Journal-26

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Journal-26

  • page 3 : L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées
  • page 7 : La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés
  • page 12 : Actions de police
  • page 17:  La restauration des milieux et des populations dégradés
  • page 18:  La communication et l’éducation environnementale
  • page 24 : L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions
  • page 26 : Le renforcement de l’intégration régionale

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

Scaevola taccada
Scaevola taccada

Du 16 au 29 mai, la Réserve a accueilli Karl Questel

Garde pour l’agence de l’environnement de Saint-Barth. Renommé pour ses connaissances en matière de faune et de flore tropicales, il est venu prêter main-forte à Caroline Fleury dans sa mission d’inventaire floristique et faunistique de la partie terrestre de la Réserve de Saint-Martin. Au cours de cette mission de deux semaines, tous deux ont identifié toutes les espèces rencontrées, qu’elles soient natives, endémiques, introduites ou invasives. Chaque espèce fait à présent l’objet d’une fiche, qui comporte son nom vernaculaire (commun), son nom scientifique (en latin), sa photo et son descriptif. Sur le sentier des Froussards par exemple, entre l’Anse Marcel et Cul-de-Sac, 211 espèces floristiques et 103 espèces animales cohabitent, dont le plus grand nombre sont des insectes. Les espèces endémiques - présentes naturellement sur le territoire - ont bénéficié d’une attention particulière, dans l’objectif de leur préservation, tout comme les espèces invasives, dans l’objectif cette fois de leur contrôle, voire de leur éradication. Ainsi, un seul buisson de scaevola taccada a été repéré à Pinel et pourra être déraciné. Appelé «manioc bord de mer» à La Réunion, il est originaire des côtes indopacifiques et tend à envahir les côtes de la Caraïbe et de Floride, où il s’applique à supplanter sa cousine endémique, scaevola plumieri. Ils ont passé une nuit à Tintamare, pour identifier les espèces nocturnes : en priorité les insectes - papillons, sauterelles, fourmis... - mais aussi les autres espèces, parmi lesquelles les crabes et les oiseaux. La Réserve naturelle a pris en charge le séjour de Karl Questel à Saint-Martin, dans le cadre du compagnonnage entre les deux îles. Merci Saint-Barth! Scaevola taccada

Requin nourrice | Nurse shark
Requin nourrice | Nurse shark

Nicolas Boudin, 20 ans et étudiant en DEUST «Technicien de la mer et du littoral» à l’université du littoral Côte d’Opale à Calais, cherche à savoir pourquoi les requins nourrices se regroupent en grand nombre tous les étés,

particulièrement au Galion, mais aussi à Caye Verte ou dans la baie blanche de Tintamare. Ces mystérieuses agrégations ont lieu entre la mi-juillet et le mois de septembre et la pose de caméras sous-marines permettra certainement d’enrichir les connaissances sur cette espèce. Rappelons que l’homme est le principal prédateur du requin nourrice - ou dormeur - qui se nourrit de petits poissons, de calmars et de crustacés. En stage du 30 mai au 28 septembre 2016, Nicolas a d’abord élaboré un protocole de suivi, indispensable étape avant l’étude sur le terrain. Il est stagiaire au sein du Réseau requins des Antilles françaises, coordonné et animé par l’association Kap Natirel.

Vestiges d’un phare à Caye Verte | Ruins of a lighthouse on Green Cay
Vestiges d’un phare à Caye Verte | Ruins of a lighthouse on Green Cay

Quel est le patrimoine de Saint-Martin en matière de bâti historique?

