SAINT MARTIN Action CS23, 24 – Suivre les limicoles et leur nidification Si les oiseaux fréquentant la réserve naturelle sont bien connus et que certaines espèces bénéficient d’un suivi scientifique régulier, il n’en va pas de même sur le reste du territoire. C’est pour pallier cette carence que Vincent Lemoine, naturaliste passionné d’ornithologie, jumelles aux yeux, a sillonné toute la partie française. Missionné par la LPO dans le cadre du LIFE BIODIV’OM pour mettre en oeuvre l’action ZICO (Zone d’intérêt pour la protection des oiseaux), son but était de cartographier les espèces présentes sur l’île, en commençant par faire un état des lieux. Ainsi, il a exploré plus de 130 sites du 1er novembre 2022 au 28 février 2023 et a pu constater une belle diversité générale, tant sur les étangs que dans les hauteurs du Pic Paradis ou sur les côtes et a observé 94 espèces d’oiseaux. Il attribue une mention spéciale aux migrateurs, avec un minimum de 170 sarcelles à ailes bleues sur un seul site et l’ob- servation de 8 espèces de parulines migratrices. Les limicoles - bécasseaux, chevaliers, gravelots...- sont bien là, avec notamment la présence d’un groupe de 200 échasses, regroupées sur un seul petit coin d’étang. Les pailles-en-queue ont entre autres élu domicile sur la falaise des Oiseaux, bien-nommée, où au moins 3 nids ont été repérés et 15 individus observés. Il a remarqué plusieurs différences entre le patrimoine ornithologique de Saint-Martin et celui de la Guadeloupe. Par exemple, si les les 3 espèces endémiques des Petites Antilles - le moqueur grivotte et le colibri madère et la colombe à croissant (présente également à Puerto Rico) - vivent bien à Saint-Martin, elles y sont très peu représentées, même rares pour les deux dernières et l’île ne possède aucune espèce endémique propre à elle. En revanche, certainement grâce à une activité réduite, les espèces chassées sont peut-être plus nombreuses qu’en Guadeloupe. Quant aux migrateurs venus d’Amérique du Nord, leurs populations sont plus nombreuses que dans les îles plus au Sud, compte-tenu de la plus grande proximité de Saint-Martin avec le nouveau conti- nent. Les espèces communes, comme le sporophile cici, le sucrier à ventre jaune, la tourterelle à queue carrée et la colombe à queue noire, sont partout. Mais aussi les espèces introduites, parmi lesquelles la tourterelle turque et le moineau domestique, ainsi qu’un nouveau venu, le pigeon jounud. Le souhait essentiel pour cet ornithologue serait, en dehors des sites déjà protégés de la réserve naturelle, de renforcer la protection des oiseaux en désignant les sites les plus importants pour leur conservation, comme le Pic Paradis ou la falaise des Oiseaux. Une mission dans l’intérêt des oiseaux Vincent Lemoine sur le terrain Vincent Lemoine in the field
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