Nous en aurons prochainement une meilleure idée, dès que la Collectivité rendra public l’inventaire qu’elle mène sur tout le territoire. Caroline Fleury, en poste au pôle scientifique de la Réserve depuis février 2015, a guidé Élisabeth Dandel, historienne de l’art, et Michèle Robin-Clerc, architecte urbaniste expert, sur deux sites, à Tintamare et Caye Verte, en présence de Christophe Hénocq, chargé des activités pédagogiques et du patrimoine des Archives territoriales, co-coordinateur de cette mission avec Stéphanie Dargaud, directrice de ce même service. Les deux spécialistes ont pris des photos, fait des croquis et pris des mesures de ces deux constructions, témoins du passé historique de Saint-Martin

 

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

Plongeur sur le terrain à Discovery Bay |  Diver on the field at Discovery Bay
Plongeur sur le terrain à Discovery Bay | Diver on the field at Discovery Bay

Le suivi et l’amélioration de l’état de santé de leurs récifs constituent une priorité environnementale pour un nombre croissant d’îles de la Caraïbe,

Qui souhaitent à présent harmoniser les techniques qu’elles emploient afin de les parfaire. C’est dans cet objectif que le Global Reef Monitoring Network (GCRMN) a organisé un atelier technique à Discovery Bay, en Jamaïque, du 17 au 26 avril 2016. Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve naturelle de Saint-Martin, y a retrouvé des scientifiques venus des USA, de Cuba, du Venezuela, de la Barbade, ainsi que de Saba, Saint-Eustache, Sint Maarten et Saint-Barth. Tous ont exposé leurs techniques de suivi et mis en commun leurs expériences et leurs connaissances afin de les partager. Kai Wulf, du Parc Marin de SabAinsi, quelques apports vont permettre d’améliorer la sensibilité du protocole parfaitement compatible mis en oeuvre à Saint-Martin depuis 2008. L’une de ces améliorations, qui consiste à mieux estimer la transparence de l’eau grâce à un disque de Secchi, a d’ores et déjà été prise en considération. Le CAR-SPAW, coorganisateur de l’événement, a financé le séjour de Julien Chalifour et de Sébastien Gréaux, son homologue de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy. Cette harmonisation des méthodes et donc des données produites contribuera à améliorer leurs échanges entre acteurs, mais aussi à améliorer la vision globale de l’état de santé des récifs de la Caraïbe, pour une gestion régionale durable.

Babit Point
Babit Point

Comme prévu, le Conservatoire du littoral a consulté les riverains du site de Babit Point, à Oyster Pond,

Afin de décider avec eux des meilleures actions à lancer afin que ce magnifique site sauvage le reste, tout en invitant à la promenade. Il a ainsi été décidé d’aménager une petite zone d’accueil, agrémentée de panneaux informatifs et de plantations d’essences locales, comme le gaïac ou le melocactus intortus. Un balisage du sentier est prévu, afin d’éviter le piétinement. Il sera jalonné d’étiquettes botaniques et deux tables d’orientation permettront une meilleure découverte des îles environnantes. Les membres de l’Association syndicale libre d’Oyster Pond (ASLOP) ont demandé qu’un totem soit érigé en bonne place, afin de donner une dimension artistique à ce site poétique. Locals speak up at Babit Point As planned, the Conservatoire du Littoral consulted the local population at the site of Babit Point, at Oyster Pond, in order to decide with them on the best actions to take so that this magnificent nature site remain undeveloped but open to hikers. It was decided to create a

La trace laissée par une tortue venue pondre | The trace left by a nesting turtle
La trace laissée par une tortue venue pondre | The trace left by a nesting turtle

La protection des tortues marines est un sujet qui chaque année mobilise les bénévoles.

Ainsi, 25 écovolontaires ont participé en mai à la seconde soirée annuelle organisée par la Réserve naturelle. Julien Chalifour y a présenté les espèces de tortues qui viennent pondre sur les plages de l’île, leur cycle de vie et les actions mises en place par la Réserve pour les préserver et favoriser leur reproduction. Les écovolontaires participent à cette protection en arpentant régulièrement les plages qui leur sont assignées et en y relevant les traces laissées par les tortues venues creuser un nid pour y enfouir leurs oeufs. Il n’est pas trop tard pour participer ! Contacter la Réserve sur science@rnsm.org ou via la page Facebook.

Le sanctuaire Agoa | The Agoa sanctuary
Le sanctuaire Agoa | The Agoa sanctuary

Le troisième conseil de gestion du sanctuaire de protection des mammifères marins Agoa s’est tenu en Guadeloupe les 27 et 28 avril 2016,

Sous la présidence d’Yvon Combes. Saint-Martin y était représenté par Ramona Connor, vice-présidente du conseil territorial; Kate Richardson, directrice de l’Office de Tourisme; Bulent Gulay, président de l’association Métimer; Nicolas Maslach, directeur de la RNN de Saint-Martin et Romain Renoux, correspondant Agoa à Saint-Martin. Le conseil a élu Maurice Bonté vice-président du sanctuaire, en sa qualité de président de l’association des maires de Martinique. L’assemblée a étudié entre autres les conséquences de la campagne sismique CASEIS sur les mammifères marins. Cette campagne vise à retrouver la trace des grands séismes de l’arc antillais afin de mieux comprendre le cycle sismique de la zone. En 2015, le bureau d’Agoa a été amené à rendre 7 avis sur divers projets (recherche sismique, agrandissement de zones portuaires, campagne océanographique) ayant un impact potentiel sur les cétacés afin de supprimer ou limiter au maximum cet impact. Créée lors du premier conseil de gestion en Martinique la commission de coopération internationale a défini une stratégie de coopération à mener au sein de la Caraïbe et au-delà : il s’agit de relayer cette protection le long des routes migratoires des cétacés, qui parcourent pour certains plusieurs milliers de kilomètres de l’Atlantique nord aux eaux tropicales. Plus d’information sur http://www.sanctuaire-agoa.fr/

Actions de Police

«Dogman» après le nettoyage | «Dogman» after the cleaning
«Dogman» après le nettoyage | «Dogman» after the cleaning

Depuis le 1er janvier 2016, l’équipe des gardes de la Réserve naturelle a effectué 76 patrouilles en mer et 166 patrouilles à terre, dont 86 sur les terrains du Conservatoire du littoral. Ces patrouilles ont donné lieu à 13 procédures, dont 8 seront jugées par le tribunal.

Un contrevenant coopérant

«Dogman», qui occupait sans autorisation une partie de la parcelle AW 39,

au Galion, et exerçait une activité de dressage de chiens incompatible avec la réglementation de la Réserve, a pris la décision de libérer la place après avoir reçu un procès-verbal. L’affaire a ainsi été classée sans suite par le procureur. L’occupant avait détruit la petite construction qu’il avait édifiée. La Réserve naturelle a fait procéder au nettoyage du site à ses frais et les gardes ont terminé de nettoyer ce terrain. Ils vont procéder à la pose d’une clôture afin d’y installer un enclos de régénération végétale.

On ne pêche pas dans la Réserve

Le 24 mars 2016, un pêcheur sortant de l’eau avec son fusil-harpon sur la plage de Grandes Cayes a fait l’objet d’un rappel à la loi. Il a été informé qu’un procès-verbal lui serait dressé en cas de récidive.

Camping à Pâques : oui, mais...

Si la Réserve naturelle autorise les campeurs à venir planter leurs tentes le long des plages pendant les fêtes pascales,

Elle leur demande de respecter l’environnement et la réglementation habituelle, ce que certains oublient parfois. C’est ainsi que le 29 mars 2016, sur la plage de Grandes Cayes, les gardes de la Réserve ont dressé un procès-verbal à des usagers qui avaient déplacé des roches empêchant le passage des véhicules, défriché l’espace qu’ils occupaient et fait du feu.

Ni scooters sous-marins, ni Seadoo

Une société de Saint-Barth organisant des sorties à la journée à Pinel a été exclue de la Réserve naturelle pour une durée d’un mois.

Le 12 juin 2016, malgré plusieurs avertissements, cet opérateur continuait d’utiliser des petits scooters de mer Seadoo, interdits sur tout le territoire marin de la Réserve naturelle, comme c’est également le cas dans la Réserve marine de Saint-Barthélemy. L’usage irrégulier dans une réserve naturelle d’engin à moteur conçu pour la progression sous-marine est passible d’une contravention de 3ème classe.

Mieux vaut suivre la réglementation

Le 21 juin 2016, le «Ranch du Galion» a fait l’objet d’un procès-verbal.

Cet établissement, qui occupe sans autorisation une parcelle classée en réserve naturelle, a défriché ce terrain pour construire des enclos pour chevaux et propose des randonnées équestres payantes sans disposer du diplôme autorisant cette activité, ni en avoir fait la demande. Ce type d’activités est compatible avec le décret de création de la Réserve naturelle et peut être autorisé, à condition bien sûr que l’opérateur soit en règle avec toutes les administrations concernées et se rapproche de la Réserve pour définir avec elle les conditions pratiques avant de lancer son entreprise.

Le refuge du Galion au tribunal correctionnel

L’affaire du refuge pour animaux du Galion a été jugée le 27 juin par le tribunal correctionnel.

Tout a commencé en septembre 2014, lorsque le garde-chef de la Réserve informe la présidente de l’association Paw Sitive, que le refuge qu’elle venait de reprendre de son propre chef était installé sur une parcelle classée en réserve naturelle. Sept chiens adultes et quatre chiots sont recensés à ce moment-là. En octobre de la même année, une mise en demeure lui interdisant de faire des travaux lui est adressée par la Réserve et en novembre une seconde mise en demeure, lui ordonnant cette fois d’arrêter les travaux en cours, alors que vingt-quatre chiens sont dénombrés. Le 15 décembre 2014, les services vétérinaires ont tenté de procéder à un contrôle, mais la présidente de Paw Sitive s’y étant opposée elle était informée qu’il y aurait des conséquences judiciaires. Appelé à la barre pour apporter des éclaircissements, le directeur de la Réserve naturelle a attesté que la parcelle en question était classée en réserve naturelle et affectée au Conservatoire du littoral et que la mission de la Réserve dans ce cadre était de faire respecter la loi. «L’action de Madame Morel est louable et légitime, mais elle s’oppose à la réglementation. La compétence de la gestion des chiens errants revient à la Collectivité, pas à la Réserve naturelle». Le procureur a repris le décret de création de la Réserve naturelle, par le Premier ministre de l’époque, décret qui spécifie bien que la parcelle AW39 est classée en réserve naturelle. «Le délit est caractérisé et les considérations développées sont inopérantes. Quand Mme Morel installe un refuge, qu’on lui dit qu’il faut arrêter, qu’elle reçoit des mises en demeure et qu’elle poursuit, il y a délit». Il a évoqué un dialogue de sourds entre les services vétérinaires et la prévenue et constaté qu’en l’état, «ce refuge ne peut pas se maintenir au Galion sur une parcelle classée en Réserve naturelle». Il a demandé une peine d’avertissement, une amende de 750 euros et la remise en l’état du site dans un délai de six mois. La présidente de Paw Sitive a été condamnée à deux mois de prison avec sursis, 500 euros d’amende et la démolition du refuge dans un délai de six mois. Le refuge du Galion The Galion shelter

On ne pêche pas dans la Réserve..No fishing in the ReserveGrandes CayesLe refuge du GalionThe Galion shelter

 

La restauration des milieux et des populations dégradées

Le Galion : avant et maintenant | Before and now
Le Galion : avant et maintenant | Before and now

Le désamiantage des ruines de l’ancien hôtel du Galion est terminé et la démolition des différents bâtiments a commencé le 5 septembre, pour se terminer vers la fin du mois.

Un réaménagement léger de ce site magnifique est prévu par le Conservatoire du littoral, qui souhaite consulter la population avant de définir précisément le projet. Une première rencontre a eu lieu avec le conseil de quartier de Quartier d’Orléans et il a été décidé de mettre en place une petite cellule de réflexion. Parallèlement, en concertation avec le rectorat, un projet participatif va concerner deux classes de Quartier d’Orléans, qui vont pouvoir faire leurs propres propositions d’aménagement. Julie Walker, représentante du Conservatoire à Saint-Martin, a rencontré les deux enseignants, qui vont mettre le projet en place dès la rentrée de septembre 2016 et sur tout le premier trimestre, l’un en CM1 et l’autre au collège. Les élèves vont se familiariser avec les différentes espèces présentes sur le site, approfondir la notion d’écosystème et réfléchir à ce qu’ils aimeraient voir sur le site : des plantations certainement, ainsi qu’un espace de stationnement pour les véhicules, mais peut-être aussi des panneaux informatifs pour le grand public.

La communication et l’éducation environnementale

Julien Chalifour et les jeunes élèves | Julien Chalifour and the young pupils
Julien Chalifour et les jeunes élèves | Julien Chalifour and the young pupils

Le développement durable. Vaste sujet, mis à l’honneur pendant toute une semaine par la Collectivité, du 31 mai au 4 juin 2016.

L’événement était organisé à destination des scolaires, à la médiathèque, l’idée étant de faire de chaque enfant un ambassadeur du développement durable auprès de sa propre famille. La Réserve naturelle a participé, bien entendu, en animant un stand le 31 mai et le 1er juin. Ashley Daniel, Caroline Fleury, Franck Roncuzzi et Julien Chalifour ont tenté de leur mieux de sensibiliser ce jeune public - très attentif et curieux - aux enjeux du développement durable et de la protection de la biodiversité. Ils ont disposé de trente minutes par session pour rencontrer plusieurs classes du CP à la 3ème.

Le vendredi 8 avril, à la demande de leurs enseignants, une classe de CE2 et une classe de CM1 de l’école de Cul-de-Sac ont accueilli Amandine Vaslet, Caroline Fleury et Julie Walker

Afin de mieux connaître leur environnement naturel. Amandine Vaslet, animatrice pour «Mon école, ma baleine», a sensibilisé ce jeune public à l’importance de la protection des mammifères marins au travers du matériel pédagogique créé par cette association. Julie Walker a présenté le Conservatoire du littoral aux deux classes et leur a expliqué l’importance des zones humides, avant de les emmener sur le terrain, à l’étang de la Barrière. La sortie pédagogique s’est poursuivie jusqu’à la plage de Grandes Cayes, où les trois intervenantes ont répondu à toutes les questions des élèves et ont mis l’accent sur les moyens de sauvegarde des tortues marines

Les jeunes rencontrent Romain Renoux | The students meet with Romain Renoux
Les jeunes rencontrent Romain Renoux | The students meet with Romain Renoux

La Réserve naturelle et le sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins ont activement participé au Forum des métiers de la mer, organisé à la CCISM le 17 mars 2016.

L’objectif était de sensibiliser le public, et tout particulièrement les scolaires et les professionnels du secteur, à l’importance de la protection des mammifères marins et aux actions menées. Romain Renoux, représentant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, a répondu le matin aux questions des lycéens et a animé dans la soirée une conférence sur les métiers de la mer au cours de laquelle sont intervenus Bulent Gulay, le président de Métimer, l’association des professionnels de la mer, et Michael Wéry, en charge de la Direction de la mer sur l’île.

Les professeurs sur le terrain | The teachers on the field
Les professeurs sur le terrain | The teachers on the field

Le tourisme et l’environnement naturel étant intimement liés, l’antenne saint-martinoise du rectorat de Guadeloupe a sollicité la Réserve naturelle

Pour l’organisation d’une formation spécifique des 25 enseignants des classes tourisme mises en place depuis trois ans. Le 22 avril 2016, le volet théorique de cette formation s’est tenu le matin dans un restaurant de Grand-Case, où Romain Renoux a présenté les missions de la Réserve naturelle et du sanctuaire Agoa à tous ces professeurs. La pratique s’est déroulée l’après-midi, à bord du catamaran Scoobitoo, entre le Rocher Créole, Tintamare et Pinel et s’est terminée par un nettoyage de la plage située au vent de Tintamare. Les enseignants ont pu constater in situ les actions de la Réserve et les enjeux liés à la préservation des espaces naturels. De nombreux sujets ont été abordés, parmi lesquels la protection des tortues et des mammifères marins ou les menaces sur la biodiversité représentées par le poisson-lion, les iguanes verts et la pollution. La fréquentation touristique de la Réserve a bien sûr été évoquée, ainsi que les partenariats mis en place avec les opérateurs - bateaux de location, clubs sportifs... - et les aménagements réalisés par la Réserve sur les sites les plus fréquentés : sentiers de découverte, mouillages, carbets, tables de pique-nique... Autant d’outils à utiliser à l’occasion des sorties pédagogiques, comme l’a d’ailleurs rapidement appliqué une enseignante du collège Soualiga qui, dans le cadre d’un programme d’échanges avec Saint-Barth, a organisé le 30 mai une visite des deux sentiers de Pinel, sous-marin et terrestre.

Nettoyage de la plage de Grandes Cayes | Cleaning of the Grandes Cayes beach
Nettoyage de la plage de Grandes Cayes | Cleaning of the Grandes Cayes beachUne partie de l’exposition Ghostnets| A glimpse ot the Ghostnets show

Les «ghostnets», ces filets de pêche abandonnés à la dérive en mer,

constituent un réel danger pour tous les animaux marins, nombreux à périr emprisonnés dans leurs mailles. Dans le Nord de l’Australie, ce phénomène a suscité un art nouveau chez les populations autochtones, qui transforment ces déchets fatals en objets d’art et ont suscité l’admiration du public international à l’occasion d’une exposition itinérante. Sensibilisés par l’une de leurs professeurs, quatre étudiants - dont un Saint-Martinois - en master «Management de projets internationaux multilingues» à l’Université de Bretagne Occidentale, ont choisi de faire venir cette exposition à Saint-Martin pour leur projet de fin d’études et ont crée l’association CultuWide dans ce but. Tout naturellement, parce qu’ils avaient déjà exposé leur projet à Nicolas Maslach en 2015 à Brest au cours du 3ème colloque national des aires marines protégées, la Réserve naturelle a soutenu ce projet, aux côtés d’autres partenaires, dont l’Office du Tourisme et la Collectivité. L’exposition a été inaugurée à la CCISM le 12 mai 2016, un débat a suivi le 13 mai et la projection d’un film le lendemain. Mais l’action de ces jeunes ne s’est pas arrêtée là : deux jours après leur arrivée sur l’ile, ils organisaient un nettoyage de la plage de Grandes Cayes. Butin : 18 grands sacs poubelles de déchets, dont 3 sacs de filets de pêche!

Une partie de l’exposition Ghostnets |  A glimpse ot the Ghostnets show

Bucket Regatta
Bucket Regatta

À l’image de la procédure mise en place à l’occasion de la Heineken Regatta début mars 2016,

Agoa est intervenu auprès des organisateurs de la Bucket Regatta afin de les sensibiliser à la protection des mammifères marins au cours de cet évènement organisé cette année du 17 au 20 mars. Une notice d’information en anglais a été glissée dans le «race book» remis à tous les équipages. Olivier Raynaud, directeur de l’Agence territoriale de l’environnement, et Romain Renoux, représentant d’Agoa, sont intervenus en faisant passer le même message lors du briefing de course. Ils ont également embarqué à bord du bateau du comité de course. Équipés tous deux de jumelles, ils se sont assurés que nul mammifère marin n’allait croiser la route de l’un des grands voiliers participant à cette course prestigieuse.

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

Pinel
Pinel

C’est en Guyane, à Cayenne, que le Conseil des rivages français d’Amérique (CRFA) s’est tenu, les 16 et 17 juin 2016.

L’ensemble des antennes américaines du Conservatoire du littoral était là, ainsi que les élus concernés, parmi lesquels le sénateur Guillaume Arnell, qui représentait Saint-Martin. Chaque antenne a présenté ses actions en cours en matière de foncier, de gestion et d’aménagement. Un programme d’actions sur les 5 ans à venir a été présenté pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Autre avancée d’importance: la mise en place d’un comité de gestion des sites du Conservatoire du littoral à Saint-Martin. Ce comité se réunira annuellement et sera composé du Conservatoire et de la Réserve naturelle bien sûr, mais aussi de la Collectivité, de la Préfecture et de la DEAL, ainsi que des membres ponctuellement invités selon les sujets abordés.

Formation police en Martinique

Julien Chalifour, en charge du pôle développement scientifique, et le garde Christophe Joe

ont tous deux suivi une formation «Police de la nature», à Schoelcher, en Martinique, du 6 au 24 juin 2016. L’ATEN, organisme de formation des gestionnaires d’espaces naturels, a financé cette formation initiale obligatoire. Elle est en effet indispensable pour acquérir les connaissances techniques qui leur permettront de solliciter une assermentation, laquelle leur donnera certaines compétences de Police de la nature.

Du nouveau à Pinel

Les deux restaurants et la boutique installés sur l’îlet Pinel ont renouvelé les autorisations d’occupation temporaire que leur accorde depuis 2007 le Conservatoire du littoral.

Un audit devra être réalisé par les bénéficiaires des restaurants, afin de faire le bilan des consommations énergétiques nécessaires au bon fonctionnement des établissements. Cet audit servira de base à l’installation d’énergies alternatives, plus en accord avec la protection de l’environnement que les générateurs encore utilisés actuellement. Bonne nouvelle : la zone de plage publique va très prochainement être matérialisée par des cordages et des toilettes publiques sont en cours d’installation.

 

Le renforcement de l’intégration régionale

Après deux ans de travail en collaboration avec les quinze territoires européens de la Caraïbe, la première étape du projet BEST est bouclée.

Amandine Vaslet, en charge avec Romain Renoux, coordinateur du programme BEST pour la Caraïbe, ont remis à l’Union européenne un dossier scientifique et technique complet où l’on retrouve tous les profils d’écosystèmes de ces petits morceaux d’Europe éparpillés dans la mer des Caraïbes. Ce rapport liste et géo-référence les 92 zones clés pour la biodiversité identifiées, ainsi que 43 corridors écologiques d’importance internationale. Ce document a atteint son but, qui est de permettre à l’Europe de faire les bons choix lors de ses investissements futurs pour la protection de la biodiversité. Amandine a été chaudement félicité pour la qualité de son travail dans une région particulièrement complexe: 50% des territoires européens ultramarins se situent dans la Caraïbe et se partagent entre la France, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Ce travail financé par la Commission européenne est mené conjointement par le CARSPAW basé en Guadeloupe et la Réserve naturelle de Saint-Martin.

La commission européenne n’a pas tardé à mettre son projet BEST en pratique en lançant le 25 avril 2016 un appel à projets à tous les PTOM de la Caraïbe. Chacun des projets sélectionnés bénéficiera d’une subvention à hauteur de 100 000 €. À ce jour, 15 propositions émanant des Bermudes et des 12 PTOM caribéens ont été reçues à Bruxelles. Un comité d’experts indépendants a été réuni par le hub caraïbe, constitué de la Réserve naturelle de Saint-Martin et du CARSPAW, afin d’évaluer les projets soumis et d’en présélectionner les meilleurs. Un atelier de renforcement des capacités a été organisé à Saint-Martin les 21 et 22 juillet au Beach Hôtel de Marigot afin de former et d’accompagner les bénéficiaires dans le montage parfois complexe des dossiers européens. Les projets finalisés étaient attendus avant le 29 août.
Les gestionnaires à la table ronde annuelle | The managers at the annual roundtable
Les gestionnaires à la table ronde annuelle | The managers at the annual roundtable

Les gestionnaires des aires marines protégées (AMP) des îles de la Caraïbe française se sont retrouvés les 16 et 17 juin 2016 à Saint-Barthélemy à l’occasion de leur table ronde annuelle. La Réserve naturelle de Saint-Martin était au nombre des participants, aux côtés de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth, du Parc national de la Guadeloupe et de la mission de création du Parc national marin de Martinique. Après un tour de table qui a permis à chacune de ces AMP d’exposer ses actions et le partage des informations sur les stratégies nationales en matière d’AMP, les gestionnaires ont travaillé ensemble au sein de plusieurs ateliers thématiques :

  • Les sargasses
  • L’état de santé des récifs
  • La gestion et l’accompagnement des activités humaines dans les AMP
  • La restauration écologique des milieux marins dégradés, notamment par la création de pépinières de coraux
  • La réglementation de la pêche
  • L’élaboration d’un projet européen Interreg en faveur des mammifères marins, dans le cadre du sanctuaire Agoa et au-delà.
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